Paroles d’éleveurs : Emilie Camail, élevage Welsh de Maïka
Poney As inaugure une nouvelle rubrique cet été et laisse la parole aux éleveurs de races dites « de sport ». Saison de monte, choix de croisements, objectifs sur les nationaux et championnats, nous vous emmenons dans les coulisses ! Tenante du titre de champion Suprême sur le National Welsh depuis non pas 1, mais 2 ans déjà (avec Penycrug Dameg puis Dancingqueen de Maïka), Emilie Camail, à la tête de l’élevage de Welsh Cobs de Maïka (36), fait le point sur sa saison d’élevage avec Poney As.
Poney As : comment se porte la championne Suprême 2016, Dancingqueen ?
Emilie Camail : elle va très bien ! Elle a été confiée à une écurie pour démarrer en sport, avec pour objectif de sortir sur le circuit CCJP Dressage à 5 ans… même si elle préfère sauter, comme son père Twister de Maïka ! Elle a de très, très jolies allures donc ce serait dommage de ne pas la montrer, mais on prend le temps.
PA : la reverra-t-on en Show ou à l’élevage ?
EC : il va falloir que je sois raisonnable pour qu’elle reste au sport (rires) ! Elle n’est pas sortie en Show cette année car comme elle est travaillée, elle n’est pas en condition pour les concours d’élevage. J’ai vraiment hâte d’avoir un poulain d’elle, mais j’ai mis 9 juments à la saillie cette année, il faut que j’arrive à me retenir encore quelques années avant qu’elle ne revienne comme poulinière !
PA : son père, Twister de Maïka, a fait une bonne première saison de concours ?
EC : oui je suis très contente ! Il est sorti en CCE P Elite, Dressage P Elite et As 1, mais également en Hunter. Il a toujours été très bien noté sur le dressage et s’est fait très plaisir sur le cross. Il a tendance à se négliger un peu sur le CSO du Complet, parce qu’il est déjà sorti sur plus gros, il est donc probable qu’il monte d’une catégorie la saison prochaine. On verra plus tard s’il fait les championnats 2018 en CCE ou en Dressage. Plusieurs autres produits « maison » sortiront également l’an prochain, c’est vraiment notre objectif de les montrer en sport.
PA : cinq poulains sont nés chez vous cette année, êtes-vous contente du cru 2017 ?
EC : je suis ravie et notamment d’Heartbreaker de Maïka (Brenig Telynor x Dunhown Guinevere), un très beau mâle smoky black. C’est-à-dire qu’il sera noir, ce qui est toujours flatteur en Show, mais produira tout de même de la couleur, un gros coup de chance ! Je pense qu’il pourra faire un excellent étalon, il a de l’os, des allures, j’en suis très contente. Et il y a celle que j’aurais pu vendre 15 fois (rires), la jolie Hypnotic Girl de Maïka (Brenig Telynor x Maesymor Anwyl) à l’excellent papier et à l’œil bleu. Elle rejoint une cliente qui m’a déjà acheté un poney, une bonne maison qui saura prendre soin d’elle.
PA : quels étalons ont sailli vos juments cette année ?
EC : j’ai 8 juments pleines d’Easy Rider de Maïka (Brenig Telynor x Arvalon Milkmaid)… et je vais sans doute en garder quelques-uns, là encore il va falloir être raisonnable !
PA : d’ici quelques semaines se tiendra le National Welsh 2017. Quels conseils donneriez-vous quant à la préparation d’un poney ?
EC : de s’y prendre longtemps à l’avance et d’y aller progressivement pour la mise en condition. Il ne faut pas hésiter à nourrir fort, dès le sevrage. Même si les discours des « nutritionnistes » et vétérinaires sont souvent différents, il y a un juste milieu et non, un poney, encore moins un grand Welsh Cob, ne « suce pas que des cailloux »… Il faut du bon sens et ne pas hésiter à écouter les conseils de l’éleveur à l’origine du produit, il y a fort à gagner sur le long terme, dans le look comme dans la solidité !
PA : Soyons un peu indiscrètes pour finir, avec qui allez-vous tenter le triplé ?
EC : cela restera effectivement secret (rires) ! Plus sérieusement je ne sais pas : j’ai 4 places et 7 poneys prêts, c’est-à-dire en condition et jolis, là tout de suite. Dans tous les cas, je privilégierai des produits nés à la maison. Gagner une troisième fois serait un rêve…