Bilan à mi-parcours avec Gilles Viricel et Romain Richomme
Quelles sont vos impressions après les stages fédéraux hivernaux et les trois premiers Grands Prix de l’année ?
Gilles Viricel : Les couples montent en puissance progressivement, ils progressent dans leur travail. Cette saison est marquée par la jeunesse des cavaliers. Deux ont acquis une certaine expérience et du métier (ils représentaient les couleurs de l’équipe de France aux championnats d’Europe l’an passé, ndlr) : Laurick Hardy et Clément Tonon. Ce sont un peu les piliers de l’équipe, ils performent très régulièrement. Même s’il reste bien sûr des réglages à faire, nous avons des jeunes couples en devenir, notamment les sœurs des cavalières de Boston du Verdon et Babylon Night Graves (deux poneys alignés à Strzegom, Boston ayant raflé l’or en individuel avec Maé et le bronze par équipe aux côtés de Babylon sous la selle d’Océane, ndlr) : Ella Rinaldi et Tifaniie Villeton. Plusieurs couples arrivent. Pour le moment, nous sommes dans une phase d’observation et de préparation. Romain, qui s’occupe des pistes, est aussi en constante progression en termes de difficultés à proposer aux cavaliers. A Pompadour, le cross sera encore plus technique.
Romain, tu t’occupes de superviser la construction des pistes par le biais d’une visite technique en amont des compétitions. Peux-tu nous en dire deux mots ?
Romain Richomme : Avec les chefs de pistes, nous faisons le point sur ce qu’ils ont construit et monté. On essaie d’installer tout au long de la saison une certaine progressivité dans les difficultés. On a commencé à Vernoil pour le concours de rentrée, sans l’équipe de France qui était en stage une semaine après. A Cornillon, c’était le concours de rentrée pour les couples de la long-list, où là, par choix, nous étions sur un format court. Il y avait une petite distance mais avec de la technique dans les combinaisons sans pour autant mettre les poneys à l’effort. Au Mans, les difficultés ont commencé à être placées et à Pompadour, nous voulons être dans une répétition et un format de championnats d’Europe. Le terrain, avec son dénivelé, met les poneys à l’effort.
Au Mans, nous sommes rentrés dans le vif du sujet !
Romain Richomme : On commence. Et on a la chance au Mans de bénéficier des installations pour être mettre en œuvre l’aspect technique. Nous avions une très bonne piste de CSO et ce test a été technique et aux cotes. Pour le cross, nous n’étions pas encore dans un schéma « championnats d’Europe », mais dans une répétition inspirée de cette échéance. Nous serons un cran au-dessus dans la technique cet été, inévitablement. Ce Grand Prix du Mans a permis aux cavaliers de découvrir le terrain, ils ont dû courir dans des conditions peu évidentes ce matin (interview réalisée dimanche). C’est le jeu et le sport. Cela nous permet de voir leur réaction face à de telles conditions car c’est un environnement qui peut les troubler, c’est un bon test. Et au final, on a 12 sans faute aux obstacles sur l’As Elite : 6 dans le maxi et 6 avec du temps. Nous sommes très contents.
Pompadour sera donc la grosse échéance nationale. Les couples se rendront ensuite en Italie courir un CCIP. Dans ce pays, les internationaux sont rarement très techniques comparés à nos Grands Prix. Comment l’envisagez-vous dans votre programme ?
Romain Richomme : Oui en effet, le but est d’aller à l’étranger, et donc en Italie cette année, pour poursuivre la construction de notre cohésion d’équipe. Et si nous sommes un cran en dessous dans la difficulté, ce n’est pas très grave, cela va donner un petit bol d’air aux poneys.
Y a-t-il encore quelques couples à qualifier pour les championnats d’Europe ?
Gilles Viricel : Oui quelques-uns. Je pense à Louis Shalit et Rossaveal Romeo qui redémarreront la saison à Pompadour, Ella Rinaldi, Tifaniie Villeton…
Quelle est la suite du programme après le CCIP d’Italie pour les couples de l’équipe de France ?
Gilles Viricel : Lors de la Super As de Mettray, nous verrons tout le monde sauf les couples ayant couru la compétition italienne. Nous les retrouverons aux championnats de France, et nous nous posons la question de caler un petit regroupement de la long-list au moins de juin. Aux championnats de France, à quelques jours des championnats d’Europe, nous proposerons un format assez court pour faire une bonne répétition.
Au niveau des couples potentiellement sélectionnables pour les championnats d’Europe, disposez-vous déjà d’une liste « resserrée » ou est-ce que celle-ci est encore très ouverte ?
Gilles Viricel : on a des idées bien sûr, mais elle est encore très ouverte. Peut-être qu’un couple très intéressant va sortir du chapeau en cours de saison. Nous regardons évidemment les résultats sportifs et l’étau se resserre au fur et à mesure de l’avancée de la saison. Ce que l’on cherche, et les cavaliers le savent tous, c’est la régularité sur la saison en premier lieu. On veut vraiment des couples de confiance sur les trois tests, très réguliers, avec une constante dans la progression.
Romain Richomme : Effectivement, des couples performants avec une constance au niveau de la progression et ouverts à nos consignes, entourés de coachs avec lesquels nous arrivons à bien travailler. C’est le schéma idéal.
Quel est votre ressenti après le Grand Prix du Mans qui vient de se terminer ?
Gilles Viricel : Sur le dressage, globalement, les poneys étaient assez excités voire électriques à cause des mouches et du vent, nous n’avons pas vu d’excellentes reprises car il y a eu des fautes un peu partout. Sur le CSO, nous avons mis un peu plus haut que d’habitude. Nous avons profité d’avoir une très belle piste et un chef de piste de CSO donc nous lui avons laissé carte blanche. Pour le cross, nous sommes montés un cran au-dessus, sans être encore dans le schéma des championnats d’Europe. Et on a eu raison au regard du temps, on a eu une petite tempête ce matin avec un peu de grêle, c’est pour cela que deux ou trois poneys, notamment Vidock qui est habitué au maxi, ont pris du temps. Cela nous permet de voir des couples que nous n’avions peut-être pas identifiés au début et qui sont en train de progresser. Ils montrent qu’ils peuvent être là malgré la difficulté.
Et que retenez-vous de ce schéma exceptionnel « CSO le samedi et cross le dimanche à 8 heures » (reportage à retrouver ici) ?
Romain Richomme : C’est une bonne expérience pour les cavaliers de faire sauter leurs poneys un peu plus frais, un peu plus haut et de s’élancer sur le cross de très bonne heure. Aux championnats d’Europe par exemple, où nous ne sommes pas l’organisateur, nous avons déjà connu des échéances où le cross était programmé tôt le matin ou à 16 heures sous la canicule.
Gilles Viricel : la première qualité d’un cavalier de complet c’est de savoir s’adapter : au terrain, au temps, à tout !
Enfin, par rapport à ce schéma exceptionnel encore, avez-vous pu présenter les poneys à une inspection vétérinaire ?
Romain Richomme : Non, ce n’était pas possible au regard de ce format court avec le CSO placé avant le cross. A Pompadour, nous aurons une compétition sur trois jours, avec un test par jour et une inspection des poneys après le cross.