National Welsh (2/2) : Idalgo Dornoa et Habrina de Breilly sont les gagnants du championnats de France des 2 et 3 ans Sport !
Le championnat de France des poneys Welsh de 2 et 3 ans Sport, tenu à Saumur dimanche dernier et retransmis en direct sur la page Facebook de l’Association Française du Poney et Cob Welsh, a recensé pour sa première édition 24 sujets. Trois personnes composaient le jury : Guillaume Blanc (I.F.C.E.), Ingrid Delaitre (Elevage de l’Aurore, présidente de l’AFPCW) et Marie-Christine Duroy de Laurière, également présidente du jury, ex très grande dame de Concours Complet (interview à lire plus bas).
De 13h30 à 17h30, les poneys Welsh ont évolué sur un atelier de saut en liberté, puis ont été jugé au modèle dans la foulée, toujours dans le Rond d’Havrincourt placé dans le manège Bouchet. Si on relève un manque de préparation de quelques sujets et de retenue pour d’autres (un travail pédagogique avec les éleveurs et propriétaires pourrait améliorer le premier point), ce championnat est une excellente initiative et peut à l’avenir s’imposer dans le paysage français.
D’autres poneys sont sortis du lot, le cas notamment des deux vainqueurs, Idalgo Dornoa et Habrina de Breilly. Nous nous attarderons sur eux.
Idalgo sort gagnant du championnat des 2 ans. Il s’agit d’un mâle Welsh Mountain né chez Dorothée Poupon à Neuville-sur-Touques (61). Ses origines proviennent des Pays-Bas : son père est Meladelle’s Vivandya et sa mère Rutgershoeve Glory (par Vollenhof’s Hynod). Volontaire sur les barres et les attaquant, il a montré de l’intelligence, ainsi qu’un côté malin et sûr de lui. « Il faut dire qu’Idalgo est toujours sorti en championnat depuis qu’il est petit. Il y a d’ailleurs récolté plusieurs victoires. Celle-ci me fait particulièrement plaisir. Sa mère vient d’être vendue et son père, qui est stationné chez moi, produit de tops poneys », lançait à la sortie de la remise des prix son éleveuse et propriétaire. Le petit gris remporte ce championnat gratifié d’une excellente note de 17,43/20 (17,8 au modèle, 16,75 à l’obstacle et 17 aux allures) et est également le coup de cœur du jury.
Déjà victorieuse du Régional de Saint-Lô puis du championnat de France des 3 ans Sport FPPCF du Sologn’Pony, la gagnante du championnat des 3 ans, gratifiée d’une note de 17,25/20 (17,5 au modèle, 16,75 à l’obstacle et 17 aux allures), n’a cessé de faire parler d’elle depuis cet été ! Habrina de Breilly, très belle Welsh Part-Bred, est une fille du Welsh B Adagio de l’Aurore et d’une jument Bwp La Luna (par Alabaster, Han). Elle est née chez sa propriétaire Catherine Heudron à Breilly (80), une éleveuse spécialisée à la base dans les chevaux et dont il reste « deux ou trois juments à l’élevage » explique Mathieu Papegay (Elevage des Volts), le cavalier préparateur de la championne. Lui, laissera la main à un autre pilote pour sa valorisation l’année prochaine, « le but étant je pense qu’elle soit valorisée sur le circuit du Cycle Classique poney. Habrina le mérite, c’est une jument avec des moyens et beaucoup d’influx ». Habrina a fait une bonne prestation à l’obstacle, notamment sur deux sauts sur l’oxer passé avec style et beaucoup de respect. Sur le plat, elle est très légère et plaisante, pleine d’énergie et donne envie d’être montée.
Cette première édition a évidemment été marquée par la présence au sein du jury d’une très grande cavalière de l’équipe de France de Concours Complet : Marie-Christine Duroy de Laurière. Avec à son actif 4 sélections aux Jeux Olympiques, un palmarès incroyable en selle sur l’étalon Yarlands Summer Song, des chevaux nés chez elle et son défunt mari Renaud de Laurière (élevage d’Or situé en Charente – 16) connus et reconnus (à l’instar d’Alertamalib’Or, champion du Monde des 7 ans sous la selle d’Astier Nicolas, Sursumcord’Or, Porto Ric’Or, etc…), il est indéniable que son œil de « femme de cheval » était à considérer comme un privilège pour les éleveurs. Interview.
Poney As : Marie-Christine, votre nom adossé à un jury d’une finale d’élevage de poneys est étonnant, mais surtout détonnant ! C’est formidable pour le milieu. Comment en êtes-vous venue à juger cette première édition ?
Marie-Christine Duroy de Laurière : Guillaume Blanc m’a contacté. Comme j’aime les défis, j’ai dit oui tout de suite ! On m’a orienté au début, puis je me suis fais mon avis et je dois avouer que je trouve cela amusant. C’est bien de mélanger les genres : je pense qu’en France les poneys sont encore trop séparés des chevaux par rapport à l’Angleterre ou l’Irlande. Cette expérience m’a intéressée. J’ai tout de même dit à Guillaume que je n’avais jamais jugé de poneys et que j’espérais être à la hauteur… Il m’a répondu « fais comme si tu jugeais des chevaux ! ». S’ils sont plus petits, il y a effectivement beaucoup de points communs. En définitive, je n’étais pas du tout perdue et je ne regrette absolument pas d’être venue (rire). C’est à refaire !
Poney As : Chez les chevaux, vous avez déjà une grande expérience en tant que juge…
Marie-Christine Duroy de Laurière : Oui j’en ai jugé beaucoup, essentiellement en compétition, mais aussi des jeunes chevaux au modèle en Irlande, en Espagne…
Poney As : Avez-vous trouvé des différences entre un poney et un cheval de sport ? Connaissiez-vous un peu la race Welsh ?
Marie-Christine Duroy de Laurière : Non, il n’y a pas de différence. A part les rayons, les proportions sont les mêmes, tout comme l’équilibre par exemple. Je ne connaissais pas la race, mais on m’a expliqué auparavant deux ou trois choses et donné les critères.
Poney As : Quel était votre rôle au sein du jury ?
Marie-Christine Duroy de Laurière : Mon rôle a été le même que les deux juges, c’est-à-dire remplir des grilles et donner des notes. Nous en débattions ensemble et mettions une note commune. J’étais même moins dure que les autres.
Poney As : Justement, comment avez-vous trouvé le plateau de poneys présentés ?
Marie-Christine Duroy de Laurière : Il y a des poneys qui me faisaient envie et d’autres plus ou moins verts. Dans un même lot, j’ai remarqué qu’ils n’avaient pas tous la même taille et la même amplitude : la ligne étant identique, certains pouvaient être un peu gênés. Pour les poneys de 2 ans, j’ai même été étonnée de les voir évoluer sur un petit dispositif de trois obstacles avec un sous-bassement en sortie. J’ai trouvé cela compliqué sur le coup, mais certains ont vraiment très bien sauté.
Poney As : Conseillerez-vous aux enfants de monter à poney dès leur plus jeune âge ?
Marie-Christine Duroy de Laurière : Oui bien sûr, et je n’avais pas besoin de venir à Saumur pour m’en rendre compte et le conseiller déjà (rire). A mon époque, il n’y avait pas de poneys alors qu’aujourd’hui, le circuit a pris énormément d’ampleur. Je sais que la différence est totale entre mon époque et celle-ci. Voir des poneys sauter des parcours à 1,35 m m’impressionne. Je me rappelle avoir jugé des jeunes chevaux à Dublin et il y avait des poneys : ils dégageaient une qualité incroyable ! C’est du grand sport, ce n’est plus de l’amusement. Je trouve que l’approche du poney est bien pour les enfants, déjà d’un point de vue physique. Oui, il y a une qualité d’enseignement intéressante avec le poney, c’est certain !