Sologn’Pony 2020 : EXTRA cette finale Future Elite 7 ans !
La finale Future Elite des poneys de 7 ans a tenu son rang d’épreuve phare au Sologn’Pony. Haletante même, et ce, de la première manche où se sont élancés 50 couples au barrage à 5 ! Divine Meniljean partait parmi les grands favoris et n’a pas déçue. Portrait de la championne des 7 ans de l’édition 2020.
Le Sologn’Pony aura-t-il lieu ? Jusqu’à très tard, la question s’est posée. Oui, il s’est tenu pour le plus grand plaisir de tous du 21 au 23 août. Eu égard à sa fréquentation, les propriétaires et éleveurs de poneys n’ont pas renoncé à faire le déplacement à Lamotte-Beuvron malgré la crise sanitaire, si bien que même écourtée d’un jour et sans le programme habituel (finales SHF de CSO remplacées par un Criterium, Soirée de l’Avenir annulée, entre autres), l’édition 2020 a été aux yeux de tous un moment de retrouvailles intenses où le sport et l’élevage en ont été les maillons. Une vraie bouffée d’énergie.
Sans conteste, le plus grand moment de sport a eu lieu dimanche, de 11h30 à 12h30. La piste n°4 a vu le dénouement d’une finale Future Elite des poneys de 7 ans passionnante. Malgré les aléas d’une saison plus qu’écourtée, le lot de sujets présentés a été de bonne facture et la finale du dimanche (la troisième manche à laquelle les 20 premiers du classement provisoire étaient conviés) a révélé des poneys au fort potentiel, c’est-à-dire de niveau Grand Prix (As Elite), voire même international. Une chose courante désormais. Le sélectionneur national Olivier Bost était présent, les a regardé et a récompensé les meilleurs.
Cinq barragistes
Après avoir déroulé trois parcours sans-faute sur trois, cinq des cinquante couples en lice se sont bataillés la victoire et le podium au barrage. Premier à s’élancer, D’Angelo Der Lenn. Doté d’une sacrée volonté de bien faire, l’étalon isabelle associé à Lisa Vizor s’est joué avec brio de cet ultime passage mettant la pression à ses poursuivants.
Diwan de Milin Avel dispose lui aussi d’un mental d’acier et de très bonnes prédispositions athlétiques. Cet excellent poney Connemara est également sorti sans pénalité, sous la selle de Margot Jean Laurent, mais dans un temps moins rapide.
Les regards se sont alors braqués sur Divine Meniljean, toujours démonstrative à souhait. Des qualités hors du commun, la jument aubérisée n’en manque pas et si elle semble physique à monter, surtout compliquée dans la bouche, sa pilote professionnelle (également classée 10e avec le très chic et styliste Diabolo Meniljean) sait s’en accommoder à merveille. Valérie Rohmer lui a enlevé pour l’occasion sa martingale. Le couple, sans doute dans la même seconde sur le premier quart du parcours, serre ses courbes et surtout, enlève des foulées entre les deux derniers obstacles assez espacés. Facile pour Divine dont l’amplitude de « grande jument » est l’un de ses atouts pour ce type d’exercice. Pari gagné pour toute l’équipe du Haras de Meniljean situé dans l’Orne, propriétaire de la crack : le chronomètre est plus rapide à 0,36 centièmes près !
L’agile Derly Der Lenn (produit d’Usandro Tilia Derlenn tout comme D’Angelo) montée par Julie le Guern, en tête à l’issue de la deuxième manche, et le compétitif et allant Dior de Lespouey sous la selle de Zoé Tisseron, bien que plus rapides, ne feront pas mieux pénalisés tous les deux de 4 points de pénalités.
Une très bonne génération de poneys de 7 ans
Ceux précédemment cités – mais finalement le Top 15 dans son ensemble – sont des poneys qui ont les moyens de courir en As Elite. Deux ont d’ailleurs particulièrement marqué les esprits : le mâle Darry Cowl et le hongre D’Zeus des Chesnaies. Le premier, classé 15e sous la selle d’Emma Deblock, est un grand mâle alezan, fils du sire Kantje’s Ronaldo SL sur la souche de Letizzia (et donc de la célèbre Fidelité A) d’où sont notamment sortis les étalons Quoutsou, Rastaquouere et Syriac. Il est doté d’une force de titan, a visiblement une « bonne tête » et a assurément les moyens de courir les grosses épreuves. D’Zeus des Chesnaies, fils du grand Kannan et la Welsh B Neptune des Bertaines (par Hercule d’Audes), monté par Nuptia Teste, est une autre excellente pointure aux moyens illimités. A suivre…
CLASSEMENT DE LA FINALE FUTURE ELITE 7 ANS (50 partants) Championne de France : Divine Meniljean (Pfs, par Ulk d’Eté*Pony Planet et Ulotte Meniljean par Linaro SL, Drp) / Valérie Rohmer |
La crack aux moyens de colosse
La génétique de Divine Meniljean est très attrayante. Fille d’Ulk d’Eté (Heartbreaker, Kwpn x Elvey Jarnac, Wb), sa souche maternelle compte surtout la double championne de France Grand Prix Elite Vicky, également membre de l’équipe de France aux championnats d’Europe de 1998 au Touquet. Ce nom, ce grand nom même, puisque Vicky est l’une des meilleures ponettes françaises de Jumping, est très proche dans le pedigree de Divine : il s’agit de sa deuxième mère via Ulotte Meniljean. Cette dernière, compétitrice également sur des épreuves à 1,20 m avec son naisseur Alexandre Gruson (le premier cavalier de Vicky), puis en As Poney 2 avec Héloïse Gruson (fille du frère ainé d’Alexandre), a donné naissance pour le compte du Haras de Menil Jean à Cassandre (Tricky Choice du Péna), 3e en 2019 de cette même finale Future Elite (IPO 140) toujours sous la selle de Valérie Rohmer, puis à Divine et Jeroboam (Champagne d’Ar Cus), un mâle né en 2019.
Réellement sortie à 6 ans, Divine s’est octroyée la troisième place de la finale SHF l’an passé en laissant une excellente impression. Toujours sans-faute cette saison, victorieuse du Grand prix des 7 ans de Magnanville en juillet dernier, elle faisait partie des grands favoris. En quelques mots, c’est une belle jument élancée à la robe originale, sanguine ou plutôt électrique (!), dotée d’une envie naturelle de sauter les barres. Elle s’y emploie à merveille montrant un énorme respect, une trajectoire folle, et de la force. A observer en compétition, il n’y a pas de doute, elle a des moyens de courir les plus grosses échéances sportives du circuit Poney. Toutefois, cette grande dame n’est pas simple et bénéficie, dans sa carrière sportive, de la qualité d’écuyère de Valérie Rohmer qui s’occupe de la préparation des poneys du Haras et du professionnalisme de la famille Gruson. Le prochain défi, et sans doute le plus grand, sera de la faire monter par un enfant. « Notre petite-fille Héloïse a déjà 2 poneys et Divine est une très bonne ponette, mais elle est délicate. Elle ou Alexandre pourrait la monter l’année prochaine, mais à vrai dire, rien n’est encore déterminé. Nous devrions dans tous les cas la garder à l’élevage », confiait avant le début de la finale Alban Gruson, le père d’Alexandre. Divine a d’ailleurs eu un poulain par transfert d’embryon.
A noter que D’Angelo Der Lenn est actuellement monté par Léo Nerzic, le jeune cavalier qui a intégré l’équipe de France lors de la dernière Coupe des nations courue à Fontainebleau associé à l’étalon Ken Van Orchid. Diwan de Milin Avel, toujours sous la selle de Margot Jean Laurent, a poursuivi en As Poney 1 et est engagé sur l’As Elite du Mans à la fin du mois.
Article remanié, publié initialement dans le Magazine Poney As n°12 sous le titre « La divine championne du Haras de Ménil Jean ».