Interview d’Alizée Froment, chef d’équipe des poneys en charge des sélections de l’équipe de France de Dressage
Par Poney-As, le 4 janvier 2010
Alizée Froment est, depuis le 1er janvier 2011, la nouvelle chef d’équipe des poneys en charge des sélections de l’équipe de France de Dressage. Nous l’avons rencontrée pour vous lors du premier stage de l’équipe de France, du 28 au 30 décembre 2010, à l’Ecole Nationale d’Equitation de Saumur.
Poney-As : Vous êtes la nouvelle chef d’équipe des poneys en charge des sélections l’équipe de France de Dressage depuis quelques jours. Pouvez-vous nous raconter votre prise de fonction ?
Alizée Froment : Elle est toute nouvelle d’une part et s’est faite progressivement. Le stage qui a eu lieu à Saumur ces trois derniers jours m’a permis de connaître la majeure partie des cavaliers qui m’accompagneront lors de la saison 2011 et de leur présenter un peu plus précisément ce que je souhaite mettre en place avec leurs parents, leurs coachs et eux-mêmes dans les mois et les années à venir.
Poney-As : Quelle politique comptez-vous adopter ?
Alizée Froment : Je crois qu’il est difficile de répondre à cette question. On ne dirige pas un gouvernement, on construit une équipe de France. C’est différent. Je souhaite en revanche insister beaucoup sur l’esprit d’équipe, le comportement des cavaliers sur les stages et les différents concours, les soins et le respect qu’ils portent à leurs poneys, etc …
Poney-As : Quels objectifs visez-vous ?
Alizée Froment : Je souhaite aider ces cavaliers à prendre conscience de la chance qu’ils ont d’être là où ils en sont aujourd’hui. Que ce soit lors des stages où ils ont l’opportunité, à leur jeune âge, de travailler avec de grands noms du dressage, lors des compétitions nationales où ils peuvent profiter des meilleurs terrains français, ou lors des compétitions internationales où ils représentent leur pays. J’aimerais qu’ils apprennent à profiter de chacun de ces instants. Je crois que c’est comme ça qu’ils apprendront à former une véritable équipe et que nous pourrons construire l’avenir. Tout ne se joue pas sur un Championnat d’Europe. Il faut qu’ils puissent tous profiter de ces différentes expériences pour préparer les grandes échéances de demain … J’espère qu’un jour plusieurs cavaliers qui seront passés par le circuit « poneys » représenteront la France sur des JEM ou des JO …
Poney-As : Que pensez-vous du niveau actuel de notre équipe française ?
Alizée Froment : Nous avons des couples avec du potentiel. Le stage a permis de voir une réelle évolution pour les trois couples qui travaillaient avec Hartwig Burfeind à savoir Lisa Cez, Florian Aubin et Morgane Euriat. Nous avons également de très jeunes cavaliers tels que Clarissa Ruffin (11 ans) ou Lucie Demonet (13 ans) qui montrent des qualités … Je n’ai pas encore pu voir tous les cavaliers. Je vais en découvrir d’autres lors des Tournées des As de Poitiers et de Jardy. J’aurai donc une vision un peu plus « globale » des troupes. Ce qui est sûre c’est que l’équipe est jeune, pas toujours en âge mais en expérience tout du moins. Il nous faudra donc prendre le temps de la construire pas à pas.
Poney-As : Quels pourraient être les écueils ?
Alizée Froment : Difficile au jour d’aujourd’hui de connaître précisément les obstacles que nous aurons. Il est vrai que le dressage manque de sponsors, encore plus dans les poneys, mais la fédération a décidé de mettre en place beaucoup de choses pour le dressage cette année et nous sommes heureux de pouvoir en bénéficier.
Poney-As : Vos réactions après ce premier stage à Saumur ?
Alizée Froment : Pour le moment elles semblent toutes très bonnes. Parents, cavaliers et entraîneurs ont semblé ravis du travail effectué avec Hartwig. Nous avons eu de longues réunions, notamment une le mardi soir, afin de pouvoir faire plus ample connaissance. Tout s’est très bien passé. Suite au prochain épisode …
Poney-As : Pouvez-vous nous parler de votre passé à poney ?
Alizéee Froment : Il a débuté lorsque j’avais 2 ans et que je rêvais de grimper sur le dos de « Pil-Pil », un shetland pie qui me semblait à l’époque grand comme un Shire. Ensuite il a continué avec Lady, au poney club de Barbizon. Shapati, Kazan, Bengal et Cocotier m’ont accompagné pendant de très nombreuses vacances scolaires et m’ont appris presque toutes les bases de l’équitation. Ce sont Champion puis Betty Boop qui m’ont permis de débuter la compétition, en cso, au poneyland d’Antony, près de Paris. Betty m’a offert mon premier championnat de France et ma première médaille de bronze. A 10 ans, j’ai eu ma première ponette : Bella, qui m’a permis de faire quelques C1 puis Foy est entrée dans ma vie et ensemble nous sommes allées de D3 jusque sur les Grand Prix internationaux. Clyde m’a été confiée par l’élevage Time à cette époque-là. Elle m’a ouvert les portes des « Coupes des Nations » et nous avons terminé « réservistes » des championnats d’Europe CSO, en 2003. Ensuite j’ai changé de voie pendant presque deux ans et ai fait du théâtre jusqu’à ce que Sophie et Corinne (les propriétaires de Clyde) me demandent de présenter Ice’N Blue Time, leur étalon, à Laurence Sautet, alors sélectionneur de l’équipe de france de dressage poneys … Ce jour-là, je ne me doutais pas que 5 ans plus tard, je serais à sa place …
Poney-As : Vous continuez la compétition de haut niveau et vos écuries sont dans le Sud de la France, comment comptez-vous organiser la saison ?
Alizée Froment : Intelligemment ! Trêve de plaisanterie, je suis habituée à gérer un emploi du temps extrêmement chargé donc je vais mettre certaines choses de côté, organiser les concours en fonction du calendrier poney et profiter des concours jumelés autant que faire se peut. Théoriquement, ça devrait être tout à fait faisable. J’ai déjà fait un planning. Je n’attends plus que l’accord d’Hubert Perring, mon entraîneur, pour le valider.
Poney-As : Vous êtes également intervenu auprès de l’équipe poney de CSO, pouvez-vous nous en dire plus ?
Alizée Froment : Je suis intervenue, il y a deux ans, aux côtés de Pascal Henry, auprès de l’équipe de France de CSO poneys pour les faire travailler en dressage. Ca a été une très belle expérience et m’a rappelé de bons souvenirs. J’y ai fait la connaissance de cavaliers que je continue à suivre de loin et que j’aime beaucoup à l’instar de Robin Muhr et de Florian Lemaître. En revanche, j’ai toujours chez moi une équipe de plusieurs cavaliers qui tournent sur les tournées des AS CSO et qui devraient intégrer le circuit international cette année.
Anaïs Barbier