Interview de Claire Gosselin, entraîneur national de Dressage, février 2009
Bilan ? Projets ? Couples à suivre ? Programme des compétitions 2009 ? Claire Gosselin, entraîneur national de Dressage répond à ces questions.
Quel bilan tirez-vous de la saison dernière et des Championnats d’Europe ?
L’année dernière, j’avais beaucoup plus de partants en Grand Prix, ce qui était appréciable malgré la difficulté à pouvoir tirer une élite. Je me suis ainsi retrouvée avec un lot de 8-12 couples se tenant dans les mêmes cordes de points en compétitions et pouvant prétendre représenter la France à l’étranger. J’ai établi une sélection pour les championnats d’Europe selon des critères de performances, de régularité, de mental et d’expérience. Les résultats n’étaient pas une surprise : l’équipe n’est pas sortie du lot et a plafonné à 63 %, la marge pour la finale individuelle étant à 68%. Les cavalières se sont logiquement retrouvées dans la consolante, avec des classements avoisinant la 20e place. L’équipe a tout de même rempli son contrat puisqu’elle a déroulé des reprises semblables à celle proposées tout au long de l’année.
Quel a été le programme hivernal de vos cavaliers ?
J’ai organisé des stages de détection et des stages sur convocation : deux à Lamotte-Beuvron et un à Saumur, pour les meilleurs couples. Toutefois l’année prochaine, nous procéderons autrement car nous trouvons – DTN, fédération et moi-même – que le circuit de détection n’est pas assez performant. En effet, nous n’arrivons pas à tirer profit de ces déplacements dans les régions, profit qui permettrait d’amener les plus jeunes cavaliers au niveau Grand Prix le plus vite possible. Je vois beaucoup de cavaliers que j’ai fait travailler en stages de détection sur le circuit D2/D1 mais je ne les retrouve pas, par la suite, en Grand Prix, ce qui n’est pas normal. Nous travaillons actuellement pour trouver un autre système.
La problématique est que nous n’arrivons pas à tirer les cavaliers sortant en Grand Prix vers le haut afin d’obtenir une élite, comme nous n’arrivons pas à tirer les D1 vers le GP. C’est tout ce système là qui est à réfléchir. Il faut orienter le circuit différemment pour que cela porte ces fruits en terme d’effectif. Il me faut du monde pour pouvoir prétendre dégager et construire une élite.
Que manque t-il à l’équipe de France pour progresser dans les classements ?
Evidemment, j’espère toujours avoir dans l’équipe des poneys de grande qualité, mais il faut en être digne : on ne peut pas acheter le crack et mettre n’importe qui dessus. Les cavaliers doivent indéniablement améliorer leur technique et travailler dans une optique de perfectionnisme. Je ne sais pas combien de temps cela prendra, c’est difficilement planifiable puisque cela sous-entend un véritable coatching, un investissement des professionnels envers les poneys qui n’est pas toujours évident, un investissement financier des parents et un circuit qui fonctionne bien.
Si les jeunes passent le cap du Grand Prix plus vite, nous aurons fait un grand pas en avant. Il nous faut des cavaliers de 12-13 ans qui commencent à dérouler ce type de reprises et à prendre de l’expérience. Je suis également en train de voir comment nous pourrions travailler avec les éleveurs en terme de valorisation des jeunes poneys notamment.
Avez-vous une idée des couples potentiellement sélectionnables pour les internationaux ?
Ceux que j’ai convoqué à Saumur : Alexia Ducos Blanchet / Italic des Landes, Céline Miereanu / Oualidaluna, Victoria Borée/ Doppelspiel, Victoria Saint Cast / Dragon Heart, Marie Balezeaux / Danae, Candice Mus / Ever des Chouans, Pauline Guillem / Marin des As, Valentin Leclercq / Mad du Bosc…
Quelles seront les grandes échéances de cette année ?
Nous ferons le CDIP de Saumur, puis probablement deux semaines après le CDIP de Moorsele pour les meilleurs, sur le site des championnats d’Europe qui plus est, afin de faire une répétition générale. Je souhaiterai aller en Allemagne au mois de juin, soit à Bonn, soit à Freudenberg puis enchaîner sur les championnats de France et le CDIP de Vierzon, qui remplacera le stage de préparation au vu des championnats d’Europe. Quoi qu’il en soit, je veux montrer de bons couples français à l’étranger. Une moyenne de 66% en France, cela veut dire 63 % à l’étranger et pas de classement. Cette année je serai beaucoup plus exigeante. Je veux que les cavaliers se disent « je travaille pour accéder à ce niveau là » et non pas « j’y suis, je m’en contente ». Certes, il y a de la pression en internationaux face aux étrangers, mais les français doivent avoir la « gagne » !
Propos recueillis par Pauline Bernuchon