Ninon Castex : « Participer aux Jeux Olympiques est le rêve de tout cavalier, sinon nous arrêtons de monter à cheval »
Poney As : Lorsque tu as monté Quabar des Monceaux pour la première fois, as-tu tout de suite su qu’il serait capable de t’accompagner jusqu’au double titre de championne d’Europe ?
Ninon Castex : La première fois que j’ai monté Quabar, c’était à la suite d’un concours, dans la détente, où il était très chaud puisqu’il était encore un jeune étalon. Nous avons fait quelques sauts qui se sont très bien passés puis il a rejoint mes écuries. Au début, je n’avais pas du tout la prétention de penser aux championnats d’Europe. Mon but était juste d’avoir un poney qui puisse m’emmener au-delà d’1,10 m. Nous avons fait notre première saison de Grand Prix en 2012. Puis, en fin d’année, nous avons vraiment commencé à nous dire qu’il avait un réel potentiel et qu’il ne forçait jamais. En parallèle, il s’est vraiment déclenché : nous avions peut-être une carte à jouer pour cette échéance. Nous avons donc participé à deux championnats d’Europe : Arezzo en Italie, en 2013, où nous avons terminé septième en individuel puis l’année suivante, à Millstreet, en Irlande, où nous sommes double médaille d’or en individuel et par équipe. C’était l’aboutissement de quatre années de travail. Sur le coup, c’était une revanche de notre précédent championnat : j’avais vraiment travaillé pour ces titres. Nous y allions pour une médaille !
N.C. : Je suis très fière de Quabar et de le voir avec d’autres cavalières. Il est toujours présent en faisant de son mieux tout en ayant cette envie de gagner. Ça me fait plaisir de voir que j’ai réussi à emmener un poney à un tel niveau et surtout qu’il le maintienne en faisant évoluer ses cavalières et en leur donnant le sourire ! Il a toujours sa place en équipe de France. Forcément, lorsqu’il change de cavalière, il y a toujours une petite adaptation mais cela se met vite en place. Il n’est pas compliqué à monter mais il y a tout de même deux ou trois petits détails à trouver. Une fois trouvés, c’est parti !
N.C. : Il était venu pour assister à la Soirée de l’Avenir. Ça faisait un moment que je ne l’avais pas vu alors je l’ai piqué à Romane. Je ne sais pas s’il me reconnaît mais il avait l’air content de me retrouver. Il a peut-être des souvenirs de nos 4 ans et ½ ensembles (rires !).
N.C. : Mes chevaux sont toujours arrivés un peu trop tard. Mon premier cheval, Uriano des Monceaux, m’a été confié par André Magdelaine (éleveur et propriétaire de Quabar, ndlr). Il avait été débourré par mon père, mais c’est moi qui l’ai plutôt débuté en concours donc je n’ai pas vraiment fait d’épreuves Juniors puisqu’il était encore jeune. Puis, Regence de la Cour est arrivée avec comme objectif de faire les 1,25 / 1,30 m. Finalement, c’est une jument qui m’a emmené sur mes premières 1,40 m, le Critérium des As Junior en 2015 puis en CSIOJ ou U25. Daydreamer E.S m’a ensuite été confié. Je l’ai récupéré assez tard. Même si nous avions participé aux championnats de France Junior, nous ne nous connaissions pas assez encore. Il était plus là pour préparer l’avenir ce qui m’a permis de revenir un peu dans la course des Jeunes cavaliers avec les CSIO et les championnats de France. Voilà, j’ai toujours eu les chevaux un poil tard pour pouvoir aller en équipe. Maintenant, je suis en Sénior et ce n’est pas la même histoire !
N.C. : Dans le cadre de mon DEJEPS, j’ai dû partir travailler à l’extérieur des écuries que mon père et moi avions. Je suis donc allée six mois chez Guillaume en tant que cavalière. Avec mon père, Claude Castex, ils se connaissent depuis toujours puisqu’il a mis Guillaume à cheval et l’a emmené sur ses premiers concours à poney puis en Juniors. Ce sont des amis de longue date. Guillaume cherchait un cavalier, moi je cherchais une place : les choses se sont faites naturellement. C’est un bon cavalier, il m’a permis d’améliorer ma technique à cheval.
N.C. : Je suis cavalière concours jeunes chevaux au sein de l’élevage où j’ai des équidés de 4 à 7 ans. Le but est de suivre le circuit Jeunes Chevaux et participer aux finales, puis de les commercialiser par la suite. Mes deux chevaux personnels m’ont suivi dans cette aventure. Et tous, vraiment tous ont de la qualité, c’est incroyable ! Ils n’iront pas tous faire des épreuves 5* mais ils ont tous ce « quelque chose ». En janvier, nous sommes allés faire la tournée d’Oliva en Espagne. Ça s’est super bien passé ! Entre les filles et moi, je pense qu’on a gagné quasiment toutes les épreuves des 5 et 6 ans ! Puis, nous avons voulu continuer sur notre lancée avec Pompadour mais est arrivée l’annulation des concours.
N.C. : Honnêtement, j’apprécie les deux ! J’aime donner des conseils, aider à progresser et trouver les solutions à un problème qu’un cavalier peut avoir. Mais, je ne pourrais pas faire ça toute la journée. J’ai besoin d’avoir cette double casquette ! J’ai besoin de monter à cheval, d’aller en concours tout en faisant progresser des chevaux sous ma selle. Que ce soient des poneys ou des chevaux, j’en ai d’ailleurs toujours eu sous ma selle ! D’une année sur l’autre, l’équidé change beaucoup. À chaque séance, ils évoluent : c’est intéressant !
P.A : Retrouver la veste tricolore est quelque chose qui t’anime au quotidien ?
N.C. : Oui, bien sûr ! Si je peux, ce serait super ! C’est le rêve de tout de monde d’être dans l’équipe 1. Faire quelques CSIO de 3 ou 4*, ce sera déjà une très belle progression. Participer aux Jeux Olympiques est le rêve de tout cavalier, sinon nous arrêtons de monter à cheval ! Même si je n’ai pas fait de championnat d’Europe Jeunes autre que les poneys, j’ai tout de même participé à quelques CSIO. Donc, je ne pense pas que cela mettra plus de temps que n’importe quel cavalier puisque j’ai pu y prendre tout de même de l’expérience et également sur les terrains étrangers. En étant à l’élevage de Riverland, je vais pouvoir beaucoup apprendre !