Dorine Campion : la belle histoire écrite avec Crocodile Dund’Huit
Dorine Campion et Crocodile Dund’Huit se sont forgés un palmarès jusqu’au plus haut niveau national et viennent d’ailleurs de signer l’une de leurs meilleures performances sur le circuit Tournée des As : une troisième place dans le Grand Prix As Excellence de Barbizon. Le couple, associé depuis 4 ans, s’est construit ensemble et s’il perce dans la discipline du CSO, il a aussi atteint le niveau Grand Prix en Dressage. La polyvalence dans les sports équestres, c’est une histoire de famille…
Retour d’abord sur l’édition de la Super As de Barbizon courue il y a quelques jours. Dorine Campion et Crocodile Dund’Huit y prenaient la 3e place de l’épreuve phare. « Je suis assez stressée en concours, mais là, j’ai vraiment bien ressenti Crocodile, nous étions ensemble et dans notre élément. C’est ma première grosse performance en Grand Prix As Excellence, ça fait plaisir ! », confie la cavalière licenciée au Centre Equestre de la Roche dans le département de la Loire.
Le couple a fait ses débuts en As Poney Elite il y a presque 2 ans. « J’ai débuté Crocodile sur des épreuves Poney 1 et Poney Elite. Si je suis rapidement passée en As 2, nous avons souhaité le confier à mon coach (Quentin Cros, ndlr) afin qu’il le monte sur les épreuves des 6 ans car je n’avais pas encore le niveau. L’année d’après, nous avons suivi le circuit Future Elite (6e de la finale des 7 ans, ndlr). Nous avons gravi les échelons ensemble », relate Dorine.
La famille Campion a fait l’acquisition de Crocodile lorsqu’il avait 5 ans. « Il avait fait quelques concours chevaux à 4 ans (avant de passer sur le circuit Poneys sous la selle de Louise Desmaizieres, ndlr). Mon coach connaissait ses propriétaires et comme nous recherchions un poney, on nous l’a proposé ». Dorine a essayé une première fois cet entier à Toulouse, « un essai assez spécial je dois dire. J’avais 12 ans, je n’avais jamais monté d’entier et mes coachs n’étaient pas présents » se rappelle-telle. Mais cet essai ne l’a pas laissé indifférente : « en fait, quand je l’ai vu, j’ai eu un coup de foudre : c’est un poney très chic, très beau et depuis toute petite je rêvais d’avoir un poney noir comme lui ! Lors de cet essai, comme il n’y avait pas mes coachs et que j’étais toujours impressionnée par le fait qu’il soit entier, j’ai eu assez peur… J’ai essayé d’autres poneys par la suite, mais je n’ai pas trouvé celui qui me convenait. Et puis j’ai repensé à Crocodile et j’ai dit à ma mère « et si on allait le réessayer dans de meilleures conditions, à la maison ? » C’est ce que l’on a fait… ».
L’amazone ne s’est pas trompée et ne tarit pas d’éloges sur son partenaire. « Il n’a pas vraiment de défauts, je le trouve parfait ! », dit-elle sourire aux lèvres. Elle poursuit : « Crocodile est volontaire dans tout ce qu’il fait, il est courageux, concentré, bien dressé et saute bien. Il est très gentil au quotidien. Je suis bien tombée, c’est l’entier le plus gentil de l’écurie ! ». Ce Poney Français de Selle, fils du Selle Français Spirit of Semilly et de la New Forest Rebelote Risloise (par Little Boy du Vent) se distingue aussi par sa polyvalence.
« Le dressage est pour moi la base essentielle pour le CSO »
Dorine évoluait sur de petites séries avec sa complice Quenotte du Bessey et souhaitait poursuivre son apprentissage sur plus gros, en As Poney 2 / 1. La famille Campion n’avait pas pour objectif d’acheter un poney de Grand Prix « clé en main » et le potentiel sportif du noiraud ne s’est d’ailleurs pas révélé immédiatement. « Quand je l’ai essayé, mon coach avait mis une ligne avec une barre un peu haute. Nous savions qu’il avait du potentiel, mais nous n’avions pas imaginé ce qu’il pourrait réellement faire ».
La mère de Dorine, Françoise Sivar Campion, cavalière multi-disciplines, a monté Crocodile sur le circuit du Cycle Classique de Dressage. Une discipline qu’affectionne Dorine également. « En Dressage, j’ai également évolué étape par étape, même si ma mère l’a monté à 6 ans. J’ai commencé en Poney Elite, puis en As 1 et Grand Prix. Le dressage est pour moi la base essentielle pour le CSO, je déteste sauter avec des chevaux qui ne sont pas dressés. Mon objectif premier lorsque je l’ai eu a été de le dresser un minimum avant d’aller sauter des barres. Je ne pensais pas qu’il évoluerait aussi bien dans cette discipline, il a fait d’énormes progrès, j’ai vraiment vu l’évolution ». En CSO et Dressage, Dorine et Crocodile ont suivi les stages fédéraux avec les sélectionneurs nationaux Olivier Bost et Muriel Leonardi. Il était même prévu que le couple soit engagé aux championnats de France Grand Prix dans les deux disciplines, « mais il y avait les épreuves de Dressage programmées en même temps que le CSO, cela faisait trop. Ma discipline première est le saut d’obstacles, j’ai donc privilégié celle-ci ».
La voltige, un sport partagé en famille
CSO, Dressage, mais pas que ! La famille de Dorine excelle même en voltige ! Son frère aîné, Ludo Campion, a été vice-champion d’Europe Juniors en 2016 ! « J’ai longé mon fils ainsi que Lucie et Simon Chevrel en pas de deux (3e aux championnats du Monde en 2016) », relate Françoise Sivar Campion, professeur d’EPS (spécialisée en gymnastique !) qui a eu l’opportunité d’intégrer le Pôle France de voltige et de longer son fils. « Une expérience incroyable », se souvient-elle.
Toute petite, Dorine a couru ses premiers championnats de France en voltige, par équipe. « J’avais un niveau bien inférieur à celui de mon frère, mais j’aimais ça et j’ai d’ailleurs encore envie d’en faire pour me faire plaisir. Je sais que ma position que j’ai en dressage, je la tiens de la voltige ! ». Pour la petite anecdote, en souvenir des années voltige de Ludo, la Compagnie Noroc du célèbre voltigeur Jacques Ferrari lui a offert sa musique de RLM sur-mesure. « Quand les disciplines équestres se serrent les coudes, on peut faire des miracles ! », lance Françoise.
Dorine a aujourd’hui pour objectif de se former à l’IFCE de Saumur « pour qui sait peut-être intégrer le Cadre Noir un jour ». Son parcours avec Crocodile, qui est à vendre, touche à sa fin. L’amazone est âgée de 16 ans et va passer à cheval avec le même état d’esprit : allier le dressage et le CSO, et renouer avec l’entrainement de voltige.
« Je n’aurais jamais pensé arriver à ce niveau avec mon poney, ce n’était pas du tout mon objectif de base. C’est une chance incroyable, j’ai moi-même du mal à me rendre compte de ce que j’ai vécu. C’est un rêve éveillé ! ».