Le poney français détenteur du plus gros palmarès dans la discipline du saut d’obstacles prend sa retraite sportive. Quabar des Monceaux ne réapparaitra plus sur les terrains de compétitions : une page, l’une des plus belles de l’histoire sportive française, se tourne…
Quabar, la classe à l’état pur…
Petites oreilles arabisées pointées en avant, il entrait sur scène d’un galop ample et affirmé, laissant retentir un hennissement. L’un de ses signes distinctifs. Plus il pressentait d’ailleurs la foule, le public, ou l’enjeu de la compétition, plus il se transcendait. Il déroulait alors son parcours d’une manière classique, avec intelligence et légèreté. Tel un félin, sûr de lui. Impiégeable ! Lors d’un grand championnat, Ninon Castex, Charlotte Lebas, Romane Orhant, ses jeunes complices, étaient sereines car avec lui « on ne doutait pas ».
Durant 8 ans, sans la moindre interruption, il a répété des prestations de ce calibre, des prestations de grandes classes le propulsant au rang de pilier de l’équipe de France Poneys. Grands Prix internationaux, Coupes des nations, championnats de France et d’Europe, il a été de tous les podiums et a inscrit son nom dans les annales de la compétition en s’octroyant un palmarès étourdissant, le plus garni des poneys de l’équipe de France toutes générations confondues, émaillé, entre autres, d’une victoire historique jusqu’alors : la finale individuelle d’un championnat d’Europe. C’était à Millstreet en 2014 où il empochait deux jours auparavant l’or par équipe. Cette scène que ce « guerrier » aimait tant…
Quabar des Monceaux ne réapparaitra plus sur les terrains de compétitions : l’heure est venue pour le crack âgé de 16 ans de se retirer du sport. L’étalon Poney Français de Selle, fils de l’illustre petit allemand Nabor SL et de la Selle Français Gina des Monceaux, « la Rosire » de ses éleveurs et propriétaires André et Chantal Magdelaine, quitte sa scène de prédilection, en forme, sans blessure. Le choix de son entourage qui par respect pour lui, a toujours souhaité cela. « Partir en concours sans Quabar dans le camion va nous faire tout drôle… La décision a été difficile, c’est certain. Physiquement, il est en pleine forme, mais je pense que le confinement ne lui a pas fait du bien, il a un peu débrayé et nous n’avons pas envie de le pousser dans ses retranchements », confie Claude Castex.
La décision, aussi compliquée soit-elle, a été prise le soir du 26 juillet dernier après le CSIP du Mans. « Nous nous étions tous dit qu’elle serait prise lorsque Quabar nous le dirait », précise Sylvain Orhant, le père de Romane. Si depuis la dernière manche des championnats d’Europe de Strzegom, les clear rounds étaient moins nombreux, en terre Sarthoise, les sensations habituelles de Romane n’étaient plus les mêmes. Précisons aussi qu’après 3 ou 4 mois sans compétitions, il est extrêmement difficile pour un athlète de haut niveau et de cet âge de retrouver un état de forme optimal équivalent aux précédentes saisons. Pour Quabar, il s’agissait d’une préparation crescendo de février à juillet avec un objectif (toujours atteint) : l’avoir dans une forme olympique pour les championnats de France et d’Europe. Et ce, durant 7 années d’affilées…
Une histoire unique où la confiance a régné en maître
Depuis que le chic étalon a quitté ses terres natales, à Tréauville dans la Manche, et la selle de sa première cavalière Gwenaëlle Anne qu’il l’a monté et préparé de ses 4 à 6 ans, ce système de préparation, laissant peu de place à « l’à-peu-près », a été géré de main de maître par Claude Castex. Un homme que l’on ne peut pas dissocier de Quabar au même titre qu’André et Chantal Magdelaine qui ne l’ont jamais vendu, s’aventurant dans le monde du poney d’une manière spectaculaire (n’oublions pas que Quabar est leur premier poney !), mais dont ils vous parleront sans esbroufe. Un homme et une femme de parole, normaux, simples, joviales. Des terriens qui ont fait confiance, un jour, par l’intermédiaire d’un ami commun, à Claude Castex entraineur et père de Ninon. « Pas de contrat, juste une tape sur l’épaule », souligne Elodie, la maman de la championne d’Europe 2014. Une histoire de rencontres qui s’est poursuivie ensuite avec Charlotte et Romane. Une histoire extraordinaire d’une décennie où les acteurs principaux, composés d’une dizaine de personnes, les propriétaires, l’entraineur, les cavaliers et leurs parents, ont écrit les plus belles lignes, celle de la légende Quabar des Monceaux.
Éleveur, cavalières, entraineur, sélectionneur, tous lui disent MERCI…
Confidences, petites histoires et anecdotes, retrouvez la suite de l’histoire de Quabar dans la prochaine édition du Magazine Poney As.
« J’ai eu la chance d’avoir ce champion », André Magdelaine, son éleveur et propriétaire
André a acheté sa première jument en 1965, il s’agissait de l’arrière-grand-mère de Quabar : Urgence A, Selle Français issue du Pur-Sang Valesco, alors âgée d’1 an. « Elle était légère à cette époque où les juments étaient plutôt carrossières. J’ai toujours aimé le sport et les chevaux avec du sang, d’ailleurs il n’y a jamais trop de sang chez un cheval ou un poney », nous a-t-il toujours rappelé. La fille d’Urgence, Epatante, a été mariée à Rosire et a donné Gina des Monceaux, une toute petite jument d’environ 1,55 m… elle aussi, pleine de sang ! « Lorsque j’ai vu la photo de Nabor en double page dans le Hors-Série Elevage de l’Eperon, j’ai tout de suite voulu l’utiliser sur Gina, pour produire un poney. Il n’était pas très fertile, et j’ai dû attendre qu’il vienne en Normandie pour y faire la monte en main ». Malgré de mauvais résultats, même en monte naturelle, Gina, elle, fut pleine ! « Quand Quabar est né, il avait de la prestance, il était très équilibré, on voyait bien qu’il avait quelque chose en plus. Il a toujours aimé sauter et lorsqu’il était petit, il passait tout seul l’obstacle qui se trouvait dans le rond. Il a vraiment ça dans le sang. Sa retraite arrive un peu plus tôt que prévu, mais 2020 aurait été sa dernière saison internationale. C’est comme ça… », nous confie son propriétaire éleveur, avant de conclure « je crois qu’il aura marqué son passage. Dans tous les cas, j’ai eu beaucoup de chance d’avoir ce champion ».
« Quabar a un mental extraordinaire, c’est une qualité qui fait toute la différence », Gwenaelle Anne, sa première cavalière (2007-2010)
J’ai rencontré André lors d’un local à Saint-Amand, près de Saint-Lô, où je présentai mon poney. Des connaissances communes lui ont parlé de moi car j’avais par le passé remporté la finale des 6 ans à Fontainebleau. J’étais monitrice au Centre Equestre des Pieux et je recommençais à monter de jeunes poneys. André m’a confié le débourrage de Quabar. Je l’ai présenté à 3 ans (il fut sacré champion de France des mâles Pfs, ndlr) puis préparé de ses 4 à 6 ans. Le débourrage a été facile, il n’a jamais bondi. À s’occuper, il était sage comme une image et une fois que je mettais le pied à l’étrier, il allait de l’avant. Il avait du sang, mais du sang intelligent ! Il n’a jamais essayé de me mettre par terre, c’est vraiment un amour de poney. Il est resté chez ses propriétaires jusqu’à ses 6 ans : je le montais chez eux en trotting et André me l’emmenait à la station du haras des Pieux où il faisait la monte et où je le travaillais 2 ou 3 fois par semaine. Si on nous disait souvent que c’était un bon poney, certains ne pensaient vraiment pas qu’il allait passer le cap des très grosses épreuves. Pour ma part, je ne me suis jamais dit qu’il deviendrait champion d’Europe un jour, mais je n’ai pas douté quant au fait qu’il avait les moyens de sauter les parcours de Grand Prix. Il n’a peut-être pas toute la force du monde, mais il a un mental extraordinaire, c’est une qualité qui fait toute la différence. C’est un guerrier ! Sur les photos que j’ai de lui jeune, il a ce regard spécial et si particulier. Il a un cœur plus gros que lui et ressemble à une gravure ; il réunit beaucoup de qualités.
Durant les trois années où il m’a accompagné, lorsqu’il entrait en piste, il se transcendait. A 4 ans, il était hyper régulier, mais n’était pas démonstratif. Il s’économisait. Plus les barres montaient et plus il s’exprimait. C’est un poney très intelligent et malin, sûr de lui. Par contre, au paddock, il faisait le strict minimum : il était un peu nonchalant et lorsqu’il croisait un autre mâle, il pouvait se la raconter et être un peu dissipé ! Monter Quabar était un régal. Quand on voit aujourd’hui le nombre de bons cavaliers de jeunes poneys dont c’est le métier, je me dis que j’ai eu de la chance de le monter, d’être là au bon moment et au bon endroit. Ce n’est pas mon métier, je suis infirmière, mais j’ai fait au mieux, avec mon niveau. J’ai essayé de le dresser pour qu’un enfant prenne la suite. Il avait tellement de qualités que nous aurions pu être trop gourmands en lui faisant sauter de grosses barres, mais nous sommes toujours restés sur notre ligne de conduite et de préparation. Quabar a tourné sur des parcours de jeunes poneys et sur un ou deux Amateurs. Il a été préservé.
Quabar tient une grande place dans ma vie de cavalière, c’est un poney qui a toujours été attachant. Je l’ai naturellement suivi, de loin, avec ses trois cavalières. André et Chantal m’ont toujours fait partager ses aventures, ils ne m’ont jamais mise de côté. Ce sont des gens extraordinaires, je les considère non pas comme des propriétaires, mais plus comme des gens de ma famille. Je me rappelle des championnats d’Europe de Millstreet : j’étais devant mon petit ordinateur, à serrer tout ce que je pouvais à chaque saut, j’en ai versé ma petite larme… C’était génial. Quabar mérite de partir à la retraite la tête haute, je suis contente pour lui. C’est un poney qui aura tout donné, on ne pourra rien lui reprocher…
Quabar, je te dis merci, merci d’avoir fait partie de ma vie de cavalière, de tout ce que tu m’as apporté ainsi qu’à tes petites cavalières, Claude et tes propriétaires. Merci d’avoir été ce que tu es.
« Quabar se croit le plus fort du monde ! », Elodie Castex, maman de Ninon
Quabar a été le poney de notre vie. Nous avons vécu avec lui une histoire de famille extraordinaire. C’est inoubliable. C’est un poney avec beaucoup de prestance, du caractère, mais qui a toujours montré une très grande gentillesse. Je ne me rappelle pas qu’il ait donné un coup de cul avec Ninon par exemple, même lorsqu’elle était jeune. La seule chose qu’il faisait au début, en arrivant dans les paddocks de concours, c’est de lui prendre la main. Il faisait alors 3 ou 4 tours de galops rapides puis il se calmait. Je me rappelle aussi qu’il avait du mal à supporter les autres poneys, nous avions dû utiliser un camion poids lourd car on ne pouvait plus le déplacer en van avec un poney à côté. Et quand on le mettait au paddock, on n’arrivait jamais à le rattraper. Il faisait les 100 pas signe de son impatience, mais quand nous arrivions pour le rentrer, il partait systématiquement au fond du champ. On tendait même un fil pour le rattraper ! On l’a beaucoup gâté, même un peu trop… (rire). André nous disait en rigolant : « à la base il était bien éduqué et il a mal tourné ». Je l’ai beaucoup monté, sur le plat ou en balade, il adorait me suivre en licol quand j’étais sur le quad à Beauclerc. On faisait quelques kilomètres comme cela. Au tout début, on le travaillait deux fois par jour : une fois avec un adulte et une fois avec Ninon. Lorsque Charlotte le montait (elle venait tous les jours) elle me le laissait aussi une fois par semaine. C’est un poney qui aurait pu exercer beaucoup de disciplines : il aime tout faire et est heureux lorsqu’on s’occupe de lui.
Ninon a été essayé Quabar au Pieux, sur un terrain en herbe. André a mis du temps à nous donner la réponse, ils avaient besoin de réfléchir aussi. Elle l’a adoré tout de suite, il a une bouche fantastique et Gwenaelle avait fait du bon travail. Elle attendait qu’une chose, c’est d’avoir cette réponse ! Nous avons eu pas mal de soucis au début et n’avons pas cru tout de suite à son potentiel. Ninon était petite, c’était un entier… Il avait une grande galopade, alors on a beaucoup travaillé sur le plat pour réduire son amplitude, dans les lignes notamment. Jamais nous n’avons eu de pression de la part de ses propriétaires. Une « top la main » a suffit avec André, il n’y a jamais eu de contrat. C’est en définitive une histoire de confiance, d’amour partagé pour ce poney.
Ce qui est incroyable, c’est qu’il a gardé le même coach durant toute sa carrière, un coach qui l’a toujours respecté : tout a été planifié, il a fait un minimum de concours, il a toujours été préservé. C’est aussi cela le secret de sa longévité. Entre Claude et Quabar, il y a une belle complicité, ils se connaissent par cœur.
Parmi ses qualités, je pense vraiment qu’il se croit le plus fort du monde ! Il n’a pas toute la force, mais dans sa tête il est le meilleur. Lorsqu’il a commencé à bien évoluer dans son travail, à être plus sûr de lui et à prendre de l’assurance, il est devenu très fort. Je pense que cette étape a été franchie après ses premiers championnats d’Europe à Arezzo. Là, il s’était arrêté sur la finale (classée au final 7e, Ninon et lui ont frôlé le titre, ndlr). Ninon était inconsolable et en colère. Quabar avait la tête au fond du box, comme s’il n’était pas bien. Une heure après, prise par les regrets, elle est restée une bonne partie de la nuit avec lui et l’a pris dans ses bras. Elle lui a beaucoup parlé et a réalisé aussi que sa faute ne venait pas que de lui. Elle s’est très vite ressaisie, s’est aguerrie de cette erreur et s’est rapidement dit, « je serais championne d’Europe l’année prochaine ». Le couple a ensuite explosé à la fin de la saison 2013 et l’année 2014 a été superbe…
Tous ses cavaliers ont été choisis, ils s’en sont tous très bien occupés : Quabar a eu beaucoup de chance. C’est un poney qui est en pleine forme, il n’a aucune molette, il quitte la compétition en superbe état. Sylvain et Sophie (Orhant, les parents de Romane, ndlr) sont des amis de longues dates : nous avons connu Sylvain lorsqu’il avait 16 ans. C’est une fin assez extraordinaire. Quabar va maintenant profiter de sa retraite. La boucle est bouclée.
Quabar, je t’ai déjà tout dit, mais je te dis encore merci, Merci d’avoir veillé sur Ninon, d’avoir été bienveillant avec elle, de lui avoir procuré tous ces moments incroyables… Le reste tu le sais déjà…
« Quabar a une personnalité incroyable, il n’y en a pas deux comme lui », Ninon Castex (2010-2015)
J’ai commencé les concours avec Quabar sur une épreuve à 90 cm et celle-ci n’a pas été très fameuse ! J’étais vraiment très stressée car ses propriétaires venaient et j’avais oublié de prendre son filet… Ensuite, il m’a pris la main au paddock et j’ai fait plusieurs tours de galops ! Je sors de ce parcours avec un refus… Lorsque j’étais petite, André m’impressionnait par sa carrure, sa façon d’être, sa prestance. André, Chantal et moi avons été très proches, ce sont vraiment des gens en or. Je dois dire que j’ai eu beaucoup de chance de tomber sur eux. Durant cette première saison avec Quabar, il y a eu un gros travail et beaucoup de réglages se sont mis en place. Lors de notre premier championnat de France, en As2, il était aux ordres et concentré. Après quelques D Elite, je suis passée en Grand Prix. Sur ce championnat (le Petit Grand Prix, ndlr), j’étais en tête avant la finale, mais le double de la première manche, qui nous a valu un très gros score, nous a fait rétrograder à la 11e place. J’ai ensuite été sélectionnée pour mon premier stage en équipe de France. Après la saison indoor, j’ai pris le départ de ma première Coupe des nations à Fontainebleau en 2013 : je n’imaginais pas du tout faire les CSIO si rapidement, d’ailleurs quand j’ai récupéré Quabar, je n’avais aucune attente ni prétention, je ne connaissais même pas les termes TDA, Grand Prix et CSIOP ! Quabar a appris, mentalement et physiquement, au fur et à mesure des saisons. Celles-ci ont aussi été ponctuées de moments doutes. Par exemple, après la Coupe des nations de Fontainebleau, le Grand Prix ne s’est pas bien déroulé. J’ai eu 2 ou 3 gros soucis dans les combinaisons, mais cela nous a obligé à travailler encore plus, même au cours de notre dernière saison ensemble. Avant les championnats de France, nous venions de remporter 8 Grands Prix sur 9, mais sur le CSIOP d’Hagen, nous nous sommes arrêtés une fois dans le triple. Cette faute a été une vraie piqure de rappel à quelques semaines des grosses échéances.
Sur le coup, les championnats d’Europe d’Arezzo ont été une énorme déception. Je suis passée à un fil du titre. Tout s’est écroulé autour de moi. Cette faute, sur une échéance si importante, m’a permis de m’endurcir dans ma tête, de me concentrer davantage et de ne rien laisser au hasard. C’était une déception pour moi, mais aussi pour Quabar car il avait tout donné, mais sur cette combinaison-là (l’avant dernière difficulté de l’ultime manche, ndlr), on ne s’est pas compris. C’est mon poney, c’est mon ami, et j’avais besoin de rester avec lui dans son box, ce soir de défaite. Je lui ai dit « on se vengera l’année prochaine et cette fois, on ira au bout ! ». Nous avons encore beaucoup travaillé durant cet hiver et nous nous sommes remis en question, mais dans le bon sens : « que peut-on faire pour améliorer tout cela, pour être encore plus sûr de nous ? ». Je suis arrivée à Millstreet en voulant monter sur le podium, je n’avais aucun doute. Entre les deux manches de la finale, je n’étais pas stressée, il ne pouvait rien m’arriver. J’ai eu du mal à réaliser tout de suite notre performance à tous les deux, j’étais tellement concentrée, pour moi, c’était normal. Ma relation avec Quabar est incroyable, très fusionnelle, avec beaucoup de complicité. Il m’a apporté de la confiance en moi, quand j’étais avec lui je sentais que rien ne pouvait m’arriver. Tout cela m’a beaucoup fait progresser dans la vie de tous les jours comme à cheval. Sans Quabar, je ne serai pas cavalière professionnelle, je n’en aurais pas fait mon métier. C’est énorme de faire partie de l’équipe de France, c’est le rêve de beaucoup de cavaliers. J’ai eu la chance de le rencontrer et de pouvoir faire tout cela. C’est vraiment un poney extraordinaire.
Quabar, c’est le roi… Déjà, lorsqu’il arrive quelque part, on l’entend de très loin ! C’est lui le patron et peu importe l’endroit. Dans ses écuries à la maison, il n’y avait quasiment que des entiers et aucun d’entre eux n’avait le droit de moufter lorsqu’il était là ! Il fallait aussi qu’il passe avant tout le monde sinon il s’énervait dans son box. Quand il arrivait au paddock, il hennissait un grand coup, il faisait voir qu’il était là. Rien ne l’impressionne, rien ni personne. C’est son mental qui a fait sa force. Lorsqu’il arrivait en piste, c’était un vrai guerrier. Plus il y avait du public et de beaux obstacles, plus il se métamorphosait, il donnait tout ! Il y a des chevaux qui au contraire peuvent être impressionnés, lui pas du tout, c’est là où il se transcendait. Il a une grande personnalité, il n’y en a pas deux comme lui. Sans cela, il n’aurait pas gagné tous ces Grands Prix et championnats.
Mes meilleurs souvenirs sportifs sont bien sûr les championnats de France et d’Europe que j’ai remporté, mais je retiens surtout le quotidien passé avec lui, quand on partait en trotting, à la plage, quand je m’en occupais. Avant de faire un parcours, j’adorais faire une pause de 10 minutes avec lui. Il baissait alors sa tête, nous nous faisions plein de câlins et nous parlions beaucoup. Nous étions tellement complices que je crois même que j’aurai pu aller sauter n’importe quel parcours avec lui : les 5* en distance poney, j’y serai aller les yeux fermés ! J’étais en confiance.
Sa retraite est logique et va être progressive, c’est bien qu’il puisse souffler. Cette nouvelle m’a fait réaliser qu’il commence à prendre de l’âge, les années passent…Dans mon appartement à l’élevage de Riverland, j’ai des photos de Quabar un peu partout sur les murs. Il est toujours avec moi, des photos à l’obstacles, des portraits encadrés, il est partout !
Quabar, je veux te dire merci, merci pour tout ce que tu m’as donné et apporté, merci d’avoir été mon ami.
« Avec Quabar, j’avais le sentiment que rien ne pouvait m’arriver », Charlotte Lebas (2015-2017)
Lorsqu’on m’a appris la retraite sportive de Quabar, je n’ai pas trop réalisé je crois, mais le week-end, alors que j’étais en concours, une amie m’a parlé de lui : c’est à ce moment-là que j’ai pris conscience que nous n’allions plus le revoir sur les pistes. Après tout ce qu’il a donné, il le mérite. Il se retire en étant en pleine forme, c’est très important.
Le jour où j’ai appris que j’allais le monter me revient en mémoire : je revenais d’un concours et Claude en a parlé à mon papa. Ma maman avait vu André à Deauville, mais nous ne le connaissions pas. On ne s’y attendait pas vraiment, de l’extérieur c’était tout de même un poney qui paraissait inaccessible. J’étais très heureuse, mais je me suis demandée comment j’allais pouvoir gérer un tel poney qui venait en plus d’être sacré champion d’Europe avec Ninon ! Claude m’a très bien aidé et m’a tout de suite prévenu : quoi que je fasse, bien ou moins bien, il y aurait toujours des gens pour critiquer. Je me suis tout de suite mise dans ma bulle avec Quabar et Claude et tout s’est très bien passé. Il connaissait Quabar, savait comment le gérer et nous (cavaliers) mettre bien avec, tout cela a été un gros point positif. Je m’entends très bien aussi avec André et Chantal et leur suis reconnaissante car ils m’ont laissé la chance de monter leur poney alors qu’ils auraient pu le vendre à plusieurs reprises. Ils ont été de formidables propriétaires dans le sens où ils ne nous mettaient jamais la pression. Je pense qu’il n’y a pas beaucoup de propriétaires comme eux qui, peu importe le résultat, sont toujours contents. Mes parents et moi avons de très bons souvenirs partagés avec eux. Nous avons toujours laissé faire Claude et André lui a aussi toujours fait confiance. Cette réussite est liée à cette confiance mutuelle entre nous tous.
J’ai eu la chance de pouvoir monter ce poney qui avait une très grande expérience lorsque je l’ai récupéré et j’ai pu tout de suite faire de belles épreuves. Un poney avec une telle qualité, il n’y en a pas beaucoup. Il m’a amené sur mes premières belles épreuves. Pouvoir sauter des Coupes des nations à poney est une belle chose, cela nous permet d’apprendre assez vite et grâce à lui j’ai pu les faire. Quand j’étais sur Quabar, j’avais le sentiment que rien ne pouvait m’arriver, je m’en suis aperçu encore plus grandement lorsque j’ai monté d’autres poneys et chevaux. La sensation que j’avais avec lui, de sérénité, était très particulière, et je ne l’ai pas retrouvée après. Je déroulais mon tour, passais la ligne d’arrivée et n’avais pas vu passer le parcours !
J’ai plein de bons souvenirs en compétition, mais l’un des meilleurs est notre premier championnat de France Grand Prix As Excellence. Je l’avais récupéré en mars, on ne se connaissait pas tant que ça même si nous avions beaucoup travaillé, et ce titre était donc inattendu. La victoire dans le Grand Prix du CSIOP d’Hagen, m’a dernière année avec lui, a aussi été formidable. L’année d’avant je n’étais pas passée loin de la victoire en étant 4e, j’ai trouvé que c’était une belle revanche. Les championnats d’Europe aussi… Je n’ai que des bons souvenirs avec Quabar ! C’est un vrai guerrier, il adore sauter, il vit pour le concours. A la maison, il est attachant et proche de l’homme. Il aime bien montrer aussi qu’il est le patron avec les autres poneys, il aime se faire remarquer. Il hennissait par exemple en rentrant de concours en descendant du camion et montrait à ses copains qu’il reprenait les commandes aux écuries ! Je crois qu’il aimait aussi beaucoup qu’on le regarde.
Quabar, je te dis merci pour tout ce que tu m’as permis de vivre, on n’est pas prêt de t’oublier ! Tu seras dans nos mémoires pendant très longtemps !
« Quabar n’est pas n’importe qui, c’est un poney hors norme ! », Romane Orhant (2017-2020)
La décision a pour nous été un moment difficile, mais elle est bonne pour lui. Pour moi, elle a surtout été compliquée car son dernier parcours ne s’est pas terminé comme je l’aurai initialement souhaité, j’aurai aimé conclure sa carrière par une belle performance ou sur un gros championnat, mais je suis persuadée qu’il valait mieux se décider maintenant. Quabar a beaucoup donné et nous ne voulons pas qu’il se fasse mal ou faire l’échéance de trop. Il a été au top niveau pendant 8 ans sans jamais redescendre, c’est l’un des meilleurs poneys de France et d’Europe. Il a un super physique : il a toujours su s’économiser à la maison, travaillé dans le bon sens et ne s’est jamais fait mal. En parcours, je n’ai jamais eu l’impression d’être sur un poney de sa taille (1,46 m) ou peu épais car il a une locomotion de cheval et est tellement sûr de lui ! Je suis très heureuse de l’avoir encore à la maison où il va continuer de travailler car on n’arrête pas brutalement un poney de ce niveau. Pour le moment, nous n’avons rien changé, sauf que nous ne ferons plus de séance intensive. Il ne sautera plus de grosses barres ou un parcours de type Grand Prix, mais juste de quoi l’amuser et l’entretenir physiquement. Il fera beaucoup plus d’extérieur et comme il adore monter dans le camion, nous continuerons à l’amener à la plage.
Depuis que j’ai commencé les concours, je n’ai cessé de suivre la carrière de Quabar, il était déjà au top niveau quand j’ai débuté. Comme mon père est un ami de Claude, nous l’avons toujours suivi de près. Je me rappelle très bien d’une certaine journée : j’étais dans les écuries d’André avec Quabar et mon père. André m’a prise à part et m’a dit que j’allais le monter les prochaines saisons. J’étais très heureuse, mais je ne réalisais pas encore… Quabar n’est pas n’importe qui, c’est un poney hors norme !
Le fait de le monter aurait pu me mettre une forte pression, mais André, Chantal, mes parents et Claude m’ont toujours rassurée. C’est plus facile de commencer les Grands Prix avec un poney comme Quabar car je savais qu’il était capable de le faire. Si moi je montais bien, forcément tout allait bien se passer ; cela met en confiance. Quabar m’a apporté beaucoup d’expérience car sans lui je n’aurai pas vécu tout cela. Mes meilleurs souvenirs en compétition restent les Coupe des nations, celle du BIP notamment où je suis double sans-faute ou celle d’Hagen et bien sûr les championnats d’Europe. A la maison, c’est un poney adorable, pratique très facile à vivre. Il est apaisant, très calme. Ça fait du bien. Je peux le lâcher en liberté dans la carrière et il me suivra partout, même en courant ou en faisant du slalom ! Il est très proche de nous, très attachant, très bien élevé pour un entier. C’est un poney très simple à vivre au quotidien et exceptionnel en concours ! En piste, il est très guerrier et donne tout pour son cavalier car il adore sauter. Les concours étaient vraiment ses terrains de jeu favoris !
Quabar, merci pour tout ce que tu m’as apporté durant ces 3 années, même lors des derniers concours où tu m’as beaucoup appris. Merci pour tout ce que tu m’as fait vivre, en concours et à la maison.
« Quabar a eu une fantastique carrière grâce à son propriétaire », Claude Castex, son entraineur de 2010 à 2020 et papa de Ninon
Les circonstances de notre rencontre avec Quabar sont un peu particulières. Je ne connaissais pas André ni son poney. Après un concours au Pieux, mon copain Philippe Lepelletier m’a appelé, il venait de discuter avec André qui lui avait confié qu’il cherchait un cavalier pour son étalon de 6 ans. Philippe m’a dit de venir l’essayer le jour même. C’était un dimanche après-midi, nous n’étions pas en concours mais à la maison où nous nous reposions, il faisait beau… Je dois dire qu’essayer un poney qui se trouvait à une heure de route ne nous a pas emballé tout de suite (rire). Puis, j’ai pensé la chose suivante : si Philippe m’appelle c’est que le poney doit être intéressant ! Alors on a pris la voiture et Ninon a essayé Quabar ! Je me rappelle qu’il est descendu de son petit camion, raide chaud, Ninon s’est faite trimballer et n’a pu sauter que 3 obstacles. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré André. Il m’a dit : « bon, vous recherchez quoi ? ». Je lui ai répondu un poney à confier et il m’a lancé : « Ça tombe bien, il n’est ni à louer ni à vendre et je veux garder un œil dessus ! ». Nous étions au début du mois de septembre de l’année 2010 et nous n’avons pas eu de nouvelle jusqu’aux vacances de Noël ! Puis un jour, il nous a appelé : « je veux bien confier le poney à votre fille, mais d’abord, on veut voir ou va habiter Quabar ». André et Chantal sont venus un dimanche, ont tout regardé, son box, son paddock puis ils ont dit « banco ». Quabar est arrivé aussitôt après !
Les débuts ont été compliqués avec Ninon, elle était petite et il était trop fort pour elle. Elodie et moi l’avons beaucoup travaillé sur le plat. Pour lui, le galop signifiait aller vite. Nous avons fait beaucoup de petits exercices pour le caler dans les lignes, les triples. Jusqu’en As2/As1, il était bien trop près de la sortie. Ninon se faisait tout le temps voler des foulées. Il a dû passer des milliers de cavalettis, de petites lignes et barres au sol, je pense que c’est le poney à qui j’en ai fait le plus sauter ! Cet apprentissage a vraiment été long. La première année n’a pas été simple et nous avons eu du mal à qualifier le couple en As2, il y avait régulièrement un 4 points ou alors, Ninon se faisait tout bonnement trimballée alors elle faisait des voltes. Sur ce premier championnat de France, ils ont eu tous les deux une révélation, un vrai déclic : Quabar s’est mis à s’équilibrer et à attendre Ninon. Ils ont sorti un triple sans-faute. Nous les avons engagés tout de suite derrière sur les deux As1 du Normandie Horse Show, puis ils ont débuté en Grand Prix au début de l’année 2012. Cet hiver-là, Quabar a plutôt stagné dans son travail, puis il s’est mis à s’arrêter car on le contrôlait un petit peu trop. J’ai failli jeter l’éponge ; mais en fait, il n’arrivait pas à gérer son corps, son équilibre, sa vitesse. Heureusement, et pour toute sa carrière d’ailleurs, il y a eu André. Ils sont indissociables : Quabar a eu une fantastique carrière grâce à son propriétaire. André n’a jamais mis de pression et est toujours resté positif. Il n’a jamais voulu aller trop vite, ni changer et nous a dit de nombreuses fois : « ça va aller, attendez-le encore un peu, il y a 4 ou 8 points mais ce n’est pas grave, c’est le sport ! ». En fait, il n’a jamais douté de son poney et de nous et c’est ce qui a fait que nous sommes allés au bout. Le premier Grand Prix que Ninon et Quabar devaient faire était Deauville, mais il fut annulé à cause des inondations… Le premier a donc été Saint-Lô. Je m’en rappelle encore, ils sont passés en numéro un. Ils ont sauté le 1, puis ont panaché tous les deux sur le 2 ! Le poney était boiteux et n’a pas pu partir le lendemain… Les débuts ont plutôt été difficiles ! (rire).
Puis il y a eu les premiers championnats d’Europe en 2013 à Arezzo, une première pour nous. Les parcours du couple étaient incroyables de fluidité et de légèreté, bien plus qu’à Millstreet d’ailleurs. Jusqu’au triple, l’avant dernier obstacle du parcours de la dernière manche, ils étaient champions d’Europe. On ne sait toujours pas expliquer ce refus même en ayant regardé la vidéo des centaines de fois. Il saute l’entrée magnifique, puis se perche un peu sur l’oxer du milieu, perd de la trajectoire et se retrouve un peu loin de la sortie. Il a toujours fallu se méfier avec lui de ce type de combinaison, avec un oxer au milieu. Bref, c’était une déception indescriptible, mais le soir même, Ninon lui a promis qu’ils reviendraient tous les deux l’année d’après. Elle a passé son année à penser à ce championnat d’Europe et a été bluffante à Millstreet. Avant de partir en Irlande, elle était déjà championne d’Europe. Il n’y avait pas de doute. Avant la dernière manche, elle était en tête : c’était exactement le même scénario qu’en Italie avec un triple en avant dernier … Nous étions tous stressés alors que Ninon mangeait ses frites tranquillement dans les tribunes. Elle m’a dit : « papa, ça va aller, je ne vais pas me faire avoir deux fois ! ». Juste avant d’entrer en piste, j’entends encore Olivier lui glisser à l’oreille : « aller Ninon, il faut encore un sans-faute ! » et elle lui répondant « ne t’inquiète pas, c’est prévu ! ». Quel aplomb ! On en reparle parfois… Cette année-ci, ils remportent 8 Grands Prix As Excellence coup sur coup, alignent 4 sans-faute aux championnats de France et 5 aux championnats d’Europe. Ils étaient sur un petit nuage et se faisaient une confiance totale. Je regarde encore souvent les vidéos d’Arezzo et de Millstreet, et je verse ma petite larme à chaque fois.
Six mois après, alors qu’elle avait prévu de le monter une année de plus, Ninon s’est rendu compte que c’était inutile et nous a dit, le soir de la première journée de la TDA du Mans de février (que le couple remporte, ndlr) qu’il fallait privilégier sa carrière et qu’il ferait plaisir à un autre cavalier. Personne ne lui avait jamais rien suggérer pourtant. Avec André, nous avons souhaité continuer l’aventure et décidé de l’associer à d’autres cavalières, Charlotte, puis Romane. Monter Quabar nécessitait une monte précise : préparer ses distances, avoir de la légèreté, un bon rythme, de l’équilibre en avançant, ne pas pousser en sortie de virage et se dire on prend la foulée qui vient, cela ne fonctionnait pas. Malgré ce que les gens disent : il n’a jamais trop accepté l’erreur. Impossible avec lui de faire 2 georgettes en piste !
Quabar a construit ma carrière à poney, ce que j’ai fait, c’est grâce à lui. En tant que professionnel, nous n’avons pas souvent la chance de rencontrer des animaux avec autant de qualités. On dit souvent « c’est un poney de concours », mais lui c’était un « poney à sans-faute ». Il savait quelles compétitions étaient importantes, toutes ses cavalières l’ont dit. En fonction des échéances et de l’importance du concours, elles ne montaient pas le même poney. C’est vraiment un personnage. On jouait beaucoup au box ensemble, on se marrait bien. On se chamaillait, il m’appelait souvent ! Les gens rigolent quand je dis ça, mais on se parle tous les deux, pourtant, je ne suis pas « nian-nian » avec les chevaux ! S’il n’était pas dans le camion, on ne pouvait pas le démarrer sans qu’il devienne fou. Il tapait dans la porte, il ne supportait pas qu’on parte sans lui ! C’était le patron aux écuries, c’est lui qui commandait. Nous nous sommes un peu pliés à ses caprices (rire). Il a marqué son époque. Nous ne pouvions pas traverser une allée en concours sans qu’il y ait dix gamins qui chuchotent « c’est Quabar, c’est Quabar ». Même à l’étranger…
Merci Quabar, merci pour tout, bonnes vacances et bonne retraite, tu vas t’éclater. C’est bien toi le plus fort !
« Quabar a énormément compté dans ma carrière de sélectionneur », Olivier Bost, sélectionneur national de l’équipe de France Poneys de CSO
Pour moi, c’est une chance d’avoir eu dans l’équipe un poney comme Quabar qui a ramené tant de médailles, c’est un vrai pilier d’équipe, le moteur du groupe. Il a énormément compté dans ma carrière de sélectionneur. C’est aussi une chance pour la France et pour l’élevage puisqu’il est étalon. Il a formé un couple très performant avec Ninon, puis avec ses deux autres cavalières Charlotte et Romane ; Claude a su gérer sa carrière. Ce binôme coach/poney, était très bon, je lui accordais toute ma confiance. Je disais toujours « Quabar est le fils adoptif de Claude ! ». Entre Monsieur Magdelaine, Claude et Quabar, il y avait une super entente. Je ne retiens que d’excellents souvenirs avec lui et ses cavalières même si le moment phare a bien sûr été Millstreet où il gagne avec Ninon en recréant le même scénario que l’année passée à Arezzo, ce qui est très rare. C’est un poney unique, de petite taille, avec une volonté de fer et qui aime par-dessus tout montrer qu’il est présent. Il tire aujourd’hui sa révérence et part à la retraite ; il le mérite. Je m’attache aux chevaux et je continuerai de le voir comme un grand champion. Merci Quabar, garde la même forme que celle que tu as toujours eue, la même envie. Tu nous as fait rêver !
Quabar des Monceaux, le poney français le plus titré de tous les temps– 21 victoires en Grands Prix As Poney Elite Excellence de CSO |