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Après ses trois victoires dans la Tournée des As de CSO de Fontainebleau le week-end dernier, la jeune cavalière du Var est restée en Seine-et Marne pour répéter ses gammes lors d’un stage à Barbizon. Dans quelques heures, ses premières épreuves du CSIP débuteront et elle y présentera 3 poneys. Rencontre avec une cavalière qui grimpe : Charlotte Slosse !
Poney As : Charlotte, quel est ton parcours à poney ?
Charlotte Slosse : J’ai commencé avec une petite ponette Ora du Durzon que j’ai eu à l’âge de 8 ans, nous la montions avec mon frère. Je suis sortie avec elle en Poney 4, puis jusqu’en Poney 1. Elle a été accidentée et c’est ainsi que j’ai commencé à monter en 2014 Rubis d’Epuisay (Pfs, par Intermede A Bord et Lollypop du Prieure par Bar, Ar) avec qui je tourne aujourd’hui en Grand Prix As Excellence. Je le monte depuis que j’ai 10 ans et nous avons eu des hauts, mais aussi pas mal de bas… Nous étions plantés pendant plus d’un an, je n’y arrivais pas. J’ai fais mon premier Lamotte en Poney 2, je suis 4e ; l’année d’après en As Poney 2, ce n’était pas terrible ; j’ai refais As Poney 2 l’année suivante et cet été j’ai pris le départ du Petit Grand Prix (20e/59, ndlr), c’était ma première année à ce niveau. J’ai eu Boticelli de Rohan (Pfs, par Sea Bird Fast, Drp et Kantje’s Zanoeska, Nf par Lamento III) il y a un peu plus d’un an. J’ai commencé à le monter en Poney Elite lorsqu’il avait 6 ans et je suis vite passée en As Poney 2. Dans cette série, nous sommes champions de France cet été et 7e de la finale des 7 ans. J’ai ensuite fais une As Poney 1, puis l’As Elite de Fontainebleau que nous gagnions.
PA : Tu es licenciée chez toi au Domaine de Xanthos (Fayence – 83), peux-tu nous en parler ?
CS : En fait, nous en avions un peu marre d’être dans les clubs et nous avons voulu construire notre petite écurie. Nous avons cette structure depuis 6 ans. A la base, ce n’était pas un domaine équestre…. Des paddocks, des boxes et désormais une grande carrière, il s’est monté progressivement et s’est agrandi avec le nombre de poneys ! On a eu aussi de la chance de tomber sur de belles personnes comme Nicolas Chagneau qui me fait beaucoup avancer ; je travaille avec lui à la maison, il vient 1 ou 2 fois par mois car il est de Bordeaux. Dès qu’il peut, il vient en concours me coacher.
PA : L’équitation est une passion familiale alors ?
CS : Disons que c’est parti de moi ! Mon père monte un peu. En ce moment, il n’a pas trop le temps avec son travail, mais il a une top jument ! Mes parents avaient fait un peu d’équitation, mais n’étaient pas du tout dans ce milieu.
PA : Revenons-en à tes championnats avec Boticelli… Un titre de champion et une sacrée belle performance dans la finale Future Elite, l’été fut excellent ?
CS : Oui, c’est vraiment un poney à l’écoute, il avait envie de bien faire ! Sur le championnat As Poney 2, nous faisons un quadruple sans-faute. Il n’a pas forcé, c’était plutôt facile pour lui ! Lors de la finale, il s’est montré très joueur, le barrage lui a plu ! Pour la finale des 7 ans, c’était la première fois que nous sautions aussi gros (1,25 m), j’avais juste fais avant une 1,20 m qui s’était très bien passée. Il était top. Le premier jour, il n’était pas hésitant, mais un petit peu derrière moi et nous faisons une barre. Le second jour, il fait un superbe sans-faute. Dans la finale, il met un pied dans la rivière un peu de ma faute, d’où mes 4 points. Il était magique !
PA : Comment as-tu rencontré tes deux complices ?
CS : Rubis était destiné à mon frère et comme il a arrêté et que ma ponette s’est blessée, je l’ai tout naturellement récupéré. Boticelli vient de chez Julie le Guern que je suivais sur Facebook. Je l’ai essayé et il me plaisait beaucoup, nous l’avons donc acheté.
PA : Comment les qualifierais-tu ?
CS : Rubis, c’est mon poney de cœur… On se connait très bien maintenant et c’est ça qui nous aide véritablement en parcours. C’est un poney qui à la base n’était pas destiné au grand sport, il est plutôt petit, un peu trapus, mais il se donne avec générosité, il saute avec son cœur ! Il est très jaloux, susceptible, c’est vraiment mon poney… il a une forte personnalité, il faut vraiment le connaitre ! Boticelli a un petit caractère d’entier, bien trempé, mais il est très gentil, très bébé dans sa tête, il adore les câlins. Le plat, ce n’est pas ce qu’il préfère, il n’est pas toujours concentré… mais dès que l’on commence à sauter, il fait tout son possible pour bien faire. D’ailleurs, mes deux poneys adorent sauter, ils sont tout de suite disponibles. Je ne saute pas trop souvent alors quand il font cet exercice, ils le font avec beaucoup de plaisir !
PA : Tu remportes les 3 épreuves de la TDA Fontainebleau, comment s’est passée cette compétition ?
CS : Le premier jour, Boticelli fait un petit 4 points de ma faute, je l’ai trop décalé sur un abord. Il a été exceptionnel pour son premier Grand Prix ! Rubis était très en forme, on lui a changé ses fers et je trouve que sa locomotion est différente, c’est plus facile pour lui. Il était tout simplement génial… On fait aussi 4 points : j’arrive trop près dans le double, je fais deux foulées au lieu d’une et fait faute sur le suivant. Le lendemain, il y avait beaucoup de vent et il pleuvait des cordes, c’était compliqué à cheval, les carrières étaient collantes on ne voyait plus rien ! Je fais 4 points avec Boticelli. Il a de nouveau montré un super mental et n’a pas hésité une seule fois. On remporte l’épreuve car il n’y a eu aucun parcours sans-faute et j’étais la plus rapide. Vu le temps, on a un peu hésité à partir dans l’As Excellence avec Rubis. Au paddock, je n’ai pas sauté plus d’1,20 m… En piste, il a été magique et nous sortons sans-faute, le seul de l’épreuve !
PA : En termes de moyens, tu vois Boticelli faire les grosses épreuves à l’avenir ?
CS : Oui, si j’ai le temps et s’il continue comme cela, c’est un poney pour atteindre le niveau championnats d’Europe. Pour lui, c’est facile de sauter, c’est inné. Il a beaucoup de facilité, d’amplitude et de force.
PA : Tu va prendre le départ du CSIP de Barbizon ce week-end et tu vas y monter un troisième poney : ton piquet s’est-il étoffé ?
CS : Up Le Ti’Wan (Pfs, par Moonlight Berenger) n’est pas à moi ; c’est un poney que je monte juste ce week-end à Barbizon.
PA : A l’école, en quelle classe es-tu ? Suis-tu un cursus normal ?
CS : Je viens d’avoir 14 ans le 9 août et je suis en classe de seconde car j’ai 1 an d’avance. Jusqu’à cette année oui, mais à la rentrée, j’ai commencé le CNED. C’était trop compliqué car je pouvais louper beaucoup de cours. Trop souvent, j’entends que le CNED signifie petites études et ce n’est pas vrai : je trouve que l’on apprend beaucoup de choses et très vite, ça me plait. Cela nécessite aussi de l’implication et de l’autonomie, il faut travailler et avoir envie !
PA : Sais-tu déjà quel métier tu souhaiterais exercer ?
CS : Je vais continuer mes études car j’ai envie depuis toute petite de devenir vétérinaire. Peut-être que je continuerai dans le cheval si j’y arrive, j’aimerai beaucoup. Nous verrons bien !
PA : Quels seront tes objectifs sportifs cette année ?
CS : J’aimerai faire une belle année en Grand Prix As Excellence avec Rubis, être régulière et faire des CSIP / CSIOP. Avec Boticelli, je souhaite continuer à lui donner du métier, et pourquoi pas faire des As Excellence et des CSIOP. A Lamotte, je verrais l’état de progression de mes poneys, j’aimerai bien faire les deux Grands Prix. Peut être que Boticelli aura complètement dépassé Rubis… c’est un peu tôt pour le dire. Il progresse super vite. Viser une sélection européenne en 2019 sera trop tôt je pense, je vais donc continuer à bien travailler mes poneys et à les faire évoluer. J’espère pouvoir prétendre aux grosses échéances en 2020 car il me reste 2 ans à poney !