Gaétane Orhant : « si je suis prête, dès l’année prochaine, j’aimerai courir le championnat en As Excellence et intégrer l’équipe de France ; je suis très motivée ! »
Gaétane Orhant est la petite sœur de Romane, membre de l’équipe de France aux championnats d’Europe de 2018 et 2019 avec Quabar des Monceaux. Gratifiée d’un très joli parcours sans pénalité, jeudi, dans la première manche du championnat de France As Poney Elite aux rênes de Champagne d’Ar Cus, la jeune cavalière de 13 ans a pour ambition d’atteindre le haut niveau à Poney avec son étalon. Interview.
Poney As : Gaétane, Champagne a été préparé pendant presque 2 ans par ta grande sœur Romane afin que tu le récupères ensuite. Peux-tu nous en parler davantage ?
Gaétane Orhant : Romane l’a effectivement travaillé à 7 et 8 ans et j’ai commencé à sauter un petit peu avec lui à compter de juin 2020 afin que je sois prête pour la rentrée. Je l’ai récupéré définitivement en septembre après la TDA de Saint-Lô. Romane m’a beaucoup aidée au début, surtout sur le plat à la maison et continue toujours à me donner des conseils. Aujourd’hui, la plupart du temps, je le monte à la maison toute seule sur le plat. Ma mère m’aide beaucoup aussi et Claude me fait tout le temps travailler à l’obstacle. Je m’entraine avec lui depuis toute petite, on se connait par cœur !
P.A. : Comment se sont passés tes débuts avec Champagne ?
G.O. : La première fois que je suis montée dessus c’était un peu compliqué, je ne savais pas trop comment faire et je n’osais pas trop y toucher (rire), mais notre entente a été assez rapide. Il m’impressionnait beaucoup !
P.A. : Il t’impressionnait car il est étalon ? Il est aussi bourré de force ?
G.O. : Oui ! Il a vraiment beaucoup de force et d’énergie, c’est ça qui a été assez compliqué à gérer au tout début. Je n’avais pas trop de contrôle sur le plat, j’avais du mal à le faire céder, des petites choses comme ça, mais maintenant cela va beaucoup mieux !
P. A. : Comment est Champagne au quotidien et en compétition ?
G.O. : Il est vraiment chaud l’hiver et à la maison il peut être distrait alors qu’en concours, lorsqu’il entre en piste, il est imperturbable. Il est chaud, mais contrôlable. Au quotidien, il est un peu « entier » dans son caractère, mais avec les autres ça va très bien.
P. A. Il s’entend bien avec Quabar alors ? (rire)
(Pour rappel, Quabar des Monceaux est à la retraite chez la famille Orhant)
G.O. : Oui, Champagne lui lèche même le nez à travers les grilles du box ! Quabar en impose aussi beaucoup, Champagne n’a pas intérêt à hennir : il reste le patron (rire).
P. A. : Tu as monté un peu Quabar d’ailleurs pour le maintenir en forme lorsqu’il a été mis à la retraite…
G.O. : Au début de sa retraite surtout, j’ai continué à sauter avec lui, ce qui m’a permis de me mettre plus facilement avec Champagne. Maintenant, je le monte beaucoup moins car il est un peu plus avancé dans sa retraite.
P.A. : Revenons-en à Champagne. Tu as progressé et évolué rapidement avec lui. En compétition, tu as atteint le niveau Grand Prix en peu de temps finalement ?
G.O. : Ça s’est fait assez vite oui, il est vraiment bien en concours. J’ai fait les deux As Poney 2 de Canteleu, puis à Lamballe, j’ai fait l’As 2 le vendredi, l’As 1 le samedi et comme j’étais sans-faute, on l’a engagé dans le Petit Grand Prix. Ce premier Grand Prix m’a paru gros, mais je sais que je peux faire confiance à Champagne. Il a les moyens de le faire !
P.A. : Vous semblez être très complices, cela s’est vu jeudi dans la première manche du championnat de France. Avez-vous des points communs tous les deux ?
G.O. : Oui on s’entend super bien. Je dirais qu’on a un peu le même caractère. Dans le travail, nous avons les mêmes défauts et cela me permet donc de me corriger. Il se décale à droite et moi j’avais tendance à ne pas rester bien droite et laisser mes poneys se coucher. Avec lui, je suis obligée de rester bien droite car sinon je peux faire 4 points. Cela me fait progresser.
P.A. : Pour en revenir à ton parcours d’hier, comment as-tu trouvé cette première manche du championnat de France As Poney Elite ?
G.O. : Le parcours était assez technique, surtout l’avant dernière ligne, le vertical, le double et l’oxer. Il n’était pas facile, il n’y a pas eu beaucoup de sans-faute d’ailleurs. Champagne s’est montré à son aise, il a très bien sauté. Je suis sans-faute et classée 4e.
P.A. : Comment as-tu abordé ce championnat ?
G.O. : J’avais un peu de stress mais pas plus que sur un autre Grand Prix. J’ai la tête plutôt froide (rire).
P.A. : Avant de monter Champagne, tu évoluais en As Poney 2 avec Capucine Maque. Ta petite complice est engagée dans cette catégorie au Mans. Comment s’est passé ton début de championnat ?
G.O. : Nous sommes pénalisées de 4 points sur la sortie du double alors que nous sortions d’une grosse série de sans-faute et de victoires. Je pense que j’étais un peu trop confiante et trop calme. Je suis partie en 1 et c’est vrai que ce n’est pas facile. Je suis quand même reprise pour la finale avec ce 4 points rapide, j’ai joué le chronomètre. Je suis 13e et je crois qu’ils prennent les 8 premiers à la remise des prix.
P.A. : Qu’est-il prévu pour Capucine pour la suite et pour toi ?
G.O. : Je ne sais pas trop pour Capucine, on va voir jusqu’où elle peut aller. Ce n’est pas ma ponette, mais c’est elle qui m’a fait beaucoup progresser, j’y tiens beaucoup. Je vais aussi monter sur le circuit Grand Prix un poney que l’on me confie : Velour de la Vallée, un fils de Quabar ! Avec Champagne, je vais viser les Grands Prix As Excellence.
P.A. : As-tu des objectifs précis avec Champagne ?
G.O. : J’aimerai bien faire comme Romane ! Il me reste 3 ans sur le circuit international : si je suis prête, j’aimerai courir le championnat en As Poney Elite Excellence dès l’année prochaine et intégrer l’équipe de France ; je suis très motivée ! J’ai vu beaucoup de concours internationaux en accompagnant Romane. Je l’ai toujours suivie partout, jusqu’aux championnats d’Europe. Je me rappelle que j’avais trouvé ça très très gros !!
P.A. : Romane souhaite devenir cavalière professionnelle. De ton côté, sais-tu ce que tu aimerais faire plus tard ?
G.O. : J’aimerai bien être cavalière professionnelle moi aussi ! Je ne sais pas trop encore à vrai dire, mais j’aimerai rester dans les chevaux, oui.