Retour à la liste d'articles Article du 19/09/2019

Elevage des Cosses : « Une passion dévorante »

« Ce week-end a été extraordinaire ! ». Tels sont les premiers mots de Nataly Accart le lendemain de la finale. Voici une éleveuse heureuse, fière de ses petits protégés.
Les plus connus ? Bakouma (Pfs, par Never Glove de Florys), 4e du Grand Prix des 6 ans au Bonneau International Poney il y a 2 ans ; Alia (Pfs, par Royal Aronn du Vassal), vice-championne de France As Poney Elite de CSO cet été et Doumbe (Co, par Vador Shadow du Gite), sacré champion des 6 ans en concours Complet dimanche dernier.
Petit clin d’œil à l’élevage des Cosses de Mathilde et Nataly Accart.
 
cso jeunes poneys BIP
Sous la selle d’Eve Quinet, Bakouma des Cosses s’était offert 2 accessits dans les épreuves internationales pour jeunes poneys au BIP – Poney As

L’élevage des Cosses, situé à Corzé dans le département de Maine-et-Loire, existe depuis 11 ans. Le premier poulain fait donc partie de la génération des « U ». L’histoire ? Mathilde, 28 ans, passionnée de poneys et cavalière depuis l’âge de ses 6 ans. La jeune femme a rapidement passé le virus à ses parents, en particulier sa mère, Nataly. La famille s’est mise à la recherche de terrains, de quoi construire des boxes et avoir quelques poneys « et nous sommes tombés ici, au lieu-dit les Cosses. L’affixe était tout trouvé. Jamais nous n’aurions imaginé tout cela à nos débuts ! ». Pour Nataly, l’élevage est devenu son métier. Elle s’occupe au quotidien de 18 poneys. C’est sa priorité, sa vie. « Je ne connaissais pas du tout ce milieu avant que Mathilde ne me transmette cette passion. On a gardé ses petits poneys, puis Kitty de Grange (la mère de Bakouma et d’Alia, ndlr), sa jument de cœur, notre poney champion du Monde de Pony Games, notre première pouliche qui est poulinière aujourd’hui… Nous n’avons jamais voulu les vendre. Il est assez dur d’ailleurs de nous faire à cette idée, nous y sommes très attachés ! Mon mari s’est aussi pris au jeu, mais il a un métier à côté. Il s’y intéresse beaucoup. C’est lui qui a d’ailleurs tout construit. C’est un peu la petite maison dans la prairie (rire). Tout est organisé pour que les poneys se sentent bien et que ça soit fonctionnel. Je m’occupe des poulains jusqu’à leur 3 ans, puis Mathilde fait les débourrages et les prépare ».
A l’élevage des Cosses, les boxes sont ouverts et donne sur un paddock. Les poneys peuvent ainsi sortir à leur guise.

Mathilde s’occupe également des croisements et tient le plan de saillies. Deux à quatre poulains naissent chaque année et la jeune génétique est privilégiée : Never Glove de Florys, Vador Shadow du Gite, Royal Aronn du Vassal à l’époque, ou encore Cocktail de Fougnard, Un Eté au Ponthouar, Lake Lad pour les choix plus récents. « Nous sommes ravis de nos jeunes poneys, il y a un bon lot à venir, dont un frère de Doumbe par Belem du Verdon », nous confie Nataly.
Une poulinière tient du reste une place importante : Kitty des Granges (Pfs, Un Atout d’Angrie x Adoro Al Maury, Ar), mère de Bakouma des Cosses qui s’était fait remarquer sur le CSIP du BIP dans les épreuves pour poneys de 6 ans et Alia des Cosses, récente gagnante du Grand Prix du Sologn’Pony et surtout, vice-championne de France en titre dans cette catégorie, sous la selle d’Agathe Masquelier. Alia lui est prêtée et entre les deux familles, un profond respect semble s’être noué. La sœur utérine d’Alia a été saillie par Royal Aronn du Vassal (père d’Alia). De ce croisement est né en 2017 Hazia des Cosses. Suivra-t-elle les traces de sa tante ?
Alia des Cosses et Agathe Masquelier, 2e du Grand Prix du CSIP du BIP cette année - ph. Poney As
Alia des Cosses et Agathe Masquelier, 2e du Grand Prix du CSIP du BIP cette année – ph. Poney As

Doumbe des Cosses, champion des 6 ans de CCE

Le titre de Doumbe est le premier pour l’élevage des Cosses dans cette discipline. Cerise sur le gâteau, il a été obtenu avec Mathilde ; une immense satisfaction pour Nataly.
Doumbe est sorti en CSO et a passé quelques mois dans l’écurie de la Vendéenne Sophie Mavrocordato à 4 ans car Mathilde s’était blessée gravement au genou. La famille Accart lui a toutefois rapidement décelé un potentiel pour le CCE. « Nous allons beaucoup en forêt pour le moral des poneys, et Mathilde s’amusait à lui faire sauter des troncs d’arbre, des fossés, des contre-hauts et des contre-bas. C’est un poney qui n’a peur de rien ». Sur la finale des 6 ans de Pompadour, courue ce week-end, le grisou s’est classé 4e du premier test, puis a déroulé deux parcours sans-faute et s’est octroyé la victoire.
Doumbe des Cosses et Mathilde Accart – ph. coll. Grande Semaine de Pompadour
Le champion des 6 ans de CCE Doumbe des Cosses sous la selle de Mathilde Accart – ph. coll. Grande Semaine de Pompadour

« Dès qu’il entre sur le rectangle de dressage, il se tend encore un peu, mais je pense que ça va venir. Sur le cross, il n’a pas du tout été ému, bien au contraire, c’est un poney qui est toujours très droit, il a un super mental et est très franc. J’ai trouvé le cross des 6 ans assez difficile. Hormis Vernoil (organisateur d’une TDA par ailleurs, ndlr), nous avons vu de grosses différences entre les épreuves de fond des concours qualificatifs et celle de la finale. La différence est encore plus flagrante entre les 5 ans, où il n’y a pas grand-chose à sauter. Il faut vraiment des poneys prêts », nous relate-t-elle et de poursuivre : « Mathilde avait une revanche à prendre par rapport à l’année dernière. Elle avait fait un bon dressage et un bon cross, mais elle avait commis une faute sur le CSO. Etre sur le podium était dans nos esprits. Moi, j’y pensais, un peu secrètement ! Le couple en était capable. Avec Isabelle Marteau, elles s’étaient fixées ce défi.  Et elles l’ont fait ! Isabelle est une amie, je lui mets même des poneys au travail souvent âgés de 2 ans car Mathilde travaille et n’a pas le temps de tout faire. C’est vraiment une très belle histoire que nous avons vécu à Pompadour toutes ensembles ! ». Pour rappel, Isabelle Marteau a monté l’étalon Everest du Verdon avec qui elle a remporté la finale des 5 ans.

Quant à l’avenir de son champion après sa sortie du circuit de valorisation ? « C’est la grande question. Je n’ai pas envie de le vendre. J’aimerai avoir l’œil dessus et pouvoir trouver un jeune cavalier à qui le louer bien que ça ne soit pas évident. Il est difficile de trouver la bonne structure avec le coach compétent, des parents impliqués et le bon cavalier ».
Agathe et Alia ont bouclé leur saison par un titre de vice-championnes de France en Grand Prix As Elite - ph. Poney As
Agathe et Alia ont bouclé leur saison par un titre de vice-championnes de France en Grand Prix As Elite – ph. Poney As

Les poneys sont devenus une véritable passion pour la famille Accart. « Elever est difficile, mais c’est un tel plaisir. Un week-end comme celui-ci compense tous les moments difficiles. C’est une passion dévorante… On a oublié les voyages, mais on est heureux. Cet animal est tellement fabuleux ! ».