Retour à la liste d'articles Article du 14/08/2024

L’élevage de Kerser : la part grandissante des New Forest

Toledo, gagnant du CCI5* de Pau en 2019, mais surtout champion olympique par équipes et médaillé d’argent en individuel deux ans plus tard à Tokyo sous la selle du Britannique Tom McEwen, est indéniablement le cheval de sport le plus connu de l’élevage de Kerser. Outre la star du concours complet, d’autres ont également contribué à la célébrité de l’affixe, en saut d’obstacles et sur les pistes de courses, mais également sur le circuit de la Tournée des As, avec des poneys issus pour la plupart du livre généalogique du poney New Forest. Cette passion pour la race britannique vient d’Isabelle Drevet, la fille de Kerstin et Serge Drevet, fondateurs de l’élevage implanté sur la commune de Bazas, au sud-est de Bordeaux. Elle nous livre son témoignage.
Kerstin et Serge Drevet à Pompadour en 2021
Kerstin et Serge Drevet à Pompadour en 2021 – ph. PSV

Quand et comment l’élevage de Kerser a-t-il vu le jour ?
L’élevage a été fondé en 1989 par mes parents (l’affixe de Kerser est la contraction de leur prénom, ndlr). Mon père montait à cheval et tournait en compétition Amateurs. Il fut notamment champion de France en 1999 au Touquet et sortait en C2 / C1 de saut d’obstacles. Il avait acheté en 1988, sous la mère, une jument Selle Français, Ariane du Prieuré II (par Papillon Rouge), avec laquelle il est sorti en compétition pendant une dizaine d’années. Elle fut indicée 153 et a été mise à la reproduction. Cette jument a notamment donné Toledo de Kerser (SF, par Diamant de Semilly), sacré champion olympique de concours complet sous selle britannique. Cela a été un peu le même topo pour quasiment toutes ses juments de concours. Le cheptel s’est ainsi rapidement agrandi ! Concernant l’élevage de chevaux de course, mon père avait monté, avec des amis, une association. Ils avaient des chevaux en commun et il a récupéré les juments pour en faire des poulinières. Les premiers chevaux de course sont nés en 1994. Ils partent, encore aujourd’hui, aux Écuries des Dunes chez Patrice Quinton (il entraîne les chevaux sur les dunes de la baie du Mont-Saint-Michel) où ils sont tous en location. Si nous avons réduit l’effectif des chevaux de course, à l’époque notre élevage était composé aux trois quarts de Pur-sang.

Serge Drevet avec Silverlea Dorian lors du premier voyage en Angleterre de la famille, en 2007
Serge Drevet avec Silverlea Dorian lors du premier voyage en Angleterre de la famille, en 2007 – ph. coll. Elevage de Kerser

D’où vient la passion de votre père ? Avait-il de la famille implantée dans le milieu équestre ?
Non, pas du tout, personne n’élevait des chevaux dans la famille. Ce sont mes parents qui se sont lancés dans cette aventure. Mon père a toujours adoré les chevaux. Il avait tanné mes grands-parents, à l’époque, pour qu’ils rachètent un Trotteur de réforme sauvé de la boucherie, son premier cheval. Il a ensuite acheté sa première jument Anglo qui faisait à peine 1,60 m, puis une deuxième, et les a mises à la reproduction. Ma mère montait aussi à cheval, jeune, pour le loisir. En conservant leurs premières juments, d’année en année le cheptel a grossi.

Êtes-vous sur place pour gérer votre élevage ?
Non, nous habitons dans le Var, vers Draguignan, et nous avons depuis quarante ans une personne sur place qui gère l’élevage basé en Gironde. Nous n’avions pas de terre pour élever à Draguignan et, à l’époque, mon père, qui connaissait un très bon ami de mes grands-parents qui avait une propriété sur Bazas, a ainsi acheté une propriété et a installé l’élevage là-bas. Nous avons néanmoins à Draguignan nos deux vieux étalons, un Pur-sang et Wayland Red Pepper, pour le plaisir, car je ne monte plus du tout en concours (Isabelle concourrait en Amateurs sur des épreuves D2 / C2 chevaux, avec le poney New Forest Silverlea Firelight puis avec des chevaux de l’élevage familial, ndlr).

Combien avez-vous de poneys et chevaux à Bazas ?
Nous avons un peu réduit le cheptel et avons pas mal de poulinières Pur-sang en Normandie. Actuellement, nous avons sur place une soixantaine d’équidés, toutes races confondues.

Isabelle Drevet et Silverlea Firelight, en 1998, sur leur premier concours – ph. coll. Elevage de Kerser
Isabelle Drevet et Silverlea Firelight, en 1998, sur leur premier concours – ph. coll. Elevage de Kerser

L’élevage de Kerser est connu dans le milieu des chevaux de sport et de course, pourquoi avez-vous développé l’élevage de poneys et notamment de New Forest ?
Mon premier poney, Silverlea Firelight, m’avait été prêté par une amie, en 1997. Comme mes parents, j’ai toujours été passionnée par l’élevage et la généalogie, je m’étais donc intéressée à son élevage d’origine pour avoir des photos des parents et des informations. Il s’agissait de l’élevage Silverlea de Mme Stainer, basé en Angleterre, dans le New Forest. Je l’ai gardé huit ans et quand il est parti j’ai absolument voulu trouver une ponette qui avait sa souche maternelle ou des origines communes. Comme nous étions toujours en contact avec Mme Stainer, nous sommes parties chez elle en 2007. Nous avons visité son élevage : elle avait cinq poulains dont une petite femelle nommée Silverlea Popcorn (Nf, par Ashley Sensation et Silverlea Misty Pink par Silverlea Spotlight), alias Popy, qui n’était d’ailleurs pas vraiment à vendre. Mon père, ne souhaitant pas ramener qu’un seul poney, avait pris son camion. Nous lui avons acheté les quatre mâles, dont Silverlea Black Beauty, l’étalon de notre élevage, et… Popcorn ! Cette dernière deviendra la mère de Divine Pop de Kerser (Pfs, par Welcome Sympatico SL, Han), classée en Grand Prix de saut d’obstacles. Nous y sommes retournés par la suite et avons importé de ce célèbre élevage, en tout, vingt-deux poneys. Lors de notre dernier voyage, en 2012, nous avons ramené Silverlea High Five, qui est devenu étalon lui aussi. Tous les poneys Silverlea que nous avons ramenés ont été achetés au sevrage, à l’exception de deux ou trois poneys qui étaient un peu plus âgés, à l’instar de Silverlea Nanette qui avait déjà eu un poulain. Nous les avons tous élevés avec nos propres poneys et chevaux.

Est-ce que cet élevage britannique, ou d’autres, vous a impressionné ou marqué ?
Nous n’avons visité que l’élevage Silverlea. Il a vite été notre base, nous n’avons jamais trop cherché ailleurs. Ce qui m’a marquée, c’est le côté poneys élevés dehors, en semi-liberté : nous sommes vraiment dans le côté originel, le côté authentique !

 

Quelques références de l’élevage de Kerser
Pour les chevaux de sport :
– les Selle Français Huron de Kerser (monté par Patrice Delaveau puis Kevin Staut, gagnant en GP 1,50 m, ISO 154/04), Hiver de Kerser (étalon, ISO 145/07), Sentiment de Kerser (ISO 148/20) et, plus récemment, Toledo de Kerser (champion olympique de concours complet à Tokyo, ICC 170/21), Histoire de Kerser (19e / 84 de la finale des 7 ans, ISO 136/23), Iliade de Kerser (sacrée vice-championne de France des 5 ans de CCE l’an passé sous la selle de Thomas Carlile, ICC 142/23), Gloriana de Kerser (ICC 135/23, qui concourt désormais en CSO et commence les GP 1,45 m avec Aurélien Leroy)…
– En courses : Pharly, Natchez, Quondor, Vol Noir (lauréat de deux Grand Cross de Lignières et du Grand Cross de Vittel), Tornado (gagnant de quatre Grand Cross de Granville et quatre Grand Cross de Strasbourg, champion de France), Saphina (lauréate à Enghien du Prix Hopper), tous portant bien sûr l’affixe de Kerser, mais aussi Kazador (double gagnant, sur les haies, à Dieppe et Pau)…
En poneys, citons :
Divine Pop de Kerser (Pfs, par Welcome Sympatico SL, Han et Silverlea Popcorn, Nf par Ashley Sensation), Grand Prix As Poney Élite de CSO, IPO 142/23
Ardentdésir de Kerser (étalon Pfs, par Meeping Cha de Florys SL et Desirless du Loup, Aa par Ventcoulis), IPO 142/23
Bora Bora de Kerser (Pfs, par Wayland Red Pepper, Nf et Toundra de Kerser, Pfs par Vandale Daf, Co), IPO 163 / ISO 126/19
Andora de Kerser (Pfs, par Anydale Ron SL, Nf et Image de Thorigné, Po par Udou des Étangs, Nf), IPO 148/18
Gypsie Girl de Kerser (Nf, par Wayland Red Pepper et Silverlea Latina Gold par Willoway Double Gold), IPC 127/22
Elixir de Kerser (Nf, par Burley Gold Blend et Silverlea Nanette II par Ashley Sensation), IPC 120/20
Ever Gold de Kerser (par Silverlea Black Beauty, Nf et Silverlea Dancing Gold par Willoway Double Gold, Oc, mais papier 100 % New Forest car issu de la première génération de Silverlea Black Beauty avant que celui-ci n’obtienne son approbation), IPO 136/23
Goldika de Kerser (Oc, par Silverlea Black Beauty, Nf et Arizona de Kerser, Pfs par Meeping Cha de Florys SL), IPO 143/22
Image de Thorigné, la première poulinière poney de l’élevage de Kerser – ph. coll. Elevage de Kerser
Image de Thorigné, la première poulinière poney de l’élevage de Kerser – ph. coll. Elevage de Kerser

Combien avez-vous de poulinières ?
Nous avons réduit la partie Pur-sang et aujourd’hui, en termes de naissances, les poneys occupent une place importante au sein de l’élevage. Nous avons des New Forest et des Poney Français de selle. Vingt-cinq poulinières composent aujourd’hui notre cheptel : dix ponettes, cinq juments de sport et dix Pur-sang, qui sont chez un éleveur en Normandie pour la plupart.

À partir de quand avez-vous fait naître vos premiers poneys « de Kerser » ?
Nous avons eu notre toute première naissance en 2006. La mère, Image de Thorigné, était une croisée New Forest qui avait pour père Udou des Étangs. Je me rappelle que ma meilleure amie était raide dingue d’Image. Elle appartenait à un club basé à côté de Draguignan et ce club voulait la vendre car elle mettait tout le monde par terre ! Lorsque j’ai regardé son papier, je me suis aperçue qu’Udou des Étangs avait du Silverlea dans ses origines (sa deuxième mère est Silverlea Lizette, une fille de Silverlea Montego Bay et Silverlea Lizabeth, ndlr), alors nous l’avons récupérée ! J’ai toujours été une grande fan des Silverlea ! C’est la première poulinière poney de l’élevage de Kerser et nous sommes toujours restés dans le New Forest par la suite.

L’apparition du poney New Forest au sein de votre élevage provient de Silverlea Firelight, votre poney de compétition, et votre première poulinière était à 50 % New Forest, le fruit du hasard pourrait-on dire ?
Complètement ! J’ai découvert la race grâce à Silverlea Firelight. Si j’avais monté un poney Connemara, je pense que j’aurais fait pareil, j’aurais recherché les origines et sans doute me serais-je lancée dans l’élevage de poneys de cette race. Je me suis véritablement passionnée pour la race New Forest et l’affixe Silverlea. Firelight était d’ailleurs le propre frère de Silverlea Spotlight, un étalon qui a servi en Angleterre (il est également le propre frère du bon gagnant en CSO, Silverlea Searchlight, IPO 152/96, lui aussi fils du célèbre Silverlea Flash Harry, ndlr). Notre étalon Silverlea Black Beauty a aussi un papier qui se rapproche de celui-ci.

Kerstin Drevet et Divine Pop de Kerser – ph. coll. Elevage de Kerser
Kerstin Drevet et Divine Pop de Kerser – ph. coll. Elevage de Kerser

Vous faites naître des New Forest et des poneys Français de Selle. Laquelle de ces deux races privilégiez-vous ?
Nous faisons naître en majorité des poneys New Forest. Lorsque nous sortons de la race, le sang New Forest reste omniprésent. L’année dernière, nous avons eu deux New Forest et deux New Forest de croisement. On essaie de privilégier la race pure, mais nous avons fait quelques entorses, comme avec Popcorn. Du fait de sa petite taille, nous l’avons adressée au petit cheval Welcome Sympatico SL. Le croisement a donné Divine Pop. Elle est extra, mais on voit que ce n’est pas la même chose. On retrouve le côté de la mère, mais elle a pris davantage du père : elle est très petit cheval. Avec ce croisement, on perd un peu en facilité, elle se monte comme un petit Anglo. Cette année, nous avons utilisé notre étalon Ardentdésir de Kerser (classé en As Poney 1 et As Poney Élite de CSO, IPO 142/23, ndlr), le poulain ne sera donc pas New Forest pur.

De quand date la première naissance de poney New Forest ?
C’était l’année des B, en 2011 : Babylolypop de Kerser (par Wayland Red Pepper et Silverlea Popcorn par Ashley Sensation). En 2011, nous avons également eu une pouliche Poney Français de Selle, fille de l’étalon New Forest Wayland Red Pepper : Bora Bora de Kerser (par Toundra de Kerser, fille du Connemara Vandale Daf), sans doute la meilleure ponette de notre élevage.

Wayland Red Pepper (*), justement, est-ce un étalon qui a marqué votre vie d’éleveuse ?
Oui. À l’époque, Wayland Red Pepper était chez Mme Stainer. Elle avait eu pas mal de produits de lui avant qu’il ne soit vendu à Mme Bazetoux, en France. Elle l’avait vendu car elle n’avait que des ponettes maxi taille et lui-même était un grand D, la production était donc un peu grande. Comme Popcorn ne fait que 1,38 m, je l’ai donc choisi afin de ramener de la taille. Il en a été de même avec Toundra de Kerser, la mère de Bora Bora de Kerser. Wayland Red Pepper était alors distribué par les Haras Nationaux. Je l’ai toujours suivi et nous avons eu la chance, par la suite, de voir l’annonce de Mme Bazetoux qui cherchait un élevage pour le placer en préretraite. Nous avons sauté sur l’occasion et l’avons récupéré en 2015 ! Il a 26 ans et vit sa retraite chez nous, à Draguignan.

Lauranne Bazetoux et Wayland Red Pepper - ph. Pauline Bernuchon
Lauranne Bazetoux et Wayland Red Pepper – ph. Poney As

(*) L’étalon New Forest Wayland Red Pepper s’est distingué en sport, allant jusqu’à se classer en compétition internationale de saut d’obstacles où il fut notamment 2e du Grand Prix du CSIOP du Bonneau International Poney de Fontainebleau, en 2010, sous la selle de François Denis, avant de poursuivre en Grand Prix avec Lauranne Bazetoux. Père de plusieurs lauréats du National New Forest, il est également le père d’Une Étoile, pure New Forest gagnante du Grand Prix du CSIP de Lier en 2017 sous selle belge.

Aviez-vous suivi ses performances sur le terrain ?
Je le suivais sur Internet et l’avais vu au Sologn’Pony de Lamotte-Beuvron, l’année où nous avions emmené Silverlea Dorian (Burley Gold Blend x Silverlea Satellite) pour l’approbation. Il était vraiment super sur les barres. C’est un poney génial, adorable, et il a un tempérament de guerrier. C’est un battant. À Draguignan, je laisserais les enfants le tenir, nous mettons même notre chienne dessus !

Le cru New Forest 2019– ph. coll. Elevage de Kerser
Le cru New Forest 2019– ph. coll. Elevage de Kerser

Quel est le mode de vie des poneys « de Kerser » ?
Les mères suitées sont dehors la journée et rentrées au box le soir. Nous avons construit de grands hangars, donc en hiver nous les rentrons. Ils ne sont pas en permanence dehors, c’est plus facile pour les manipuler. Nos poneys et chevaux vivent ensemble, ils ne sont pas séparés. Notre système est de mettre deux vieilles juments avec les plus jeunes afin de les éduquer. Ils sont mélangés et ce sont souvent les petits qui font la loi ! C’est assez marrant d’ailleurs.

Que trouvez-vous d’extraordinaire chez les poneys New Forest ?
Ce sont des poneys géniaux, mais ce que je trouve extraordinaire c’est que ce sont des poneys touche-à-tout. Beaucoup de sensibilité se dégage de ces poneys. J’en ai eu pas mal à l’élevage : ils peuvent être sur l’œil et méfiants, mais une fois que vous avez une relation avec eux, ils vous donnent tout ! Ce sont des poneys qui sont également extrêmement rustiques ; je le vois à l’élevage, cela n’a rien à voir avec nos chevaux de selle et Pur-sang. Ils sont beaucoup plus costauds, nous avons beaucoup moins de problèmes. Ils sont faciles à élever.

Que pensez-vous de l’avenir de la race New Forest, au regard, notamment, du nombre de naissances annuelles ?
Je pense que les naissances vont se poursuivre, il y a beaucoup plus de promotion pour la race, on en parle davantage, il y a plus de publications, plus d’étalons approuvés, même en IAC. Le New Forest est victime de sa qualité, il est donc beaucoup croisé, mais il faut essayer de conserver la race pure. À l’époque, il y avait beaucoup plus d’importations, maintenant c’est compliqué. Il faut arriver à compenser cette baisse de poneys importés par plus de naissances. Nous, on a la chance d’avoir nos étalons sur place. Il y a peut-être moins de facilité, moins d’accès aux étalons, ou moins de nouvelles souches par rapport à d’autres races. Mais je pense qu’il y a de quoi faire aussi !

Focus sur les pedigrees et descendances des poulinières

Silverlea Popcorn (Nf née en 2007, par Ashley Sensation et Silverlea Misty Pink par Silverlea Spotlight), issue de la souche de Silverlea Blue Haze II, poulinière à l’origine de la ponette d’As Poney 1 et Grand Prix de CSO Silverlea Mystique (IPO 127/07). Popcorn a notamment produit Babylolypop de Kerser (Nf, par Wayland Red Pepper), Excellent en CCJP de CSO à 4 ans et Élite à 5 ans, Divine Pop de Kerser (Pfs, par Welcome Sympatico SL, Han), finaliste du dernier championnat de France Grand Prix As Poney Élite de CSO, IPO 142/23. Elle fut cette année adressée au PFS Ardentdésir de Kerser.

Silverlea Sweet Caroline (Nf née en 2010, par Willoway Double Gold et Silverlea Diadora par Burley Gold Blend), mère de deux produits indicés, adressée en 2024 au New Forest Silverlea Black Beauty. Souche maternelle, entre autres, de l’étalon Silverlea High Five (IPO 162/20, ISO 127/19).

Silverlea Nanette II (Nf née en 2006, par Ashley Sensation et Silverlea Ninette par Silverlea Michaelmas), issue de la souche de Silverlea Skye, performer en D1 Élite et Grand Prix de CSO (IPO 138), Silverlea Miss Tina (IPO 142/11) et Silverlea Donatella (IPO 137/15). Son origine maternelle, un peu plus lointaine, est également celle de Silverlea Searchlight (IPO 152/1996) et Silverlea Firelight (IPO 119/1996), le poney de concours d’Isabelle Drevet. Elle est la mère de trois produits indicés, dont Elixir de Kerser (Nf, par Burley Gold Blend), IPC 120/20.

Silverlea Honey Nut (Nf née en 2012, par Rowhill Senator et Matley Nutkin par Ashurst Peanuts), mère de trois jeunes produits. Souche maternelle, entre autres, de l’étalon Silverlea High Five (IPO 162/20, ISO 127/19).

Izzie Sweet de Kerser (Nf née en 2018, par Wayland Red Pepper et Silverlea Sweet Caroline par Willoway Double Gold), mère d’un mâle né en 2023.

Fairy Pop de Kerser (Nf née en 2015, par Berlioz de Gascogne et Silverlea Popcorn par Ashley Sensation), mère de deux jeunes produits par Wayland Red Pepper. Adressée en 2024 à Silverlea High Five.

Bora Bora de Kerser (Pfs née en 2011, par Wayland Red Pepper, Nf et Toundra de Kerser, Pfs par Vandale Daf, Co), ponette de taille C gagnante en As Poney 2D et As Poney 1 de CSO, 5e du championnat de France As Poney 2 C en 2018, IPO 163, ISO 126/19, BPO + 18 (0,52). Mère de deux jeunes produits issus des étalons New Forest Emmickhoven’s Diego SL et Silverlea Black Beauty. Adressée cette année au PFS Ardentdésir de Kerser. Sa mère, Toundra de Kerser (par le Connemara Vandale Daf et la première poulinière « poney » de l’élevage de Kerser, Image de Thorigné), détient un BPO + 12 (0,43). Image de Thorigné a également produit Andora de Kerser, citée ci-dessous.

Andora de Kerser (Pfs née en 2010, par Anydale Ron SL, Nf et Image de Thorigné, Po par Udou des Étangs, Nf), ponette de taille C, As Poney 2D CSO, IPO 148/18, BPO + 9 (0.51). Elle possède deux jeunes femelles, l’une par Wayland Red Pepper et l’autre par Silverlea Black Beauty. Adressée cette année au PFS Ardentdésir de Kerser.

Arizona de Kerser (Pfs née en 2010, par Meeping Cha de Florys SL et Epona de Kerser, Sf par Papillon Rouge), BPO + 12 (0,31), mère de Goldika de Kerser (Oc, par Silverlea Black Beauty, Nf), IPO 143/22 et de deux jeunes produits. Epona de Kerser est notamment la mère de Question de Kerser, à l’origine de Dubaï de Riverland (ISO 132/23) et d’Histoire de Kerser (ISO 136/23). Souche maternelle de l’Anglo-Arabe Praline I (deuxième mère d’Huron de Kerser, ISO 154/04).

Serge Drevet et Silverlea Dorian quelques années plus tard – ph. coll. Elevage de Kerser
Serge Drevet et Silverlea Dorian quelques années plus tard – ph. coll. Elevage de Kerser

Quelle est votre meilleure poulinière ?
Ses produits sont encore jeunes, mais je pense que c’est Silverlea Popcorn. C’est une petite ponette New Forest d’1,38 m, très typée, très sensible, gentille et intelligente. Elle a ce petit truc en plus. Plus globalement, je trouve que les poneys New Forest ont ce petit côté indépendant. Il est vrai aussi que dans son élevage Silverlea, Mme Stainer n’intervenait pas du tout au poulinage ou sur les poulains, tout était fait de manière naturelle.

Combien avez-vous d’étalons poney et qui sont-ils ?
Nous en avons quatre actuellement. Silverlea Black Beauty (Nf, par Ashley Sensation et Silverlea Nikolette par Silverlea Satellite), que nous avons ramené en même temps que Popcorn, a été le premier. Sa première génération est issue de l’année des E. Il a reproduit en OC (origine constatée, ndlr) au début, puis il a été approuvé. Nous avons aussi Silverlea High Five (Nf, par Rowhill Senator et Silverlea Adorable par Burley Gold Blend) et Wayland Red Pepper (par Katric Capers et Tomatin Anastasia par Tomatin Golden Gorse). En plus de nos trois étalons New Forest, nous pouvons compter sur Ardentdésir de Kerser (Pfs, par Meeping Cha de Florys SL et Desirless du Loup, Aa par Ventcoulis), approuvé PFS sur dossier et qui a fait sa première saison de monte chez nous cette année. Il a sailli quelques ponettes New Forest, même si nous essayons de rester en race pure. Nos étalons saillissent nos propres juments, nous n’avons pas la structure pour accueillir les juments de l’extérieur, sauf exceptions. Red Pepper et High Five sont toutefois disponibles en IAC.

Silverlea High Five, champion de France As Poney 2 D Minime et moins sous la selle de Véra Saint-Jean - ph. coll.
Silverlea High Five, champion de France As Poney 2 D Minime et moins sous la selle de Véra Saint-Jean – ph. coll. privée

Quelle est l’histoire de Silverlea High Five, sacré champion de France As Poney 2 D « Minime et Excellence » en CSO en 2019 ?
Il est issu du dernier voyage effectué à l’élevage Silverlea. Pour l’anecdote, Mme Stainer l’a appelé High car en anglais cela veut dire haut. Il avait, alors qu’il était encore sous la mère, sauté la grande barrière de son pré ! Il était déjà prédisposé à faire du sport, et je dois dire qu’il avait ce petit truc en plus… Stéphane Saint-Jean, cavalier qui n’est pas très loin de Bordeaux, à qui nous avions confié Bora Bora pour sa fille Véra, l’a vu au pré lorsqu’il avait 4 ans, et il lui a tapé dans l’œil. C’est lui qui l’a débuté et sa fille a pris le relais. Le couple a eu de très bons résultats, jusqu’à son titre de champion de France As Poney 2. La famille Saint-Jean l’a construit de A à Z. High Five a un peu poursuivi sa carrière sportive avec un autre cavalier, puis nous l’avons récupéré pour faire congeler sa semence. En ce moment, il est à l’élevage et n’a plus rien à prouver.

Vous n’avez-pas souhaité le vendre en tant que poney de sport ?
De manière générale, ce serait plus raisonnable de vendre nos poneys. En ce qui le concerne, non, il est très bien à la maison [rire]. Pour la meilleure que nous ayons eue, Bora Bora, nous avons refusé beaucoup d’offres. Nous souhaitions la garder à l’élevage. Ce n’est pas très raisonnable tout cela…

Avec Jupiter de Kerser, vendu en Grande-Bretagne – ph. coll. Elevage de Kerser
Jupiter de Kerser, vendu en Grande-Bretagne – ph. coll. Elevage de Kerser

À ce propos, quand les vendez-vous ? Sous la mère ou après un travail de formation et de valorisation ?
Nous en avons vendu quelques-uns sous la mère, trois « J » précisément, partis rejoindre le berceau de race chez une éleveuse assez connue. Elle recherchait un mâle de Wayland Red Pepper. Comme nous avions également deux de ses filles, Jolly Pop (la fille de Popcorn) et Jolie Fée (par Fairy Pop, la fille de Popcorn), elle a acheté les trois. Ils sont partis en Angleterre : je sais qu’elle a gardé les deux pouliches et a vendu le mâle, Jupiter de Kerser, qui, aujourd’hui, est poney de sport dans une famille avec de très jeunes enfants. Toutefois, sous la mère, nous ne savons pas trop comment ils sont, nous préférons les tester, les juger et les évaluer.

Travaillez-vous du coup avec des cavaliers préparateurs / valorisateurs ?
Oui, nous avons quelques poneys qui sont confiés à Marlene Hunerfurst (écuries du Rigodon). Actuellement, elle a deux 4 ans que montent ses jeunes élèves, Kendo Black de Kerser (Nf, par Silverlea Black Beauty et Silverlea Sweet Caroline par Willoway Double Gold) et Kibelle Pop de Kerser (Nfc, par Quatro de Riverland, Sf et Silverlea Popcorn, Nf par Ashley Sensation) ; elle devrait faire la finale de concours complet à Pompadour. On travaille également avec Pierre Dos Santos, qui, à l’époque, nous avait acheté la première ponette née à l’élevage, Babylolypop de Kerser. Après avoir fait les 4 ans (mention Excellent) et les 5 ans (Élite), elle a eu deux poulains (dont I Am The First DS, IPO 126 et Élite à 4 ans sous la selle de Pierre, ndlr) et est malheureusement décédée. On va confier à Pierre son propre frère, Lord Pop de Kerser (par Wayland Red Pepper et Silverlea Popcorn, donc), que nous avons gardé entier et qui peut potentiellement prendre la relève de son père. Nous privilégions ce système-là : nous les valorisons plutôt que de les vendre avant l’âge de 3 ans.

Le sport avant tout ?
Oui, absolument. On a aussi vendu plusieurs poneys de famille qui sont top. Mais c’est vrai que nous gardons pas mal de 4, 5 ans. Ce qui nous intéresse, c’est de les tester un petit peu et de voir comment ils se comportent.

Le cru New Forest 2023 – ph. coll. Elevage de Kerser
Le cru New Forest 2023 – ph. coll. Elevage de Kerser

Les cavaliers avec qui vous travaillez sont spécialisés en CCE ou CSO. En testant vos poneys, décelez-vous en eux une discipline de prédilection ?
Pas forcément une discipline. J’aime la façon dont travaille Marlene. Elle avait déjà formé Gypsie Girl de Kerser (Nf, par Wayland Red Pepper et Silverlea Latina Gold par Willoway Double Gold) qui a été bien indicée en concours complet. Peu importe la discipline, c’est surtout la manière de travailler les poneys qui compte. Je trouve tout de même que le complet est très formateur : les poneys sont bien bossés sur le plat et passent partout. Ils voient de tout. Je ne suis pas fan de les sortir à 4 et 5 ans et de leur tirer trop dessus. À cet âge, les nôtres sont sortis pour leur faire voir plein de choses. Avec des poneys bien dans leur tête, dressés et posés, nous partons sur de bonnes bases pour la suite.

Engagez-vous vos poneys au National New Forest ou en modèle et allures ?
Non, nous ne le faisons pas du tout, par manque de temps. Il nous est difficile de nous libérer. Mon père n’est pas du tout à l’élevage, nous sommes avocat tous les deux, et personne ne peut le faire. La seule fois où nous avons participé au National, c’était lors d’une approbation étalon. C’est vraiment une très bonne chose, car cela permet de les montrer. Moi, je me régale d’ailleurs à suivre tous les poneys sur ce type de manifestation.

De quoi rêveriez-vous désormais avec vos poneys ?
Que ça continue comme ça, avoir la relève derrière, qu’un étalon se distingue dans la lignée de ceux que nous avons actuellement. J’aimerais avant tout qu’il y ait une continuité à tout cela.

Propos recueillis par Pauline Bernuchon

L’association française du poney New Forest vous donne rendez-vous le samedi 17 août 2024 lors du Sologn’Pony à Fontainebleau, à l’occasion du National de race.