Maé Rinaldi s’inscrivait depuis l’année dernière dans la lignée prestigieuse des français champions d’Europe individuel de CCE, au côté notamment de Luce Bentejac et de Victor Levecque. Désormais, c’est seule qu’elle règne, avec ses deux titres individuels. Chapeau bien bas. Elle entraine dans son sillage l’équipe de France, qui ramène la médaille de bronze, tandis que l’Irlande s’octroie l’or par équipe, devançant l’Allemagne.
Partir en dernière, la cavalière de Boston du Verdon à l’habitude : c’était déjà le cas en 2021. De plus, durant la saison qui vient de s’écouler, elle est tout simplement restée invaincue, sur les Grands Prix nationaux comme lors des concours internationaux. En tête depuis le dressage, la tricolore n’a pas flanché ; certes, on sentait la pression qui pesait sur ses épaules lors du parcours, n’ayant le droit à aucun joker, mais Maé a su prendre les bonnes décisions quand il le fallait aux rênes de son génial étalon. Une nouvelle fois, Maé et Boston franchissent la ligne d’arrivée de Strzegom avec le score le plus bas de la compétition : -25.6. Tout simplement incroyable ! Les mots manquent pour qualifier une telle performance.
Pourtant, tout n’a pas été si simple durant cette matinée d’hippique, qui a connu de nombreux rebondissements en ce qui concerne le classement par équipe.
Zoé Ballot et Voltair de Lalande ont idéalement lancé l’équipe de France avec un très beau sans-faute, comme ils savent les faire, donnant les bonnes informations à l’équipe et leur permettant de conclure leur concours en beauté (-49.7, 22e).
Laurick Hardy était le deuxième bleuet à s’élancer, courant en individuel avec son Duncan’s Star. Malheureusement, le jeune cavalier ne peut éviter une barre sur le deuxième obstacle, avant d’essuyer un refus sur la rivière et de commettre une ultime faute sur le 9. Dommage, mais c’est assurément une bonne prise d’expérience pour le couple que l’on devrait voir très bien tourner dans les mois à venir (-57.8, 25e).
Belle performance également de la part de notre deuxième individuel, Clément Tonon. Le couple qu’il forme avec Vidock de Berder termine à la 13e place (-40.3), après avoir bouclé un beau parcours d’hippique, entaché seulement d’une barre sur la sortie du triple.
En ayant remonté dans le classement, le concours par équipe pouvait vraiment commencer avec l’arrivée des cartouches des nations sur le podium provisoire. Première à s’élancer pour une équipe de Grande Bretagne réduite à 3, Lucy Baguley a mis la pression sur les suivants en signant un beau sans-faute aux rênes de Glenncarig Dolphin. Ambroise Maindru s’élance ensuite pour le compte de l’équipe de France, mais ne peut éviter de mettre à terre le numéro 1, en selle sur Versailles des Morins (-41.9, 15e). Rageant … Vient le tour d’Océane Villeton, avec son Babylon Night Graves, mais elle met à terre l’entrée de triple (-41.4, 14e). A ce stade de la compétition, la France est provisoirement hors du podium, la Grande Bretagne étant repassée devant pour 0.1 point ! La deuxième équipière britannique, Pippa Royle, ne commet aucune faute aux rênes de Midnight Engagement … mais dépasse de deux secondes le temps imparti, soit 0.8 point de pénalité ! La France reprend le bronze provisoire, tandis que ce bon parcours permet à Pippa d’atteindre le rang 5 individuellement (-36.6).
Restait encore à passer Ella Howard, dernière cavalière de l’équipe britannique, mais celle-ci commet deux fautes en fin de parcours avec Midnight Mist, redonnant au moins de l’air à Maé pour la médaille collective, à défaut de joker individuel. Maé étant Maé, la médaille de bronze est définitivement acquise au profit de l’équipe de France. Bravo les bleuets ! Félicitations également au staff fédéral, organisé autour de Gilles Viricel et de Romain Richomme, qui pour leur première année à la tête de l’équipe s’inscrivent dans la lignée de l’habituelle médaille collective obtenue depuis une décennie maintenant.
Devant, une autre bataille se jouait aussi entre l’Irlande et l’Allemagne pour le titre, en plus des cavaliers défendant leurs chances individuelles. Pita Schmid et Sietlands Catrina avaient idéalement lancé la Mannschaft avec un beau sans-faute (-37.2, 8e), tandis que l’irlandais Matthew Love commettait 2 barres avec Lucky For Some. Mais la dynamique s’inverse ensuite, au profit des irlandais cette fois. L’allemande Sina Brügger reprend trop fort son Next Generation sur l’avant dernier obstacle et fait tomber la barre. Sa compatriote Linn Marie Schlütter renverse le vertical 6 et le dernier aux rênes de Rathcline Dream. Derrière, les irlandais ne flanchent pas : Ben Connors et Cornafest Fred connaissent des petites touchettes, mais tout reste sur les taquets ; le couple passe la ligne d’arrivée sans-faute ! Josh Williamson et Ardeo Fireman ne rajoutent qu’une seule barre au score de l’équipe. Sanction identique pour Merle Hoffmann et Penny Lane WE ; insuffisant pour repasser devant : l’Irlande est championne d’Europe par équipe ! Très efficaces depuis le premier jour, les irlandais repartent avec une belle breloque dorée. Jane Kinsella peut être fière de son équipe ! L’argent revient donc à l’Allemagne ; après plusieurs années à sortir du podium au moment du cross, la Mannschaft revient à un excellent niveau.
Tandis que devant Maé était sur sa propre planète, derrière les calculatrices ont chauffé pour déterminer le podium individuel … et au final accoucher d’un résultat quasi identique à celui de l’édition précédente, cavaliers comme montures. L’irlandais Ben Connors remonte à la deuxième place grâce à son sans-faute du jour (-28.9), soit une deuxième médaille d’argent individuelle après celle obtenue en 2021. Quatrième l’année passée, Merle Hoffmann monte cette année sur la troisième marche du podium (-31). Avec sa barre du jour, Josh Williamson doit se contenter de la médaille en chocolat (-32.2).
Marine Delie