Arwen Le Saux et les poneys « du Rond Pré » : une histoire d’amour et de succès !

Une médaille de bronze aux championnats de France qui lui valide son ticket pour les championnats d’Europe en Pologne jusqu’à la finale des Coupes des Nations à Kronenberg il y a quelques semaines, en passant par de beaux concours nationaux, les derniers mois écoulés ont été riches en succès pour Arwen Le Saux. A l’occasion de la Super As de Barbizon, elle revient avec nous sur ces semaines inoubliables.

Après de bons résultats au niveau national, de bons parcours à l’occasion du CSIP de Fontainebleau ou du BIP, le couple Arwen / All Best du Rond Pré s’élance sur les championnats de France As Poney Elite Excellence. Le véritable coup d’accélérateur de sa fin de saison. « Honnêtement Lamotte était une de mes plus belles expériences ! All Best était vraiment fantastique du début à la fin et je ne m’attendais pas du tout à faire ce podium. Tout s’est déroulé très vite après, ma sélection, le départ pour les Championnats d’Europe… ». Le rêve de tout cavalier poney qui devient réalité donc !
Preuve que la cavalière avait sa place dans ce rendez-vous, l’entame de championnat est très concluante. « C’était ma première vraie grosse échéance internationale [Emma, Lou Ann, Nohlan et Jack avaient été sélectionnés à l’occasion de précédents CSIOP, ndlr] et je pense que la bonne ambiance de l’équipe m’a vraiment aidé. J’étais assez stressée pour mon premier tour mais c’était une bonne pression. All Best était vraiment bien et nous avons réalisé notre sans-faute pour l’équipe. Le reste n’était que du bonus ! Le deuxième jour, nous effectuons une faute dans les deux manches. All Best était moins énergique que lors de la première manche mais elle a quand même vraiment bien sauté ».

Tout le monde connait la fameuse citation de Nelson Mandela, « soit je perds, soit j’apprends ». Nulle doute qu’Arwen a beaucoup appris lors de l’ultime épreuve européenne, mais toujours dans le respect de sa monture, comme ce qu’avait montré avant elle Alexane et Elouan aux rênes de cette petite bombe. « Le jour de la finale, All Best était vraiment fatiguée ce qui ne lui arrive jamais d’habitude. Nous partons donc sur notre tour moins confiantes, faute sur le numéro un, la jument prenait beaucoup de hauteur mais pas du tout de largeur. Le tour continue, mais je sens All Best vraiment forcer sur ses sauts. Arrive le triple, une des difficultés du parcours, la place était bonne mais elle se recule très fortement, je n’en sors pas. Elle n’en pouvait plus, je ne voulais surtout pas lui faire peur j’ai donc décidé d’abandonner. Je pense que c’était la meilleure chose à faire pour elle. Malgré une fin de championnat compliquée, c’était une belle expérience où j’ai pu vraiment apprendre et nous revenons quand même avec une jolie médaille grâce à toute l’équipe ! ».

Comme ses camarades de Strzegom, la jeune amazone est de la partie pour la finale des Coupes des Nations un mois plus tard à Kronenberg. Là aussi, une expérience qui a de quoi faire grandir et forger le mental pour rebondir … « La finale des Coupes des nations fut très compliquée pour All Best et moi. Après une bonne première manche, nous partons sur la deuxième qui fut très difficile pour nous deux. All Best n’a pas pu couvrir le triple, qui était vraiment long pour elle, nous continuons tout de même en ayant à l’esprit de ne pas abandonner, pour l’équipe, mais je pense que nous avions atteint nos limites et le mur sera éliminatoire. All Best va maintenant faire quelques épreuves plus basses pour qu’elle puisse s’amuser à nouveau et qu’elle se repose. En espérant revenir un jour, si et seulement si, elle va mieux. Kronenberg était une grande expérience et je suis revenue avec beaucoup de choses à retravailler surtout pour Come Girl qui faisait un beau tour dans le Grand Prix [entaché d’une seule barre, ndlr] ».

C’est donc à la suite de ce concours que la jeune cavalière a choisi de partir dans la Super As de Barbizon avec Come Girl du Rond Pré, qui avait déjà pris la lumière en étant vice-championne de France As Poney Elite cet été avec le frère d’Arwen, Elouan. Week-end concluant d’ailleurs, puisque qu’Arwen et Come Girl sont troisièmes de la vitesse, et réitèrent le lendemain lors du prestigieux Grand Prix As Excellence, pour une faute de trop par rapport à Emma Gay Le Breton et Lou Ann Beraud. « Je pense que le tour du samedi n’était pas le plus confiant que j’ai pu faire, le paddock était assez mitigé. Je me suis vraiment pris la tête sur comment monter Come Girl au lieu de vraiment faire à l’instinct comme le faisait mon frère. Je pense que c’est pour ça que mon tour n’était pas à la hauteur de nos attentes avec ma maman. Mais heureusement, Come Girl était vraiment géniale et nous finissons avec un sans-faute. La fin du paddock du dimanche était vraiment mieux que la veille, je suis donc partie plus sereine. Une fois entrée sur la piste, Come Girl était plus que chaude, mais incroyable. Nous faisons une barre sur le triple car je garde ma main mais rien de grave. Un tour où nous avons retrouvé la Come Girl que montait mon frère, donc j’étais vraiment contente. Un week-end donc très concluant qui nous a permis d’avancer ! ». Notons également son bon parcours en As Poney 1 sur l’épreuve du dimanche aux rênes de Folie des Nacres.

Malgré l’abondance de ses résultats, c’est en toute modestie que la jeune cavalière répond sur son organisation et le travail de ses poneys. « Je ne pense pas avoir de fonctionnement très spécifique, cependant ma vie est rythmée par mes cours donc je m’adapte en fonction. Généralement, mes poneys font liberté le lundi pour se vider la tête. Nous sautons deux fois par semaine, le mercredi et le dimanche, mais cela nous arrive souvent de changer le programme en ne sautant qu’une fois par semaine, voire pas du tout. Nous mettons surtout un point d’honneur avec le travail sur le plat. Je travaille toujours avec ma maman. Ça m’est déjà arrivé de faire des stages à l’extérieur, mais je préfère travailler avec ma mère puisqu’elle me connaît par cœur et que cela marche très bien. Nous avons l’habitude de faire des tournantes de poneys avec les monitrices qui travaillent à la maison. Mais je monte essentiellement deux poneys par jour, principalement Come Girl et All Best qui sont plus difficiles à gérer ». Un succès familial donc, qui peut s’étendre à la grande famille de l’élevage quand on connait les liens qui unissent les Le Saux et l’élevage du Rond Pré, dont nous parlait déjà Dominique Simonin il y a quelques semaines aux championnats d’Europe (vidéo ci-dessous).

Bien qu’Arwen soit dans l’année fatidique de ses 16 ans, la jeune cavalière n’en a pas fini avec les concours poneys ! « Ma fin de saison reste très très floue ! J’aimerais ne pas m’avancer au cas où le karma me guette. Mais j’aimerais faire de bon résultats tout de même ! Seul l’avenir nous le dira ! ». Par exemple, l’association Arwen / Come Girl pourra de nouveau montrer ses qualités dans quelques jours sur la mythique piste internationale d’Equita Lyon à l’occasion du CSIP.

Marine Delie