Sébastien Thilvert : « Nous avons trouvé un bon équilibre ; à chacun son domaine de compétence »
Le volet 1 portait sur la saison 2020 du centre équestre des Chimères en Cycle Classique de CCE et les résultats remarqués à Pompadour. Le deuxième et dernier volet évoque les partenariats avec les éleveurs et le travail d’équipe, entre autres. Suite des questions / réponses avec Sébastien Thilvert.
Poney As : En regardant plus précisément votre piquet de poneys, il apparait que vous êtes des adeptes de poneys Connemara ?
Sébastien Thilvert : Nous sommes spécialisés dans le poney de CCE, donc nous recherchons comme principale qualité la franchise. Nous aimons beaucoup les poneys Connemara en effet ! C’est un poney hyper polyvalent : loisir, instruction, poney de famille, sport. C’est vraiment notre orientation. La compétition, on adore cela et sortir nos élèves en Grand Prix ne nous fait pas peur, mais combien d’enfants sont capables de sortir dans cette catégorie ?
PA : Vous êtes premiers au classement de la SHF des éleveurs dans la discipline du CCE. Vous élevez depuis combien de temps Roméo et toi ?
ST : G Revée et Fils d’Azy sont quasi les deux seuls poneys nés à la maison. Très rapidement, nous nous sommes dit que nous faisions une erreur d’élever chez nous. Nous n’avons pas de terres d’élevage, à Nîmes il n’y a que des cailloux, et puis ce n’est pas notre métier. Maintenant, nous travaillons avec des éleveurs et 2 à 4 poneys par an naissent pour notre compte. Azy est notre affixe, mais les éleveurs avec qui nous sommes partenaires gardent le leur. Nous travaillons par exemple avec Audrey Dauge (ancienne présidente de l’AFPC, instigatrice de l’élevage des Graves, ndlr) qui a complétement arrêté les poneys. Elle a gardé 3 poulinières et il n’y a que nous qui les achetons au sevrage. Nous avons débuté avec Ucellow des Graves (étalon sortant en Grand Prix sous la selle de Jawen Chevallier, ndlr) et avons d’ailleurs sa propre sœur et son propre frère de 3 ans qui va débuter les 4 ans. Nous travaillons aussi pas mal avec Isabelle et Stéphane Jault (élevage de Séguret). Les éleveurs gardent les poulains jusqu’à leurs 2,5 ans. Ils sont ensuite débourrés et restent chez nous pendant 6 mois, puis ils repartent chez eux au pré pendant encore 6 mois. Ce n’est qu’à leur 3,5 ans que nous les récupérons pour les travailler et les valoriser sur le circuit sportif.
PA : Trouvez-vous un bon équilibre avec ce mode de fonctionnement ?
ST : Oui tout à fait. Nous sommes convaincus de leur travail et nous, nous valorisons les produits. Nous avons trouvé un bon équilibre ; à chacun son domaine de compétence. Certains poneys sont vendus à 4, 5 ou 6 ans, d’autres sont gardés pour le club ou loués. Tout le monde à sa place. C’est un travail d’équipe et cela permet de parler de tout le monde. Lever la coupe est bien beau, mais avant de la lever, il faut savoir être humble et travailler correctement.
PA : Comment qualifierais-tu votre petite structure ?
ST : Je parle aux humains et Roméo aux chevaux (rire). C’est lui le coach, aussi bien des jeunes poneys que des cavaliers de Poney 3 à Grand Prix. Moi, j’essaie de mettre tout en œuvre pour qu’il ne pense plus qu’à ses poneys et ses cavaliers : papiers (vaccins, gestion de la cavalerie), constructions, organisation. Nous n’avons que des poneys et une centaine de licenciés dont une petite équipe de compétition sortant en concours, sur le circuit TDA et SHF. Nous sommes situés en pleine nature. A Nîmes, les conditions climatiques sont bonnes : les poneys sont toujours dehors, ils ne rentrent pas au boxe la nuit, même les entiers. Ils ont tous des paddocks assez grands pour trotter, galoper, se rouler… Ils vivent leur vie de poney, c’est important pour leur stabilité et leur mental. C’est une autre façon de faire… Nous avons de supers cavaliers, des passionnés. Nos cavalières de Grand Prix sortent aussi les jeunes poneys, certaines sont apprentis chez nous et donnent des cours. Pour les enfants, ce sont des exemples ! On essaie de cultiver cela. C’est ça la team Chimères !