La 5e place de l’équipe de France Poneys de Dressage décrochée à Arezzo lors des derniers championnats d’Europe restera gravée dans les mémoires. D’abord, elle est historique ! Cela faisait un peu plus de 30 ans que les Bleus ne s’étaient pas hissés à ce rang (quelques fois 6e comme en 1986, et plus récemment en 2001 et 2005). Mais surtout, ce rang résulte d’une belle dynamique tissée par Alizée Froment qui entraîne depuis deux ans et demi ces jeunes pousses. « Cavaliers, parents et supporters, tous ont été solidaires. Les enfants ont été soudés les uns aux autres, à aucun moment l’individualisme n’a pris le pas sur l’esprit d’équipe », confiait la jeune chef d’équipe. Amitié, partage et générosité, tels fut les qualificatifs employés au cours de cette belle aventure italienne par Camille Boireau (Hesselteich’s Desert Rose), Clarissa Stickland (Diana), Capucine Molliex (PSW Desperado), Charlotte Charrier (Mad du Bosc), Alizée et leur entourage. Aucune velléité personnelle et un objectif en point de mire : la 5e place par équipe. « Sur le papier, ce classement était inatteignable. L’équipe se situait davantage, d’après les statistiques, entre la 6e et la 8e place ». Et pour les quatre jeunes filles (les « 4 C » : nom donné à l’équipe en référence à la première lettre de leurs prénoms), « la 5e place, pour nous, c’était notre médaille d’or ! ». Cette reprise « équipe » est bien sûr le point d’orgue de l’échéance européenne, « nous concentrons les enfants sur cette reprise ; mais cela ne veut pas dire que l’on ne s’occupe pas de l’individuelle. Nous ne sommes d’ailleurs pas passés loin de voir deux ou trois couples dans la kür (qualification de Camille, 14e) avec une très belle reprise de Capucine notée à 67.27 %. Clarissa, avec deux fautes de texte, a malgré tout obtenu 65.29 %… Les enfants progressent, nous avançons dans le bon sens ». Les messages passés tout au long de l’année, répétés après les championnats de France, puis à Nice lors du rassemblement de l’équipe avant le grand départ pour l’Italie ont porté leurs fruits. Les stages fédéraux, les concours internationaux, porter les couleurs de l’équipe de France et se battre pour son équipe : voilà de belles valeurs. « La discipline du dressage est noble, c’est un vrai sport avec de vraies valeurs. Les années passées à poneys sont importantes, c’est la période aussi de l’adolescence : c’est une époque très riche pour eux, il faut qu’ils en prennent conscience. Je suis heureuse de permettre aux enfants de vivre la même expérience que la mienne (Alizée a suivi le circuit GP Poney mais en CSO au début des années 2000 avec une présélection pour les championnats d’Europe, ndlr). Cela me tient à coeur de les former, j’aime transmettre. Je les mets sur une ligne directrice, mais eux seuls choisiront s’ils veulent continuer dans cette voie. Les années passées à poneys permettent de créer des liens indestructibles et beaucoup continuent à me donner des nouvelles une fois passés à cheval ». L’engouement se forme en dressage : le réservoir de cavaliers âgés entre 11 et 14 ans s’élève entre 15 et 20. Au Mans, fin janvier, la moyenne d’âge des cavaliers engagés dans le Grand Prix (calculée sur 9 cavaliers) était de 14 ans et demi. Gageons que l’échéance d’Arezzo servira d’exemple pour la jeune relève.
Pauline Bernuchon