Luce Bentejac et Mon Nantano de Florys : les retrouvailles !
Le 31 juillet 2011, à Jaszkowo : une première historique
Date et lieu symboliques où l’on se remémore la première médaille d’or individuelle jamais remporté par un couple français.
Luce Bentejac a été la première cavalière française à être sacrée championne d’Europe en individuel. C’était en Pologne, cette année-là. Elle montait l’étalon Mon Nantano de Florys SL (Nantano, Drp x Hand in Glove, Ps), premier poney français, lui aussi, à être couronné sur cette échéance. Ensemble, ils ont ouvert la voie, prouvant, après plus de trente-trois années d’essais, qu’un couple tricolore était capable de le faire.
Après avoir dominé le circuit Grand Prix de concours complet, Luce et Mon Nantano avaient survolé ces championnats d’Europe prenant une avance considérable dès le test de dressage (le tandem avait par ailleurs obtenu le meilleur score de tous les temps, à l’époque, soit -32,7), finissant avec 7 points d’avance sur leurs challengers Britanniques et contribuant grandement à la médaille d’or tricolore par équipe.
Ce doublé, on s’en rappelle comme si c’était hier, mais outre l’exploit sportif, on se souvient encore de la complicité entre la jeune cavalière et l’étalon Poney Français de Selle.
Ils se retrouvent 12 ans après
Entre le propriétaire de Mon Nantano (Guillaume Levesque, qui est aussi son éleveur) et Luce Bentejac, il n’y avait pas de promesse pour la suite, « mais il savait que j’étais très attachée à Mon Nantano et que je souhaitais l’avoir auprès de moi. Guillaume m’a contacté pour me dire que l’heure de la retraite de Mon Nantano avait sonné et m’a demandé si j’avais toujours l’intention de le récupérer. J’ai fondu en larmes, pour moi, la question ne se posait même pas : c’était une évidence. « Nono » a sa place chez moi, tout est prévu depuis toujours. Le lendemain (le 2 novembre), j’ai pris la route vers la Vendée et je suis allée le chercher avec ma maman. C’était comme à l’époque de nos concours. Je pleurais tellement de joie et de soulagement à l’idée de le retrouver et de le ramener à la maison… J’ai 28 ans, mais j’avais ce jour-là retrouvé mes 16 ans », nous confiait Luce il y a quelques jours, enjouée, mais encore très émue. Depuis une bonne dizaine de jours, l’étalon et sa cavalière ont retrouvé leurs habitudes, « c’est comme si nous n’avions jamais été séparés. Je n’ai même pas de mots pour décrire son retour. Je vis à cinq mètres des écuries et lorsque je me lève le matin, c’est lui que je vois en premier. C’était aussi lui que je vois en dernier. Je suis comme la gosse que j’étais il y a douze ans, je m’assois encore dans le pré à le regarder pendant des heures. C’est vraiment chouette ! ».
Le père, mais aussi le fils !
« Après Jaszkowo, le retour à la réalité n’a pas été évidente et la séparation avec mon poney non plus. La vie a fait que j’ai voyagé, puis je suis revenue aux chevaux, j’ai travaillé dans plusieurs écuries en tant que coach ou cavalière maison. Je me suis installée à mon compte il y a un an, dans le 37. J’ai une écurie de propriétaires et je reprends les concours tranquillement. J’ai acheté un cheval à Benjamin Massié, Boekelo Fonroy (finaliste des championnats du Monde des 7 ans au Lion d’Angers, ndlr). Il a eu des petits soucis et s’est fait opérer, mais il reprend la compétition le week-end prochain ».
Comme le hasard fait bien les choses, juste avant d’être avertie de la retraite de Mon Nantano, Luce, qui n’avait encore jamais croisé de produits de son champion, a acheté l’un de ses fils, âgé de 3 ans, qu’elle va former sur le circuit du cycle classique de concours complet : « les étoiles étaient alignées ! »
« Les Schauly ont grandement contribué à ma formation équestre et Mon Nantano a marqué les débuts de ma vraie carrière. Il est le début de tout. Voilà, la boucle est bouclée ! Nous n’avons pas encore donné de nom à mon écurie. Nous pensions à « l’écurie des rêves », puis avions abandonné l’idée. Finalement, elle va peut-être s’appeler comme ça ! ».
