Retour à la liste d'articles Article du 16/07/2023

GOF 2023 – Maya Bonilla, aux avant-postes de la relève du CCE poney français

Maya Bonilla repart du rendez-vous solognot avec deux médailles d’or autour du cou, la première obtenue en As poney 1 avec son complice Voltair de Lalande, la deuxième 48 heures plus tard en As poney 2C avec Ephèse de Tassine. La jeune fille revient avec nous sur ces performances, qui augurent de très belles choses pour l’avenir.
Maya Bonilla et Voltair de Lalande – ph. Marine Delie
Maya Bonilla et Voltair de Lalande – ph. Marine Delie

La jeune fille de 14 ans est licenciée au Poney Club du Niavaran, la structure dirigée par Romain Richomme. « J’ai commencé à monter quand j’avais 3 ans. J’ai d’abord fait des concours de CSO, et j’ai commencé le complet il y a 3 ans environ. J’ai récupéré Ephèse, en faisant d’abord du CSO, puis j’ai commencé le CCE » explique-t-elle. « L’année dernière je cherchai un poney pouvant faire les Grands Prix ; je tournais alors principalement en Poney Elite C et As poney 2C. A Jardy, j’ai rencontré Zoé (Ballot, la précédente cavalière de Voltair, ndlr) et ses parents grâce à mon coach Romain. J’ai été faire un essai et ça s’est très bien passé. Je l’ai récupéré début septembre, après les championnats d’Europe ; il a fallu le temps de faire connaissance mais je me suis rapidement très bien entendue avec ».

« J’ai commencé les concours avec lui en As Poney 2 à Moulins Coulandon, où ça s’est très bien passé pour un premier concours. Par la suite nous avons été classés à toutes les Tournées des As. Nous sommes passés en As Poney 1 en début d’année et ça a été très vite. Je ne m’attendais d’ailleurs pas à ce que tout se passe aussi bien et que ça aille aussi vite ! Mais Voltair est un poney incroyable et on s’entend très bien ».
Le couple a effectivement enchainé les bonnes performances pendant le printemps. Le couple a par exemple été troisième de l’As Poney 1 de Cornillon-Confoux, avant de remporter l’étape prestigieuse de Pompadour.

La suite est désormais connue : la paire prend la tête du championnat de France As Poney 1 dès le dressage, pour ne plus la lâcher ensuite. « Le premier jour, pour le dressage, ça s’est bien passé. Pourtant ce n’était pas notre meilleure reprise, ça manquait un peu de brillant et d’activité, il faisait très chaud. Nous sortons pourtant en 73.90%. Le deuxième jour a été plus mouvementé avec l’orage. On a dû être arrêté alors qu’on était dans la boite de départ du cross, puis nous sommes repartis au box. On est revenu l’après-midi, le grand soleil était de retour et le terrain était super. Le parcours était assez technique, mais Voltair n’a pas eu de problème à passer toutes les combinaisons et j’ai vraiment eu de supers sensations sur ce cross ! Le dernier jour était le plus stressant. Je pars sur mon tour avec une barre d’avance. Au numéro 2 je fais une belle georgette, heureusement mon poney me sauve et après saute super. J’étais un peu plus stressée que les autres concours car il s’agissait des championnats, et j’espérais une médaille avec Voltair. Je n’avais pas l’impression d’être favorite, mais en tout cas je pensais avoir une chance ».

 

« Voltair est très respectueux à l’obstacle, guerrier sur le cross et il a de très belles allures sur le dressage »

Derrière ce beau résultat, comme toujours, il n’y a pas de secret : beaucoup de travail. « Mon coach fait toujours un programme spécifique de stage avant les championnats, avec tous les cavaliers de l’écurie afin de finir la préparation des poneys et pour la cohésion d’équipe ». En dehors de cette période estivale si spécifique, « je monte Voltair au minimum quatre fois par semaine. Les autres jours de la semaine il est travaillé par Romain ou par d’autres membres des écuries. Il va beaucoup au paddock ; on travaille beaucoup le dressage et on saute environ une fois par semaine. Il n’y a pas forcément de points d’attention particuliers dans le travail du poney (c’est effectivement un poney très expérimenté, déjà membre de l’équipe de France aux championnats d’Europe 2017 en Hongrie avant de passer sous la selle de Zoé Ballot, ndlr). Pour autant, je veux encore aller chercher des points sur le dressage. Voltair est un poney très respectueux à l’obstacle, guerrier sur le cross et il a de très belles allures sur le dressage. Il est aussi très attachant et gentil ; je ne lui trouve pas forcément de défauts, mis à part qu’il peut être impatient ». De son côté, la jeune fille se décrit comme « travailleuse et rigoureuse », presque trop : « je veux toujours le meilleur ! ». Entre poney et cavalière, c’est en tout cas une combinaison qui fonctionne bien. Si récupérer un poney tel que Voltair, avec tout son palmarès et expérience, est indéniablement bénéfique, une certaine pression vient avec : « je veux faire aussi bien ! ».

Maya Bonilla et Voltair de Lalande – ph. Marine Delie
Maya Bonilla et Voltair de Lalande – ph. Marine Delie

Avec de tels résultats, c’est bien parti en tout cas ! Logiquement, les regards de la jeune fille se tournent maintenant vers la saison 2023 – 2024. « Les objectifs pour la saison prochaine sont de passer sur les As Poney Elite, d’être régulière, et d’espérer une sélection pour les championnats d’Europe ».

En plus de Voltair, Maya a également concouru en As Poney 2C avec Ephèse de Tassine pendant la saison, concluant celle-ci de la même manière qu’avec le champion d’Europe : une belle médaille d’or ! « On a commencé lundi avec le dressage pour Ephèse, on sort en 69.20%. Le mardi on a fait un cross sans faute aux obstacles, mais avec un peu de retard qui nous compte 4 points. Le lendemain on a fait 4 points au CSO, ce qui nous permet de remporter le titre ». Clément Hervieu Léger, interviewé pour le dernier magazine Poney As sur son élevage de Tassine, ne tarit d’ailleurs pas d’éloges sur la petite jument.

Remporter deux championnats de CCE lors de la même édition du GOF n’est pas commun : « je ne m’attendais pas du tout à avoir deux titres de championne de France, mais j’espérais quand même un titre vu la saison que nous avons fait. Je suis super contente d’être double championne de France, je n’aurais pas pu rêver mieux ; j’ai deux incroyables poneys ! ». Même si avoir deux poneys en concours demande beaucoup de temps, le fait qu’ils soient complémentaires apporte beaucoup à la jeune cavalière : « monter deux poneys est une grande chance, ça me permet de monter deux fois plus et de prendre deux fois plus de plaisir. Ils sont assez différents mais très complémentaires. Voltair est bon partout, et il m’a beaucoup appris en dressage donc ça m’a fait progresser avec Ephèse. Sur le cross, il me permet de prendre beaucoup d’expérience, et je peux ensuite le mettre en pratique avec Ephèse. Les deux sont de supers sauteurs, même s’ils sont assez différents ».

Si ce n’est pas la première fois que nous mentionnons le nom de la jeune fille dans nos colonnes, gageons que ce n’est pas non plus la dernière fois !

Marine Delie

Maya Bonilla et Voltair de Lalande – ph. Marine Delie
Maya Bonilla et Voltair de Lalande – ph. Marine Delie
Maya Bonilla et Voltair de Lalande – ph. Marine Delie