Georges Pegon et la famille Léger : une passion réunie (2/2)
Il y a des poulinières dont la production sort de l’ordinaire. Celle de Quinée, bien qu’assez confidentielle, peut se targuer de deux produits ayant participé aux championnats d’Europe de Concours Complet (en 2005, 2007, 2008 et 2009). Une lignée qui perdure, puisque ses deuxième et troisième générations se démarquent encore aujourd’hui. Voilà de quoi être intrigué…
Partons à la rencontre de Georges Pegon, fondateur de l’élevage Saint’E (aujourd’hui naisseur sous l’affixe « des Martels »), et de la famille Léger, cavaliers de Complet. Entre eux, naissait il y a presque vingt ans une belle histoire de passion et d’amitié. Volet 2 / 2.
Article publié dans le dernier numéro du magazine Poney As.
De « Saint’E » aux « Martels », en passant par le Centre Equestre de Cours-les-Barres
Georges Pegon s’est lancé dans l’élevage de poneys sans affixe, comme bon nombre d’éleveurs à l’époque. Il a ensuite utilisé « Saint’E » (à prononcer « e »), soit le diminutif de Saint-Eble (le bourg), puis « des Martels », l’affixe de son père qui a fait naître quelques chevaux de selle avec une base Anglo-Arabe. « Une production très confidentielle, il n’y avait qu’une poulinière. C’est lui qui m’a transmis la passion des chevaux. J’ai toujours eu une affection particulière pour les poneys et les Anglo-Arabes. J’aime les chevaux dans le sang ». Agriculteur pendant 25 ans jusqu’en 2012, l’élevage n’est pas son activité principale, « mais j’ai gardé un peu de surfaces et continue d’avoir quelques naissances ». L’homme fait naître un poulain par an le plus souvent, voire trois (la génération des « H » étant exceptionnelle avec quatre naissances).
Impatiente a donc pris la relève de Quinée. Aujourd’hui, elle compte huit produits inscrits au stud-book du Poney Français de Selle. Le premier est Summerland Saint’E (par Uhlan des Etangs, Nf), détenteur d’un IPO 122 et d’un ICC 115. Le deuxième, Twistland Saint’E (par Vandale Daf, Co), a été sacré vice-champion des 6 ans en 2013 (ICC 121, IPC 142, IPO 148). Caliland Saint’E, la quatrième, est une fille du champion d’Europe de la discipline Mon Nantano de Florys SL. Avec Clémentine Léger, petite sœur de Constance, elle s’est classée 12e du CCI2*-S de Lignières en 2020 (ICC 126, IPC 145). A 3 ans, Caliland a donné naissance à Finko Saint’E. Ce fils de Quoutsou s’est classé 3e de la finale du Cycle Libre troisième année l’an passé avec Constance et est, depuis, gagnant en Amateur Elite (ICC 123, IPC 138). Firstland Saint’E (par Qountry de Jax, Co), lui, est dans le sud, « il parait qu’il a un bon potentiel », précise l’éleveur. Highland des Martels, son propre frère, s’est quant à lui classé 7e (Très Bon) de la finale du Cycle Classique Poneys à 4 ans, également l’an dernier et toujours avec Constance.
Lollipop de Jax a produit quatre poulains dont la première, Edenpop Saint’E (par Up Market de Mons), aujourd’hui ponette d’attelage de son éleveur, tout comme son frère utérin Hipop des Martels (par Qountry de Jax, Co). « Il y a trois ans, j’ai découvert l’attelage. Je fais des concours de niveau Club Elite et je me régale ! », lance Georges Pegon. Edenpop (qui retournera probablement à l’élevage) a été mise à l’honneur en septembre dernier, pendant la Grande Semaine de Pompadour toujours, grâce à sa fille Habbypop des Martels (par le Connemara performer international en CSO Galibot d’Enfer SL). Associée à Constance, elle a tout bonnement reçu l’écharpe de championne des 4 ans ! Son frère, Iggypop des Martels, prendra sans doute la relève. Lui est un fils du champion de France As Poney Elite de CSO Champagne d’Ar Cus. Le dernier poulain de Lollipop, à vendre par ailleurs, fruit du croisement avec Daho du Paradis, se nomme Jyland des Martels. Référence au Jylland des débuts…
L’élevage des Martels s’est donc spécialisé, via les enfants Léger, dans la production de poneys de Complet. Les pères choisis, à l’instar de Mon Nantano de Florys SL, Quoutsou, Mad du Bosc, sont d’ailleurs recommandés pour la discipline. Constance ajoute : « à l’exception de 2021 où nous l’avons aiguillé vers Papillon des Islots, Georges fait ses choix de croisement tout seul. Il fait ce dont il a envie avec ses juments et nous avons toujours d’excellents poneys ! ». Concernant le système de la structure équestre de Cours-les-Barres, il est assez atypique puisqu’un poney comme Jylland, Lollipop ou maintenant Caliland, sortant donc sur de belles épreuves, peut aussi être monté en cours par de tout jeunes élèves et concourir avec eux sur de petites épreuves. « On a toujours voulu que ces poneys soient accessibles et que nos élèves puissent apprendre en toute sécurité avec de très bons poneys », précise Constance.
La famille Léger fait naître aussi quelques poulains. A titre d’exemple : Diamant de la Cour (par Twistland Saint’E), détenteur du quatrième meilleur indice de CCE en 2021 (IPC 154). « Et comme nous avons notre propre étalon, Papillon, nous en faisons naître un peu plus aujourd’hui », explique la jeune femme. Cette année, Impatiente, Lollipop – installées provisoirement dans le Cher jusqu’à la naissance de leurs poulains – et Izypop des Martels (par l’européen en dressage Mad du Bosc et Lollipop), achetée par les Léger, sont pleines de Papillon des Islots. Ce fils de Machno Carwyn, Wd x Hadj A, Aa, classé en Ponam D Elite CCE (ICC 129, IPC 139, IPO 145), est issu d’une souche maternelle très bien indicée (il est le frère utérin, entre autres, du très bon poney de Grand Prix de CSO Baluche de la Bauche). Il a été acheté jeune, puis formé par Charlotte jusqu’en Amateur Elite avant d’évoluer sous la selle de Clémentine alors à peine âgée de 10 ans. Vendu à une adolescente, il a ensuite été racheté par les Léger : « c’était le poney de cœur de Clémentine et il finira sa vie ici », précise Constance.
Quinée, Jylland, les autres poneys de cette lignée maternelle, George Pegon, la famille Léger, voilà le casting d’une histoire sans fioritures. Une histoire garnie de simplicité, de respect et de passion respective qui perdure depuis près de 20 ans…
Retrouvez le premier volet ici
Article publié dans le magazine Poney As que vous pouvez commander (demande par mail : contact@poney-as.com)
