CSIOP Compiègne 2025 : l’Allemagne triomphe au bout du suspense devant la Suède, les Bleuets troisièmes
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le parcours dessiné donna du fil à retordre à nos cavaliers. Aucun parcours sans-faute ne fut enregistré avant le parcours de l’irlandaise Kristin O’Sullivan, passée en numéro 16 (!). De nombreux couples butèrent sur les combinaisons, le double au fond de la carrière tout d’abord ou encore le triple placé en avant-dernière position. Il y avait aussi matière à se faire piéger sur le numéro 3, la rivière, non-barrée en première manche, ou encore sur le dernier en cas de relâchement un peu précoce.

À l’issue de la première manche, l’Allemagne et la France pointaient donc en tête avec 8 points au compteur. Brune Faivre et Énigme des Prés avaient eu la difficile tâche d’ouvrir l’épreuve et sortir de piste avec une petite barre à terre. Élise Sikirdji et son Good Boy du Prebas réalisaient un tour à 8 points, pour un pied dans la rivière et une petite faute dans le double. Son score fut finalement effacé, car derrière Victoire Duhamel et Habanera du Loir frôlèrent le parcours parfait pour leur première expérience dans le quatuor d’Olivier Bost ; une faute à la rivière fut néanmoins signalée, tandis que Lou-Anne Pustelnik et Kasper’s Ronaldo signaient le parcours parfait pour le compte des tricolores. Du côté de la Mannschaft, Lena-Marie Kraus et son expérimenté Voodstock de l’Astrée avaient donné de bonnes indications à leurs partenaires en ne sortant de piste qu’avec une faute. À l’instar d’Élise et Good Boy, Brianne Beerbaum et son gris Sucato quittaient la piste avec 8 points. L’excellent pilote Malte Merschformann et son Del Toro K montraient comment sortir sans aucune pénalité de ce difficile parcours, tandis qu’Hannah Blandfort ajoutait 4 points au score de l’équipe aux rênes de Karim Van Orchid’s.
Derrière, les Suédois étaient en embuscade à 12 points, tout comme l’Irlande. La Belgique et les Pays-Bas n’avaient pas encore dit leur dernier mot en pointant à 16 points. L’Italie était déjà décrochée en revanche avec 24 points.

Pour la deuxième manche, tout le monde était concentré sur le match franco-allemand. Brune et Énigme mettaient à terre l’entrée de double, tandis que Lena-Marie Kraus et Voodstock de l’Astrée faisaient faute sur le numéro 1 et le vertical 7. Élise et Good Boy signaient ensuite un beau sans-faute appliqué et mérité ; comme en première manche, score identique pour Brianne Beerbaum et Sucato : « clear round ! ». L’épreuve prit une autre tournure lorsque l’on vit s’avancer en piste Malte Merschformann et non Victoire Duhamel. Habanera du Loir a en effet visiblement connu un petit problème à la détente, et fut par précaution ménagée. Tous les scores des tricolores allaient donc compter dans cette seconde manche. Malte Merschformann et Del Toro K assurèrent un nouveau beau parcours pour la Mannschaft, seulement pénalisés de 4 points. Tout allait se jouer lors de la dernière rotation.
Derrière, calmement, discrètement, mais sûrement, les Suédois s’assuraient d’une place sur le podium. Si Selma Gustafsson Thelin et son Barravalley Shadow sortaient de piste avec 8 points, Lilli Meelström (Sparkling Lackaghmore Joey) et Saga Dabäck (Rathosey Mountain Mist) entretenaient l’espoir en rejoignant le paddock avec une seule barre. Dans le même temps, les Irlandais devaient également composer avec un score en moins, Cian McMunn (Kandide Van Seven Oaks) ayant été éliminé après une chute sans gravité mais non sans conséquences sur le vertical 7 et se montraient moins menaçants, notamment après les 8 points de Kristin O’Sullivan et Alonsa sur ce deuxième tour. Viggo Bergstrand, en rentrant sans-faute en selle sur Gaoth Mara Lad, assurait un podium à la Suède. La place finale sur la boite dépendait alors des performances françaises et allemandes.

Les espoirs français reposaient sur les épaules de Lou-Anne Pustelnik et Kasper’s Ronaldo. Sans-fautes en première manche, autant dire que les espoirs étaient grands ! Tout se déroulait bien, jusqu’à l’entrée du triple, où le poney s’arrêta, la faute à un tracé légèrement imprécis dans la courbe. Lou-Anne le représenta et finit son parcours sans autre mésaventure, mais le mal était fait : 11 points s’ajoutaient au compteur tricolore. Ce serait donc la troisième marche du podium pour nos bleuets, après la 3e place déjà obtenue il y a quelques semaines à Opglabbeek. Pas une mauvaise performance collective en soi, mais nos bleuets avaient une tout autre idée en tête sur le moment. Ils finissent leur Coupe des nations avec un total de 23 points.
Hannah Blandfort avait l’opportunité d’offrir la victoire à l’Allemagne en sortant de piste à 4 points ou moins. Joker grillé dès la spa numéro 4, avant que la sortie de double ne soit également à terre. Direction le barrage donc avec la Suède pour la victoire, les deux équipes étant à 20 points au cumul des deux manches.
Selma et Barravalley Shadow lançaient idéalement la Suède en réalisant un parcours sans-faute en 37.95s ; Lena-Marie Kraus et l’expérimenté Voodstock lui répondaient en rentrant également sans aucune pénalité, bien qu’un peu plus lentement (44.03s). Mais derrière, les affaires de la Suède se sont compliquées avec l’élimination de Lilli Meelström, la jeune amazone ayant sauté le mauvais vertical. Brianne Beerbaum et Sucato mettaient ensuite à terre l’entrée de double. Saga Dabäck ne put éviter deux fautes, sur le 3 … et sur le dernier ! Derrière, Malte Merschformann assurait la victoire de l’Allemagne en signant un nouveau sans-faute. Les allemands pouvaient exulter après tant de rebondissements !

En termes de performances individuelles, soulignons le seul double parcours sans-faute enregistré aujourd’hui : l’œuvre de Robin Vermeir et de Kristal Sparkle van Begeveld, déjà vainqueurs du Grand Prix du CSIOP d’Opglabbeek.
Entre les deux manches de l’épreuve par équipes s’est également courue une épreuve individuelle, sur le même tracé que celui de la Coupe des nations. Trois sans-fautes furent enregistrés. Le plus rapide fut signé par Camille Estrade et Eye Catcher de Lourcq, en maîtrise et dans le tempo (68.13s). La paire tricolore devance un autre couple français, Gabrielle Richard et Dandy Royale, sans-faute en 69.01s. Saluons également le parcours de l’espagnol Javier Catalán Conde, auteur d’une prestation remarquée aux rênes d’Epsilon d’Orion. Louise Saillot et Djakarta Da Viken n’ont pas démérité non plus, sortant de piste avec une petite faute ; elles terminent à la quatrième place.
Après tant d’aventures et d’émotions, les jeunes cavaliers et leurs poneys se tournent désormais vers le Grand Prix programmé demain matin.
Sur place, Marine Delie
