« Nous ferons l’acquisition de cette ponette et nous attendrons le temps qu’il faudra », avait confié la famille britannique au sujet d’Armene du Costilg
Il y a quatre jours, la cavalière de l’équipe de France de CSO Jeanne Hirel a annoncé sur Instagram la vente à l’étranger de sa ponette Armene du Costilg.
Circonstances de la vente, pays d’adoption, avenir de Jeanne à poney et à cheval, Poney As s’est entretenu avec son papa, Nicolas Hirel.
Armene du Costilg défendra les couleurs de la Grande-Bretagne
Gagnante de la Coupe des nations du CSIOP d’Opglabbeek et 2e du Grand Prix, 2e de la Coupe des nations du CSIOP d’Hagen et de nouveau 2e du Grand Prix, médaillée de bronze par équipe aux championnats d’Europe de Strzegom en 2019, Jeanne et Armene formaient une paire pétillante et très performante (à lire le portrait d’Armene publié l’an passé).
La guerrière fille de Roudoudou d’Hurl’Vent a quitté les écuries de sa cavalière lundi 22 février pour un transport de plusieurs jours, direction l’Angleterre. « En 2019, à la suite de ses résultats à Hagen, Armene a tapé dans l’œil d’une famille britannique et celle-ci nous a contacté pour en faire l’acquisition immédiatement. Je m’y étais opposé car en 2019, Jeanne avait en ligne de mire les championnats d’Europe de Strzegom. Nous leur avions dit de reprendre contact avec nous plus tard. Ce fut chose faite en 2020 : nous avons été interpellés très régulièrement même si nous avons encore décliné toutes les offres pour la simple et bonne raison que nous avions toujours l’espoir qu’un championnat soit organisé, même en fin d’année », confie Nicolas Hirel. Les Britanniques ont été catégoriques dès le départ : ils en feront l’acquisition… quitte à attendre quelques années !
Et puis récemment, le nouvel appel reçu a été déterminant.
Aujourd’hui, le contexte a bien changé : il ne reste plus que quelques mois à Jeanne sur le circuit Poney (la cavalière aura 16 ans courant septembre), la transition poney/cheval s’effectue, la visibilité sur le programme sportif est très floue (Covid, rhinopneumonie équine, ndlr) et la jeune fille dispose encore d’un poney très régulier à ce niveau (Vedouz de Nestin) pour viser une éventuelle échéance européenne cette année. « Pour pouvoir l’accompagner dans ce qu’elle veut faire, il fallait à un moment donné être pragmatiques. Jeanne savait qu’il y avait une probabilité très forte pour que sa ponette parte en Grande-Bretagne à la fin de ses années sur le circuit même si nous n’avions pas abordé ce sujet de manière bien concrète jusqu’alors. Ce fut une décision très difficile à prendre, mais nous lui avons toujours dit que ce serait elle qui la prendrait. Nous ne voulions surtout pas qu’elle ait le sentiment qu’on lui retire sa ponette. Nous sommes tombés sur des acquéreurs vraiment chouettes et notre décision s’est prise dans la sérénité », ajoute Monsieur Hirel. L’exportation vers l’Angleterre est compliquée avec le Brexit et la vente ne s’est finalisée qu’au bout de 3 semaines, mais depuis son départ, la tricolore a des nouvelles de sa complice tous les soirs. Les débuts avec sa nouvelle cavalière âgée de 14 ans – évoluant sur le circuit poney britannique et en parallèle sur le circuit cheval sur des hauteurs à 1,30 m – sont prometteurs. La respectueuse et sanguine ponette française a été acquise par cette famille passionnée par le sport équestre, dans un objectif de championnat d’Europe.
A l’instar de Sligo de Mormal et Venise des Islots, eux-aussi alignés lors de l’échéance de Strzegom et vendus respectivement en Grande-Bretagne et Italie, voilà une autre cartouche en moins dans les rangs de l’équipe nationale française. « C’est évident que dans l’absolu, nous aurions aimé que la ponette continue de représenter l’équipe de France. Ce n’est pas qu’un discours, c’est la réalité, mais nous n’avons jamais eu d’offres alors que nous avons été contactés de multiples fois par des irlandais, des britanniques et des danois… ».
« C’est le moment de se projeter »
2021 est donc une année de transition pour Jeanne Hirel qui a déjà commencé à sortir sa jument de 7 ans acquise il y a peu. « C’est le moment de se projeter » nous avait-elle confié. « Nous cherchons 2, 3 chevaux pour accompagner Jeanne. L’objectif est de continuer vers les Juniors dans les années à venir et peut-être même viser les Jeunes Cavaliers. Elle va repartir de zéro et a besoin de s’aguerrir. Elle sait tous les efforts à fournir pour aller chercher sa place en équipe de France…car il n’y a pas qu’elle qui la veut ! ».
En ce qui concerne les poneys, Jeanne dispose encore de son fidèle Vedouz de Nestin (par Imperial du Blin) avec qui elle a beaucoup gagné (une magnifique victoire notamment dans le Grand Prix du CSIP des Longines Masters de Paris). C’est d’ailleurs avec lui qu’elle a commencé les Coupes des nations. « Nous garderons Vedouz jusqu’à l’échéance européenne si tant est qu’il y en ait une. Il est d’ailleurs dans l’équipe première et a suivi tous les stages fédéraux depuis 2 ans car Olivier Bost a toujours voulu avoir un œil sur les deux poneys. Jeanne s’est toujours très investie dans le travail de ses poneys : si elle arrivait à être sélectionnée avec Vedouz, je pense que cela serait pour elle une superbe récompense ».
Même si cela parait un peu compromis au regard de la situation sanitaire actuelle, Jeanne prépare Vedouz pour le CSIOP d’Opglabbeek prévu début avril.