Retour à la liste d'articles
Article du 27/05/2020
Pierre-Alain Mortier : « Ce circuit Poney forge le mental »
Le tricolore Pierre-Alain Mortier a débuté dès son plus jeune âge à poney dans le centre équestre familial « La jument Verte », un passage important dans sa carrière professionnelle. Vingt ans après ses premiers parcours en Grand Prix avec Chaveta II, le cavalier jurassien originaire de Courlans se remémore avec nous ses débuts et analyse le circuit Poney.
Poney As : Comment as-tu croisé la route des chevaux ?
Pierre Alain Mortier : Mes parents tenaient et tiennent toujours le centre équestre La Jument Verte situé à Courlans, dans le Jura. J’ai donc très vite mis le pied à cheval. Au début, c’était un poney-club donc je me suis orienté vers les poneys avec mon père coach. Quand j’ai eu l’âge limite, j’ai basculé à cheval. C’est ainsi que les écuries se sont plus tournées vers les chevaux. Aujourd’hui, nous travaillons tous ensemble. Nous sommes principalement un sport-étude et nous organisons aussi des concours au sein de notre structure majoritairement axés vers les chevaux même si depuis peu, nous avons des cavaliers à poney.
P.A : Chaveta II a été ta partenaire lors de tes premières années à haut niveau à poney. Raconte-nous ta rencontre !
P.A.M : C’est une histoire ! Mon père avait monté Heretique, la mère de Chaveta, qui était basée dans des écuries du Haut Jura. Lorsqu’il a entendu qu’elle faisait des poulains, nous avons acheté Chaveta et tout a ainsi commencé. À son arrivée, j’étais trop petit pour la monter alors une de nos cavalières a fait ses débuts avec. Ensemble, elles ont été jusqu’aux championnats d’Europe… Chaveta n’avait que 7 ans ! Puis, je l’ai monté plusieurs années avant que la famille Fontanelle ne la récupère.
P.A.M : C’est une histoire ! Mon père avait monté Heretique, la mère de Chaveta, qui était basée dans des écuries du Haut Jura. Lorsqu’il a entendu qu’elle faisait des poulains, nous avons acheté Chaveta et tout a ainsi commencé. À son arrivée, j’étais trop petit pour la monter alors une de nos cavalières a fait ses débuts avec. Ensemble, elles ont été jusqu’aux championnats d’Europe… Chaveta n’avait que 7 ans ! Puis, je l’ai monté plusieurs années avant que la famille Fontanelle ne la récupère.
P.A : Après un championnat de France mitigé, tu es réserviste lors des championnats d’Europe de Stromshölm en Suède en 1999 et tu n’y prends pas le départ. Comment se sent-on à cette position ?
P.A.M : Les sélections se faisaient au championnat de France qui cette année-ci avaient eu lieu au Pin si ma mémoire est bonne (rire !). J’étais complétement passé à travers ma finale en faisant une erreur de parcours. La sanction a été fatale : réserviste. Après voir fait une bonne saison, je me voyais déjà dans l’équipe… je suis resté à la maison. Avec du recul, cela m’a forgé le caractère et motivé pour la suite.
P.A.M : Les sélections se faisaient au championnat de France qui cette année-ci avaient eu lieu au Pin si ma mémoire est bonne (rire !). J’étais complétement passé à travers ma finale en faisant une erreur de parcours. La sanction a été fatale : réserviste. Après voir fait une bonne saison, je me voyais déjà dans l’équipe… je suis resté à la maison. Avec du recul, cela m’a forgé le caractère et motivé pour la suite.
P.A : Deux autres sélections pour les championnats d’Europe d’Hagen, en Allemagne, puis de Vejer de la Frontera en Espagne, en 2001 où vous vous placez 5e en individuel tous les deux…
P.A.M : Me voilà donc pris pour ces deux championnats ! La dernière année, je ne suis pas passé loin du podium mais c’était une belle revanche ! Je me souviens que les championnats d’Europe de Vejer de la Frontera se sont déroulés sur le même lieu que les Jeux Equestres Mondiaux. C’était une très belle expérience.
P.A.M : Me voilà donc pris pour ces deux championnats ! La dernière année, je ne suis pas passé loin du podium mais c’était une belle revanche ! Je me souviens que les championnats d’Europe de Vejer de la Frontera se sont déroulés sur le même lieu que les Jeux Equestres Mondiaux. C’était une très belle expérience.
P.A : Quelle a été́ l’importance du circuit Poney ainsi que tes sélections en équipe de France dans l’évolution de ton métier en tant que cavalier professionnel ?
P.A.M : J’ai un très bon souvenir de mes années à poney. Ce circuit forge le mental pour la suite. Être lancé dans les Coupes des nations dès que possible donne rapidement cet esprit d’équipe, le goût et l’envie de défendre son drapeau. Grâce à cette expérience et mes résultats à poney, j’ai eu la chance de monter des chevaux des Haras Nationaux lors de mon passage à cheval, dont Dollar de la Lande avec qui j’ai pu faire le circuit Juniors et Jeunes Cavaliers. Ça a été une superbe époque ! Mais, c’était aussi un coup de chance… ce n’est pas simple de trouver le cheval pour faire la transition, sans parler des Séniors où s’est encore plus compliqué ! Malgré tout, le circuit Poney était un peu mal vu. Pourtant, aujourd’hui pas mal de cavaliers performent au haut niveau en étant passés par là. Nous étions des petits professionnels avec un travail quotidien de nos chevaux pour continuer à être sélectionnés en équipe de France et avec de réels objectifs. Pour l’âge que nous avions, monter de tels parcours sur de belles pistes était déjà énorme ! Aujourd’hui, nous pouvons voir que le circuit Poney s’est démocratisé et connaît une réelle ouverture. Sur des concours 5*, nous pouvons retrouver des épreuves consacrées aux poneys (exemples : le Pony Masters de Paris et le circuit Pony Jumping Trophy ont lieu lors de concours 5*, ndlr). À notre époque, il y avait très peu de concours chevaux mélangés aux poneys voir pas du tout : c’était boudé.
P.A.M : J’ai un très bon souvenir de mes années à poney. Ce circuit forge le mental pour la suite. Être lancé dans les Coupes des nations dès que possible donne rapidement cet esprit d’équipe, le goût et l’envie de défendre son drapeau. Grâce à cette expérience et mes résultats à poney, j’ai eu la chance de monter des chevaux des Haras Nationaux lors de mon passage à cheval, dont Dollar de la Lande avec qui j’ai pu faire le circuit Juniors et Jeunes Cavaliers. Ça a été une superbe époque ! Mais, c’était aussi un coup de chance… ce n’est pas simple de trouver le cheval pour faire la transition, sans parler des Séniors où s’est encore plus compliqué ! Malgré tout, le circuit Poney était un peu mal vu. Pourtant, aujourd’hui pas mal de cavaliers performent au haut niveau en étant passés par là. Nous étions des petits professionnels avec un travail quotidien de nos chevaux pour continuer à être sélectionnés en équipe de France et avec de réels objectifs. Pour l’âge que nous avions, monter de tels parcours sur de belles pistes était déjà énorme ! Aujourd’hui, nous pouvons voir que le circuit Poney s’est démocratisé et connaît une réelle ouverture. Sur des concours 5*, nous pouvons retrouver des épreuves consacrées aux poneys (exemples : le Pony Masters de Paris et le circuit Pony Jumping Trophy ont lieu lors de concours 5*, ndlr). À notre époque, il y avait très peu de concours chevaux mélangés aux poneys voir pas du tout : c’était boudé.
P.A : Aujourd’hui, tu t’élances sur de très belles pistes comme La Baule, Rome ou encore Calgary au Canada. Quel est ton meilleur souvenir ?
P.A.M : Avant ça, j’ai un très beau souvenir lors de mes championnats d’Europe Jeunes Cavaliers en 2005 où je suis médaillé d’argent par équipe puis de bronze en individuel ! Lorsque l’on regarde mes coéquipiers de cette époque-ci, Mathieu Billot, Olivier Perreau et Julien Champailler ou encore Guillaume Batillat, aujourd’hui, nous courrons encore tous ensemble sur les concours ! Puis, en Séniors je n’ai pas un souvenir en particulier. Comme je disais, l’envol vers les Séniors n’est pas aussi rapide que ça. J’ai participé à mes premiers 5* assez jeune, à 20 ans en faisant Lyon et Paris. Puis, mon cheval s’est blessé, j’ai mis une dizaine d’années avant de former des chevaux pour retourner au haut niveau. Depuis que j’ai eu la chance de courir les Jeux méditerranéens à Barcelone en 2018 avec Just Do It R où nous sommes arrivés deuxièmes par équipe, tout s’est enchainé : le CSIO 5* de La Baule, de Rome, Gijon et de Calgary. Entre temps, j’ai eu de bons résultats au Longines Masters de Lausanne où je me suis classé dans le Grand Prix tout comme au Longines Global Champions Tour de Chantilly. Voilà ce dont j’ai toujours rêvé depuis petit. Je n’ai jamais perdu l’envie de vouloir faire des Coupes des nations !
P.A.M : Avant ça, j’ai un très beau souvenir lors de mes championnats d’Europe Jeunes Cavaliers en 2005 où je suis médaillé d’argent par équipe puis de bronze en individuel ! Lorsque l’on regarde mes coéquipiers de cette époque-ci, Mathieu Billot, Olivier Perreau et Julien Champailler ou encore Guillaume Batillat, aujourd’hui, nous courrons encore tous ensemble sur les concours ! Puis, en Séniors je n’ai pas un souvenir en particulier. Comme je disais, l’envol vers les Séniors n’est pas aussi rapide que ça. J’ai participé à mes premiers 5* assez jeune, à 20 ans en faisant Lyon et Paris. Puis, mon cheval s’est blessé, j’ai mis une dizaine d’années avant de former des chevaux pour retourner au haut niveau. Depuis que j’ai eu la chance de courir les Jeux méditerranéens à Barcelone en 2018 avec Just Do It R où nous sommes arrivés deuxièmes par équipe, tout s’est enchainé : le CSIO 5* de La Baule, de Rome, Gijon et de Calgary. Entre temps, j’ai eu de bons résultats au Longines Masters de Lausanne où je me suis classé dans le Grand Prix tout comme au Longines Global Champions Tour de Chantilly. Voilà ce dont j’ai toujours rêvé depuis petit. Je n’ai jamais perdu l’envie de vouloir faire des Coupes des nations !
P.A : La semaine dernière, tu étais présent lors du stage fédéral au Haras de Sainte-Cécile. Comment vois-tu l’après-confinement pour tes chevaux et les cavaliers ?
P.A.M : L’aspect économique est une catastrophe pour toute la filière. Sportivement, je pense que cette pause obligatoire a été un mal pour un bien ! En temps normal, à cette période de l’année, nous cavaliers ne sommes jamais chez nous mais en concours. Alors, nous pouvons retravailler des bases, s’essayer à d’autres exercices et embouchures : ce sont des choses que nous n’aurions peut-être jamais osé faire en pleine saison et que nous ne devons pas changer quand tout va bien. Nous n’avons pas l’objectif à court terme du concours. Nos chevaux font énormément de compétitions, cette période leur permet de souffler un peu ce qui ne peut qu’être bénéfique pour eux. Je suis passionné par les chevaux mais je suis un féru de compétition, aller en concours et me confronter aux autres me manque, c’est sûr ! C’est ça le vrai sport ! Mais, un avant et un après, il y aura !
P.A.M : L’aspect économique est une catastrophe pour toute la filière. Sportivement, je pense que cette pause obligatoire a été un mal pour un bien ! En temps normal, à cette période de l’année, nous cavaliers ne sommes jamais chez nous mais en concours. Alors, nous pouvons retravailler des bases, s’essayer à d’autres exercices et embouchures : ce sont des choses que nous n’aurions peut-être jamais osé faire en pleine saison et que nous ne devons pas changer quand tout va bien. Nous n’avons pas l’objectif à court terme du concours. Nos chevaux font énormément de compétitions, cette période leur permet de souffler un peu ce qui ne peut qu’être bénéfique pour eux. Je suis passionné par les chevaux mais je suis un féru de compétition, aller en concours et me confronter aux autres me manque, c’est sûr ! C’est ça le vrai sport ! Mais, un avant et un après, il y aura !
Propos recueillis par Léa Tchilinguirian