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Article du 28/05/2020
Hans-Georg Bönniger : la plus grande réussite du siècle dernier (1/4)
Hans-Georg Bönniger. Derrière cet homme se cache un empire en matière d’élevage de poneys de dressage. Un cheptel de petits joyaux, de pépites ayant brillé aux championnats d’Europe : Dornik B, Golden Dancer, Deinhard B, Dornik Double, Going East, Domino Dancing, Flamenco Star, Derano Gold, Der Harlekin B, Power and Paint, Danny Boy B, Pan Tau B, White Gold B, Dujardin B ou encore le triple champion d’Europe de l’été dernier Adriano B. L’allemand les a tous fait naitre (ou son neveu, pour les plus jeunes). Rien que ça… ! Une réussite absolument phénoménale, fruit d’un travail assidu d’un éleveur visionnaire, d’un géni. Décédé en 1997, son neveu, Ludwig Stassen a pris le relais et gère depuis les quatre-vingt poneys hébergés dans la ferme familiale de Tönisvorst, située près de Düsseldorf, une belle campagne non loin de la frontière des Pays-Bas. Il y a quelques années, l’équipe de Poney As a eu le privilège de faire la visite des lieux accompagnée de Ludwig Stassen. Voici le premier des quatre volets de ce reportage consacré à Hans-Georg Bönniger : la plus grande réussite du siècle dernier.
Pilier de la race Deutsches Reitpony
Pas d’esbroufes en arrivant à l’élevage : sur la gauche, des roundballers de foin recouverts de bâches et quelques paddocks où gambadent jeunes demoiselles et poulinières confirmées à l’instar de la mère de l’européen Flamenco Star. Dans une allée herbée, pour qui le devine, broute paisiblement un vieux poney palomino, un certain Golden Dancer. L’ex vedette des carrés de dressage était alors âgé de 28 ans. L’œil est toujours vif ! A droite, une petite distinction : accrochée au mur de la grande propriété, une pancarte récente où est écrit « Gestüt Bönniger », ainsi que le nom « Stassen » un peu plus bas. Remparts immenses, sombres, à l’intérieur de ce fort coule près de cinq décennies d’histoire de poneys de dressage de très haut niveau, les meilleurs étalons de la discipline reine outre-Rhin. Il faut traverser la propriété pour arriver vers d’autres pâtures. L’une des pointures, séparée sciemment du troupeau, est la matrone Gwenduline B, la mère du crack étalon Deinhard B, suitée d’un poulain de Perseus B, la nouvelle génération d’étalons du haras.
Né entre les deux guerres, Hans-Georg Bönniger a hérité de la passion de ses parents pour le cheval. Il reprend à la fin des années 50 la ferme familiale aux activités variées (porcs, vaches laitières, légumes, pommes…). Aujourd’hui encore, le verger est conséquent, « bien que les poneys prennent de plus en plus de place sur les pommes ! », avoue Ludwig Stassen, fier de faire visiter cette véritable institution. La superficie du domaine s’élève à 200 hectares.
D’entrée de jeu, le neveu raconte l’histoire du pionnier de la race Deutsches Reitpony, bâtisseur du meilleur élevage d’Europe de poneys de dressage. « Hans-Georg Bönniger avait l’œil. Il a su trouver les meilleurs, les ramener chez lui, les croiser, repérer coachs et jeunes cavaliers talentueux…». S’entraine, du reste, dans la petite carrière, sous la selle d’une jeune cavalière au niveau élevé, une belle et jeune ponette isabelle. « Nous avons toujours eu de bons cavaliers qui ont pu former les jeunes poneys. Ils viennent s’en occuper après l’école, en plus du personnel permanent ». Sélection faite, les meilleurs partent dans les grosses écuries. La réputation du Gestüt Bönniger n’est plus à faire.
Black Magic, Eckley, Valentino et Dandy : les étalons fondateurs
« Trois ponettes de selle britanniques sont à l’origine de l’élevage. En piliers paternels : des étalons venus de Grande-Bretagne et des Pays-Bas. Le meilleur de toute part, Welsh, Arabe, Pur-Sang…». L’éleveur ne va cesser d’améliorer la qualité de ses produits et leur apporter de la taille. Voici la construction d’un trésor génétique éclectique.
En 1965, Hans-Georg Bönniger acquiert l’étalon Welsh B Black Magic, puis un certain Eckley (Welsh type Cob aux origines de l’élevage Llanarth) qui montre des allures très aériennes. Ces deux mâles sont les pièces maitresses, la base, des pedigrees des grands cracks du célèbre éleveur. Il tombe aussi sous le charme de la néerlandaise Downland Santolina, 1.38 m et de l’étalon Valentino qu’il importe au milieu des années 70 et qui deviendra un chef de race. De ce mariage, naitra notamment une certaine Valerina, gagnante du National Welsh en Allemagne et fantastique poulinière à l’origine des étalons Derbino, Dancer, Domingo (le père de l’étalon Dressman), ou encore de l’européen Domino Dancing (qui, a 18 ans à l’époque, a été le compagnon de route des premiers championnats d’Europe de la jeune Semmieke Rothenberger, alors âgée de 12 ans). Valentino (de son vrai nom Oakley Bubbling Bobbety) devient champion de Rhénanie et engendre plus de 20 fils étalons (dont Very Important, le père de Valido que l’on connait en France pour être le père de mère de l’étalon Dragon Heart, qualifié pour la Kür des championnats d’Europe de 2010 sous la selle de Victoria Saint Cast, ndlr), plusieurs juments primées d’Etat et de nombreux compétiteurs. L’une de ses filles figure comme l’une des poulinières phares du Gestüt Bönniger : Golden Charm (Valentino et Goldina par Eckley), mère de l’étalon vedette Golden Dancer, mais aussi de l’étalon Arts Dancer Boy, le père de Dulcia et de la poulinière Golden Dream qui a produit l’étalon Power and Paint.
En 1965, Hans-Georg Bönniger acquiert l’étalon Welsh B Black Magic, puis un certain Eckley (Welsh type Cob aux origines de l’élevage Llanarth) qui montre des allures très aériennes. Ces deux mâles sont les pièces maitresses, la base, des pedigrees des grands cracks du célèbre éleveur. Il tombe aussi sous le charme de la néerlandaise Downland Santolina, 1.38 m et de l’étalon Valentino qu’il importe au milieu des années 70 et qui deviendra un chef de race. De ce mariage, naitra notamment une certaine Valerina, gagnante du National Welsh en Allemagne et fantastique poulinière à l’origine des étalons Derbino, Dancer, Domingo (le père de l’étalon Dressman), ou encore de l’européen Domino Dancing (qui, a 18 ans à l’époque, a été le compagnon de route des premiers championnats d’Europe de la jeune Semmieke Rothenberger, alors âgée de 12 ans). Valentino (de son vrai nom Oakley Bubbling Bobbety) devient champion de Rhénanie et engendre plus de 20 fils étalons (dont Very Important, le père de Valido que l’on connait en France pour être le père de mère de l’étalon Dragon Heart, qualifié pour la Kür des championnats d’Europe de 2010 sous la selle de Victoria Saint Cast, ndlr), plusieurs juments primées d’Etat et de nombreux compétiteurs. L’une de ses filles figure comme l’une des poulinières phares du Gestüt Bönniger : Golden Charm (Valentino et Goldina par Eckley), mère de l’étalon vedette Golden Dancer, mais aussi de l’étalon Arts Dancer Boy, le père de Dulcia et de la poulinière Golden Dream qui a produit l’étalon Power and Paint.
Un autre étalon a marqué indubitablement le Gestüt Bönniger : Dandy. Visible dans tous les pedigrees de ces poneys allemands (une branche Valentino et une branche Dandy figurent très souvent dans les papiers), ce magnifique étalon au modèle ultra moderne est à l’origine de la lignée des « D » (lettre qui figure après le nom des poneys nés à l’élevage). Dandy est notamment à l’origine des étalons Dancer, Darius, Derby. Une halte explicative s’impose : Dancer (qui sera exporté en Angleterre, deux fois médaillé de bronze par équipe aux championnats d’Europe et… ancien poney de Matthias Rath !) est le père des étalons Arts Dancer Boy (père de Dulcia donc), Dancer Gold, Darino Gold, et bien sûr de Golden Dancer. Derby est lui-même le père de Derano B, Derbino, Domingo… Halte ! Derano B (deux fois médaillé de bronze par équipe aux championnats d’Europe pour la Suède) est le père de Derano Gold (double champion d’Europe en 1994, champion d’Europe par équipe et vice-champion en individuel en 1995) qui a lui-même produit l’étalon Dornik B, mais aussi d’autres médaillés dans les plus grands championnats à l’instar de Diddi Keeps Cool, Golden Derano C, Domino Dancing ou encore FS Dacapo Doro, le père de la star FS Don’t Worry. Derbino, lui, possède dans sa production Dario ou encore le champion d’Europe de CCE Desperado 142.
S’ils ne sont pas nés chez Bönniger, l’étalon Dressman I et la princesse Dulcia sont tous les deux issus de sa sélection. Le premier, double champion d’Europe en 2002 et 2003 sous la selle de Katharina Winkelhues, stationné chez A.T. Schurf et qui du haut de ses 26 ans (à l’époque de notre visite !) est toujours aussi bien conservé, est un fils de Domingo (la double branche Dandy et Valentino). Dulcia, double championne d’Europe en 2006, est une fille d’Arts Dancer Boy (par Dancer et Gold Charm) et d’une jument par Derbino (encore la double branche Dandy x Valentino).
A la fin des années 80, Hans-Georg Bönniger achète Power Boy (Riding Pony, outcrossing Welsh B x Arabe x Welsh Cob), fils de Downland Folklore, un papier qu’il affectionne tout particulièrement. Lui aussi devient un étalon important, connu notamment pour être le père de l’étalon Power and Paint, pilier de l’équipe néerlandaise, entrainé de nombreuses années dans les écuries Van Baalen (l’écurie « poney » des nouvelles structure du Dressuurstal Van Baalen porte d’ailleurs son nom ! Nous avions été invité lors de notre voyage par la famille Stickland, un sacré souvenir, ndlr). Autre fils étalon de Power Boy : Power Star B, le père de la petite perle noire Pan Tau B, autre poney européen de l’élevage.
Retrouvez demain la suite de notre saga consacré à l’élevage de Hans-Georg Bönniger.