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Article du 08/04/2020
Fanny Skalli : « Milford de Grangues était mon meilleur ami »
Originaire du sud de la France, Fanny Skalli a connu de beaux moments chez les Jeunes en équipe de France notamment avec son complice Milford de Grangues. Aujourd’hui, régulièrement aux remises des prix des CSI 2 et 3*, la cavalière compte bien continuer sur sa lancée. Rencontre avec la prometteuse tricolore.
Poney As : Si nous te disons « Milford de Grangues », tu dis…
Fanny Skalli : Un cœur en or ! Avant d’avoir Milford, je montais déjà à cheval chez ma mère jusqu’en épreuve 1,40 m. Je n’avais pas du tout envie de retourner à poney mais mon père m’y a convaincu en me disant que c’était impossible de rater ces années-ci. Je me souviens, nous étions dans sa voiture puis il m’a montré une photo d’un beau poney alezan en me disant « le veux-tu ? ». Sans l’essayer ni le voir, il est arrivé à mes côtés puis nous avons débuté les belles épreuves jusqu’en Grand Prix et… nous avons commencé à gagner !
Fanny Skalli : Un cœur en or ! Avant d’avoir Milford, je montais déjà à cheval chez ma mère jusqu’en épreuve 1,40 m. Je n’avais pas du tout envie de retourner à poney mais mon père m’y a convaincu en me disant que c’était impossible de rater ces années-ci. Je me souviens, nous étions dans sa voiture puis il m’a montré une photo d’un beau poney alezan en me disant « le veux-tu ? ». Sans l’essayer ni le voir, il est arrivé à mes côtés puis nous avons débuté les belles épreuves jusqu’en Grand Prix et… nous avons commencé à gagner !
Milford était mon meilleur ami ! C’était un crack et un gagnant que ce soit avec moi ou ses autres cavaliers ! La première année où je l’ai eu, nous avons participé aux championnats d’Europe en Suisse en 2008. La finale ne s’est pas extrêmement bien passée… Je ne me suis pas réellement rendue compte de la chance que j’avais de faire partie des 5 meilleurs cavaliers français. L’année suivante, je n’ai pas pu y prendre part car Milford avait des croutes aux membres, il y était assez sensible. C’était horrible pour nous car, lors de cette saison-ci, nous avions réalisé un carton plein. Je me souviens des 5 Grands Prix d’affilés gagnés, c’était incroyable !
P.A. : Quel est le souvenir le plus incroyable que tu gardes de lui ?
F.S. : En 2009, nous avons gagné la Coupe des nations du Bonneau International Poney. Lever cette coupe, chez nous, face à notre public, était dingue. J’en ai encore des frissons en y pensant !
F.S. : En 2009, nous avons gagné la Coupe des nations du Bonneau International Poney. Lever cette coupe, chez nous, face à notre public, était dingue. J’en ai encore des frissons en y pensant !
P.A. : As-tu encore de ses nouvelles ?
F.S. : Il a été racheté par la famille Head où il est très bien ! Voilà maintenant deux ans qu’il est à la retraite. Je reçois des photos où il est beau et gros. Ça me fait énormément plaisir. Il adore sa vie !
F.S. : Il a été racheté par la famille Head où il est très bien ! Voilà maintenant deux ans qu’il est à la retraite. Je reçois des photos où il est beau et gros. Ça me fait énormément plaisir. Il adore sa vie !
P.A. : Qu’en est-il de ton passage définitif à cheval ?
F.S. : J’ai, par chance, eu une très bonne jument : Manon de la Lande. Notre couple s’est fait assez rapidement et nous avons pris part au championnat d’Europe Juniors à Jardy ! Mais cet événement a également été synonyme de pause sportive… Les portes de la finale nous ont été ouvertes mais j’ai été éliminée sur ce dernier parcours. J’adore le sport et surtout gagner. Étant mauvaise perdante, je suis descendue de Manon puis j’ai regardé mon entourage : « c’est la dernière fois que je mets le pied à l’étrier ». Je m’étais dit que j’allais me consacrer aux études mais je suis vite revenue en arrière ! J’ai dû mettre huit mois à me remettre en selle. Encore une fois, par chance, je suis tombée sur la jument extraordinaire qu’est Fromecs Candy (alias Candy 705). Nous avons concouru les championnats d’Europe Jeunes Cavaliers à Arezzo, en Italie. Lorsqu’on est jeune, on se pose beaucoup de questions. J’ai tendance à vouloir tout, tout de suite. La patience n’est pas mon fort. Alors, j’ai arrêté de monter et essayé une chose complétement opposée : l’école de théâtre, à Paris. J’ai fait mon stage d’intégration sans avertir qui que ce soit puis j’y ai été acceptée.
F.S. : J’ai, par chance, eu une très bonne jument : Manon de la Lande. Notre couple s’est fait assez rapidement et nous avons pris part au championnat d’Europe Juniors à Jardy ! Mais cet événement a également été synonyme de pause sportive… Les portes de la finale nous ont été ouvertes mais j’ai été éliminée sur ce dernier parcours. J’adore le sport et surtout gagner. Étant mauvaise perdante, je suis descendue de Manon puis j’ai regardé mon entourage : « c’est la dernière fois que je mets le pied à l’étrier ». Je m’étais dit que j’allais me consacrer aux études mais je suis vite revenue en arrière ! J’ai dû mettre huit mois à me remettre en selle. Encore une fois, par chance, je suis tombée sur la jument extraordinaire qu’est Fromecs Candy (alias Candy 705). Nous avons concouru les championnats d’Europe Jeunes Cavaliers à Arezzo, en Italie. Lorsqu’on est jeune, on se pose beaucoup de questions. J’ai tendance à vouloir tout, tout de suite. La patience n’est pas mon fort. Alors, j’ai arrêté de monter et essayé une chose complétement opposée : l’école de théâtre, à Paris. J’ai fait mon stage d’intégration sans avertir qui que ce soit puis j’y ai été acceptée.
Les deux fois où j’ai arrêté de monter à cheval c’était par un manque de résultats et de motivation. Je suis revenue après avoir mûrement réfléchi et bien plus motivée qu’avant. Nous travaillons avec des animaux tellement généreux et purs. Ça aurait été égoïste de faire subir à mes chevaux l’état émotionnel dans lequel j’étais à cette époque-là : le bad mood. Mes chevaux méritaient d’avoir une cavalière motivée à 100%. Aujourd’hui, je le suis et souhaite continuer ma carrière sportive ! Nous sommes vraiment une team à fond dans ce que nous faisons ! J’ai à mes côtés mon futur mari et cavalier Steve Guerdat au palmarès incroyable. Ma famille est dans le milieu puisque ma mère a toujours été là, mon beau-père m’entraîne et mon père essaie de créer la relève de ma sœur et moi avec nos anciennes montures. C’est toujours gratifiant de monter des produits que l’on a élevé comme Amitié des Douces que j’ai aujourd’hui. Ça me tient très à cœur !
P.A. : Justement présente-nous ta cavalerie !
F.S. : Cette saison est sûrement celle où je suis la mieux équipée… hâte qu’elle reprenne ! J’ai donc Amitié des Douces, mon fameux Amitié que j’ai depuis 5 ans. Chacun a sa notion du mot « crack ». Mais pour moi, c’est mon crack ! Il part de très loin. Même s’il provient de notre élevage, il a été très mal débuté par nos anciens cavaliers. Aujourd’hui, il montre des choses incroyables ! Puis, j’ai la chance d’avoir trouvé une jument, Jonka-A, que j’ai achetée l’an passé. J’espère qu’elle pourra m’emmener sur les plus gros parcours. Enfin, les propriétaires de Steve Guerdat me confient gentiment Bandit Savoie. C’est un cheval assez petit mais qui fera, à mon avis, de très belles choses.
P.A. : Basée en Suisse dans les écuries du meilleur cavalier mondial et fiancée à Steve Guerdat, comment est la vie sportive à ses cotés ?
F.S. : Ce n’est pas facile de travailler en couple mais avec Steve nous avons trouvé notre équilibre. Aux écuries, il me laisse faire de mon côté avec mes chevaux. Si j’ai besoin d’aide, il est toujours là pour me faire travailler. Parfois, je lui demande de monter mes chevaux. Dernièrement, il a monté Jonka-A, une grande jument qui a parfois besoin de grandes jambes. Inversement, lorsqu’il a un cheval qui demande un peu plus de temps, il me sollicite. C’est avec grand plaisir, je m’en occupe comme si ce sont les miens. Il est très humble et ne va pas penser que ma méthode n’est pas bien comparée à la sienne. Nous sommes très complémentaires ! Étant une fille, j’ai une monte différente d’un homme tout comme une approche différente. Même si nos méthodes ne sont pas les mêmes, elles sont très rapprochées puisqu’elles vont toujours dans le sens du cheval. Nos écuries sont divisées en deux par une route. D’un côté, il y a mes trois chevaux, les chevaux de commerce ainsi que ceux d’Anthony Bourquard (cavalier de Steve Guerdat, ndlr) puis de l’autre, il y a les habitations ainsi que la cavalerie de Steve. Nous avons donc chacun un espace dédié ce qui permet, avec mon fiancé, de se dire « si nous n’avons pas envie de nous voir aujourd’hui, nous nous voyons pas ». Nous avons tout de même le reste des installations en commun. Nous essayons de faire les mêmes concours maintenant que je commence à avoir les chevaux pour le suivre. Quand il y a des CSI 2* avec des 5*, j’essaie d’y participer. J’aime également aller en concours avec Anthony, je m’entends très bien avec lui. Il a un niveau supérieur au mien, mais dans les 2*/3* on part ensemble. C’est assez facile pour moi d’aller avec l’un ou l’autre !
F.S. : Ce n’est pas facile de travailler en couple mais avec Steve nous avons trouvé notre équilibre. Aux écuries, il me laisse faire de mon côté avec mes chevaux. Si j’ai besoin d’aide, il est toujours là pour me faire travailler. Parfois, je lui demande de monter mes chevaux. Dernièrement, il a monté Jonka-A, une grande jument qui a parfois besoin de grandes jambes. Inversement, lorsqu’il a un cheval qui demande un peu plus de temps, il me sollicite. C’est avec grand plaisir, je m’en occupe comme si ce sont les miens. Il est très humble et ne va pas penser que ma méthode n’est pas bien comparée à la sienne. Nous sommes très complémentaires ! Étant une fille, j’ai une monte différente d’un homme tout comme une approche différente. Même si nos méthodes ne sont pas les mêmes, elles sont très rapprochées puisqu’elles vont toujours dans le sens du cheval. Nos écuries sont divisées en deux par une route. D’un côté, il y a mes trois chevaux, les chevaux de commerce ainsi que ceux d’Anthony Bourquard (cavalier de Steve Guerdat, ndlr) puis de l’autre, il y a les habitations ainsi que la cavalerie de Steve. Nous avons donc chacun un espace dédié ce qui permet, avec mon fiancé, de se dire « si nous n’avons pas envie de nous voir aujourd’hui, nous nous voyons pas ». Nous avons tout de même le reste des installations en commun. Nous essayons de faire les mêmes concours maintenant que je commence à avoir les chevaux pour le suivre. Quand il y a des CSI 2* avec des 5*, j’essaie d’y participer. J’aime également aller en concours avec Anthony, je m’entends très bien avec lui. Il a un niveau supérieur au mien, mais dans les 2*/3* on part ensemble. C’est assez facile pour moi d’aller avec l’un ou l’autre !
P.A. : En cette période de COVID-19, le sport est à l’arrêt. Comment t’organises-tu au quotidien ?
F.S. : Il faut réussir à garder la motivation ce qui n’est pas évident. Ce sont les compétitions qui nous donnent cette niaque même si nous aimons monter nos chevaux. Nous avons cette chance de les monter tous les jours. Pour eux, c’est également un quotidien différent. En pleine saison de concours, le travail à la maison est plus relax. Nous essayons alors de le varier, ça ne doit pas être négligé. Ils font de l’extérieur, de la gymnastique, des exercices sur le plat. Ça ne sert à rien d’enchaîner parcours sur parcours : ce n’est pas notre technique. Le plus important est d’entretenir le moral. Nous avons la chance d’avoir des terrains en herbe et c’est extraordinaire ! C’est une grande chance pour nous d’avoir tout cet espace et ces 15 hectares qui aident énormément au fait d’être « confinés ». En Suisse, nous ne sommes pas en réel confinement puisque nous n’avons pas besoin d’attestation. Mais, je pense fort à tous ceux confinés chez eux qui ne peuvent ni sortir ni aller s’occuper de leurs chevaux !
F.S. : Il faut réussir à garder la motivation ce qui n’est pas évident. Ce sont les compétitions qui nous donnent cette niaque même si nous aimons monter nos chevaux. Nous avons cette chance de les monter tous les jours. Pour eux, c’est également un quotidien différent. En pleine saison de concours, le travail à la maison est plus relax. Nous essayons alors de le varier, ça ne doit pas être négligé. Ils font de l’extérieur, de la gymnastique, des exercices sur le plat. Ça ne sert à rien d’enchaîner parcours sur parcours : ce n’est pas notre technique. Le plus important est d’entretenir le moral. Nous avons la chance d’avoir des terrains en herbe et c’est extraordinaire ! C’est une grande chance pour nous d’avoir tout cet espace et ces 15 hectares qui aident énormément au fait d’être « confinés ». En Suisse, nous ne sommes pas en réel confinement puisque nous n’avons pas besoin d’attestation. Mais, je pense fort à tous ceux confinés chez eux qui ne peuvent ni sortir ni aller s’occuper de leurs chevaux !
Propos recueillis par Léa Tchilinguirian