Emma Lemaitre : « j’espère être encore plus régulière »
Tu as repris la compétition à Cornillon en février puis un mois plus tard au Mans : quel est ton état de forme et celui de Flash ?
Les deux concours se sont plutôt bien passés, je suis assez contente, même si le test de dressage à Cornillon a été compliqué. Flash est en tout cas en pleine forme, ça fait plaisir de le voir comme ça !
A Cornillon, vous déroulez tous les deux une reprise de dressage en deçà de vos capacités. Que s’est-il passé exactement ?
J’étais malade tout le week-end. Je n’avais plus de force et j’avais très mal au dos. Sur le rectangle de dressage, Flash était mieux dans l’attitude, mais de mon côté, je n’étais pas assez relâchée. Je lui ai tout demandé trop fort par rapport à d’habitude et nous avons fait des fautes que nous ne commettons pas habituellement. En étant bien plus relâchée (et en forme), le dressage du Grand Prix du Mans s’est beaucoup mieux passé, même si, bien sûr, il y a encore des points à améliorer. Nous sortons à un peu plus de 72%, j’étais très contente. Les notes étaient justes, ni trop basses, ni trop hautes, les juges étaient d’accord à 1 % près je crois.
Sur ces Grands Prix de rentrée, comment analyses-tu tes cross et parcours de saut d’obstacles ?
Les cross se sont très bien déroulés. Mon poney était très content d’y retourner. Il est toujours droit et présent ! Après l’hippique de Cornillon, nous étions ravis car nous avons réalisé notre premier double sans-faute en Grand Prix. Pourtant, je n’avais plus du tout de force, je suis même tombée à la détente ! Au Mans, Flash fait une barre, mais il a très bien sauté. C’est une petite touchette en fait, car je reste un petit peu sur les épaules à l’abord d’un vertical.
Que retiens-tu des derniers stages fédéraux et quelles sont tes pistes de travail ?
Lors du stage de février, les entraineurs ont observé une progression sur le saut d’obstacles. Flash est beaucoup plus aux ordres. Ils m’ont donc dit de continuer ainsi et de le mécaniser encore un peu. Amélie Billard nous a entrainé sur le dressage. Elle nous avait vu lors de notre premier stage fédéral en 2022 et elle a trouvé que nous avions bien évolué. Il faut encore travailler les sessions afin qu’elles soient plus fluides ainsi que les transitions montantes et descendantes. Plusieurs points sont à améliorer et ces ceux-là font partie des principaux.
Quelle va être la suite de ton programme ?
Nous faisons normalement le Grand Prix de Pompadour. A la suite de cette compétition, il y aura la sélection pour l’international de Kronenberg (le CCIP2-S néerlandais se déroulera du 29 mai au 2 juin, ndlr). Si je suis sélectionnée avec Flash, la prochaine étape sera le championnat de France, puis peut-être le championnat d’Europe. Si nous n’allons pas à Kronenberg, nous disputerons la TDA de Laizé. J’espère que nous serons encore plus réguliers. Pour cela, on doit confirmer les progrès entrevus sur le dressage en suivant les pistes de travail, répéter ce que l’on sait faire sur le cross – et de mon côté, je dois arriver à encore mieux les monter en étant plus précise – et à sortir le plus de sans-faute possible sur le test d’hippique. La sélection pour les championnats d’Europe de Westerstede est l’objectif ultime, mais nous n’en sommes pas encore là.
Si l’on évoque ta première échéance européenne justement, que tu as courue l’année dernière au Mans, quel est ton bilan ?
Je retiens la très bonne ambiance entre les cavaliers de complet, de CSO et de dressage, on avait une très bonne équipe de France, c’était super. Sur le plan sportif, on a vu que Flash en était capable et moi aussi. Il a le physique pour les courir et moi, je pense avoir le mental. Sur le dressage, les notes sont forcément un peu plus sévères. J’étais un peu stressée, Flash n’avait que 8 ans, mais il s’est très bien comporté. Il a couru le cross sans forcer et était en pleine forme le lendemain matin. Sur le CSO, je pense que je me suis mis un peu la pression, mais il a très bien sauté. Les deux fautes étaient largement évitables. Flash était toujours aussi fringuant après les championnats. Nous l’avons mis au repos complet pendant près de deux semaines, puis nous avons repris le travail tranquillement pour préparer le Grand Prix de novembre.
As-tu trouvé que cette échéance européenne était une compétition particulière ?
Oui, c’est une compétition impressionnante car il y a beaucoup de monde, nous sommes beaucoup plus regardés et cela donne une pression supplémentaire. J’étais soulagée d’être là car tout le travail effectué en amont avait payé, et j’avais aussi une petite pression même si je n’étais pas dans l’équipe. Les sélectionneurs nous avaient fait confiance et il ne fallait pas les décevoir. Même si nous sommes avec tout le monde, la compétition dure beaucoup plus longtemps : sur une TDA, nous sommes présents un peu moins de trois jours, là nous sommes partis de chez nous quasiment deux semaines. Cela reste une expérience incroyable ! La technicité du cross était supérieure : il y avait des options partout et les combinaisons étaient assez compliquées. Je l’ai abordé tout à fait normalement car nous étions très bien préparés, même si une fois en piste, malgré les reconnaissances et la préparation, nous ne sommes pas à l’abris d’une mauvaise surprise. Quand je l’ai reconnu la première fois, j’ai vu les difficultés mais il ne m’a pas spécialement impressionnée. Je savais qu’on en était capable : nous avions déjà passé ce type de difficultés, il fallait juste que je monte correctement. Encore une fois, la préparation joue beaucoup : nous avions fait les bons concours et les cross des TDA sont vraiment bien adaptés.