Retour à la liste d'articles Article du 09/03/2021
CSO

Adélaïde Alexandre : cavalière vétérinaire (2/4)

Il y a presque 5 ans, à travers notre magazine (la quatrième édition), un long-format était dédié au parcours d’Adélaïde Alexandre. Passionnée par les chevaux, l’ancienne cavalière du circuit Grand Prix Poney avait pour rêve, petite fille, de devenir vétérinaire. Objectif atteint ! Rétrospective de cet article cette semaine, sous forme d’interview en quatre volets. Après le premier que vous avez pu (re)découvrir hier, le deuxième et le troisième sont centrés sur le métier de vétérinaire et la formation qui en découle.

Tarasque a permis à Adélaïde Alexandre de découvrir progressivement le haut niveau jusqu’au championnat de France Grand Prix en 2001
Tarasque a permis à Adélaïde Alexandre de découvrir progressivement le haut niveau jusqu’au championnat de France Grand Prix en 2001

Poney As : A quel âge le métier de vétérinaire t’est-il venu en tête ?
Adélaïde Alexandre : Très tôt, je ne sais plus vraiment, mais en primaire je dirais !

PA : Comment fait-on pour entrer dans une école véto ?
AA : Il y a plusieurs concours possibles ; le concours A qui correspond à mon cursus (passage par une classe préparatoire) est celui qui offre le plus de place. Ensuite, quelques places sont offertes pour des candidats qui passent chacun un concours un peu différent soit après un BTS, un IUT ou même la Fac de médecine, mais le nombre de places est beaucoup plus anecdotique !

PA : Comment se sont passées ces années en classe préparatoire ?
AA : Si je devais résumer mes années prépas en un mot, je dirais : « DURES » je pense ! Dure, car il a fallu quitter la maison, les chevaux et que les classes préparatoires aux grandes écoles par définition sont difficiles : beaucoup de pression, de la concurrence et le spectre d’un concours avec un nombre de places limitées à la fin. J’avoue avoir regardé de près les autres moyens d’entrer en école vétérinaire après mes premières semaines ! Et puis je m’y suis faite, progressivement et grâce au soutien sans faille de ma famille et en particulier de ma maman ! Je n’ai, comme beaucoup, pas réussi ma première tentative au concours et bien que ça ait été mon premier gros échec scolaire, j’ai essayé de voir les choses positivement et de me dire que j’avais encore une chance ! Je n’ai pas vécu ma « 5/2 » comme on dit en prépa comme un redoublement et je pense que ça m’a beaucoup aidé comparativement à certain de mes camarades de l’époque.

PA : Quelles sont les qualités intellectuelles indispensables à avoir pour suivre ces études ?
AA : Il faut avant tout être travailleur je pense. Ensuite, effectivement, il vaut mieux avoir un profil scientifique qu’un profil littéraire car il y a beaucoup de maths, de physique, de chimie et de biologie au concours. A vrai dire j’étais plutôt bonne élève mais je n’étais pas excellente ! Par contre, j’étais bosseuse et mes études sont toujours passées avant le cheval, ce qui a parfois été difficile, mais je pense que c’est grâce à cela et au goût du travail bien fait que m’a particulièrement enseigné ma grand-mère, que j’ai réussi.

PA : Quelles qualités penses-tu qu’il faille avoir ensuite pour être un bon véto ?
AA : Là encore, je pense que la qualité première est d’être bosseur (et surtout ne pas compter ses heures) ! C’est un métier de passion qui ne cesse d’évoluer avec les avancées scientifiques ; il faut donc être capable de se remettre en question, de continuer à se former en continu pour rester à la page et de proposer les meilleurs traitements possibles à nos patients.

Dr Adélaïde Alexandre, ancien AH de pathologie locomotrice à Oniris (École Nationale Vétérinaire de Nantes) - ph. coll. privée
Dr Adélaïde Alexandre, ancien AH de pathologie locomotrice à Oniris (École Nationale Vétérinaire de Nantes) – ph. coll. privée

PA : Pourquoi avoir choisi l’école nationale vétérinaire de Nantes ?
AA : Pour moi, Nantes est un vrai choix, mon classement au concours m’a permis de choisir, ce n’est malheureusement pas le cas de tous les candidats (1er, 2e, 3e ou 4e choix en fonction du classement au concours). J’ai choisi Nantes car c’était une ville qui m’attirait ! C’était proche de la maison et par conséquent de mes chevaux (enfin 2 heures quand même) et ce n’était pas la région Parisienne (Alfort étant à peu près à égale distance). Franchement, je ne regrette rien ! Nantes est une ville magnifique et nous travaillons dans un cadre superbe au bord de l’Erdre. Le CISCO (Centre International de Santé du Cheval d’Oniris) est doté d’une super équipe de spécialistes équins dans différents domaines et d’un plateau technique très sophistiqué !

PA : Es-tu toujours restée à Nantes ?
AA : J’ai fait toute ma scolarité à Nantes et comme l’équipe, l’activité et la clinique me plaisaient, je suis restée ! J’y ai fait mon internat en 2015 : une année mémorable, difficile mais tellement riche en apprentissages et en relations humaines. Nous étions une équipe de 7 très soudée et nous en garderons tous un superbe souvenir, plus que des confrères nous sommes aujourd’hui de vrais amis ! Et cette année… j’ai eu la chance de pouvoir accéder à un poste d’assistant hospitalier en orthopédie équine. J’ai assisté le Pr. Geffroy et le Dr. Dallongeville dans leurs consultations de boiterie. J’ai également moi-même consulté et assuré une partie des TD s’adressant aux élèves de 3e et 4e année.

PA : Combien y a t-il d’écoles nationales vétérinaires en France, et où se situent-elles ?
AA : Il y a 4 écoles en France : Nantes, Alfort (Paris), Lyon et Toulouse.

PA : Le métier de vétérinaire nécessite combien d’années d’études, d’internat ?
AA : Pour arriver au diplôme de Docteur vétérinaire, c’est un Bac + 7 : 2 ans de classe préparatoire, puis 5 ans d’école. Les 3 première années sont plutôt théoriques (beaucoup de cours et de TD) ; la quatrième année est consacrée à la clinique toutes espèces ; puis en cinquième et dernière année, les étudiants décident de choisir une voie, mais qui ne les empêche en rien de pratiquer la médecine et la chirurgie dans toutes les espèces ensuite, le diplôme étant « généraliste ».

PA : Peut-on faire son année d’internat dans le privé ?
AA : Question piège… Seuls sont aujourd’hui reconnus et diplômants les internats réalisés dans les écoles vétérinaires. Néanmoins, de nombreuses cliniques privées proposent des programmes de formation (rémunérés a contrario des « internats publics ») de 6 mois à 1 an que l’on nomme classiquement internat. Quoi qu’il en soit, contrairement à la médecine (humaine), l’internat est une année d’approfondissement, non obligatoire, s’adressant à de jeunes vétérinaires déjà Docteurs.

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