D’Angelo Der Lenn attise la convoitise des irlandais
Le prometteur D’Angelo Der Lenn a quitté le sol français il y a trois semaines, direction un centre d’entraînement belge bien connu. S’il devrait être travaillé pendant un an par Joanna Ekberg, c’est en revanche un investisseur irlandais qui en a fait l’acquisition avec en ligne de mire le haut niveau.
D’Angelo Der Lenn (par Usandro Tilia Derlenn, Wpb et Un Ange Passe au Péna, Co par Dexter Leam Pondi), étalon Poney Français de Selle né en Bretagne chez Nicolas Congratel, s’est montré exemplaire sur le circuit de formation des jeunes poneys et chevaux (IPO 151/19). Elite de la finale du Cycle Classique Poney à 4 et 5 ans, qualifié pour la grande finale de Fontainebleau du Cycle Libre 3e année, l’isabelle a surtout gagné en efficacité à 7 ans. Sa saison en Future Elite s’est d’ailleurs bouclée par un titre de vice-champion de France sous la selle de sa cavalière de toujours Lisa Vizor.
Disponible à la vente depuis ses 6 ans, sa propriétaire Virginie Lefebvre l’avait confié récemment à Léo Nerzic – cavalier de l’équipe de France s’entrainant en partie aux écuries de la Clémenterie avec Éric Denarnaud (un ami de Virginie, qui avait déjà récupéré D’Angelo quelques mois à la suite de sa saison de 6 ans, ndlr) – afin qu’il débute en Grand Prix As Elite. L’idée ou plutôt la démarche de la cavalière professionnelle était calquée sur celle déjà testée quelques années plus tôt avec son ancien étalon Ken van Orchid. Les circonstances du moment – la crise sanitaire, entrainant la non reprise des compétitions – ont cependant changé la donne et D’Angelo est reparti dans ses écuries situées dans le Nord de la France à Saint-Amand-les-Eaux (59). Peu de temps à vrai dire, puisqu’une prise de contact avec l’Irlandais Josh Patrick Kerrigan a abouti à un essai, puis à un second. L’affaire était conclue !
Virginie Lefebvre a construit ce poney, monté en alternance par sa cavalière Lisa. Elle explique : « Léo est déjà bien équipé et comme la saison n’a pas repris, je l’ai récupéré pour le travailler. Il y a un peu plus d’un mois, j’ai eu un message de l’Irlandais Josh Patrick Kerrigan qui avait repéré D’Angelo via Facebook. Après deux essais – dont un enchainement à 1,40/45 m la première fois, monté par un adulte irlandais (voir la vidéo ci-dessous), puis un second à la frontière de la Hollande sous la selle de Joanna Ekberg (qui a travaillé pour Stephan Conter durant 6 ans, atteignant les épreuves de CSI5*, ndlr) où il n’a pas sauté plus de 1,20 m – Josh, convaincu, l’a acheté. Parti il y a une quinzaine de jours, il devrait a priori rester en Belgique, sous la selle de Johanna, pour être durci. Toute cette équipe voit en lui un poney au très gros potentiel : l’idée est de le préparer pour un jeune pilote afin de viser les grosses échéances. Ils se donnent le temps et ce n’est pas plus mal ».
Miléna Le Guen (affixe « Alias) a fait l’acquisition de la poulinière Un Ange Passe au Péna suitée de D’Angelo, puis ce dernier fut vendu à 2 ans à Valérie Brule, un mois avant le Sologn’Pony. Virginie Lefebvre et elle ont ensuite fait affaire un an plus tard : « pour la petite anecdote, j’avais une jument de 6 ans que je souhaitais commercialiser et la propriétaire de D’Angelo et de Dandy Der Lenn, Valérie, Brule, cherchait un cheval. Nous sommes tombées d’accord pour un échange : ma jument lui revenait et moi je récupérai ses deux poneys. D’Angelo n’ayant pas été approuvé, je l’ai présenté à la finale des 3 ans. Après l’atelier du saut qui ne s’était pas bien passé, j’ai dit : « il fera toujours un bon poney de club ! ». Il ne sautait pas bien et était un peu lourd. Aujourd’hui, on me répond : « pas mal pour un poney de club ! ». Je n’y échappe pas ! », confie-t-elle amusée.
Difficile à juger à 4 ans et d’estimer son potentiel sportif. « Je trouvais qu’il manquait d’un peu de sang jusqu’à ses 6 ans. Quand je l’ai récupéré après son premier passage chez Éric, il avait pris un sang terrible et était même un peu joueur. Cela s’est confirmé sur sa saison de 7 ans. Il veut toujours bien faire et a le goût de l’effort. Au-delà de ses qualités sportives, il est gentil, respectueux, facile d’utilisation, c’est vraiment un chouette poney d’enfant ! ».
En 2020, D’Angelo Der Lenn a sailli, en monte en main, une dizaine de juments, mais n’a jamais été prélevé. Lors de sa vente, la récupération de paillettes congelées fut négociée.
A suivre !