Stella Briand : « cette année, nous sommes très motivées et allons tout mettre en place pour être meilleures »
Associée à l’étalon Under Cover Fast, Stella Briand, 15 ans, a représenté l’équipe de France lors des derniers championnats d’Europe Poneys de dressage. « Une belle prise d’expérience » raconte la cavalière, déjà alignée au sein du quatuor tricolore, dans la catégorie Children, en 2019 et 2020, avec son cheval U2 Jass du Derby. En selle désormais sur l’étalon Welsh Cob Swyn Barrade, Stella vise à nouveau l’échéance européenne de Strzegom, en août prochain. Circuits Jeunes, conciliation des deux disciplines (Stella sort aussi en CSI1*), projets d’avenir : interview de l’amazone des écuries de Pierrelatte (26).
Poney As : que retiens-tu des derniers championnats d’Europe Poneys ?
Stella Briand : je réalise une première reprise plutôt moyenne. Je sors avec une note de presque 67 % en faisant une faute. Le deuxième jour, j’arrive à me rattraper et termine à plus de 69 %. J’ai fait ce que je voulais faire et je suis rentrée en France dans un esprit positif. J’avais pour objectif de me qualifier pour la Kür, le contrat n’est pas rempli, mais cela faisait moins de quatre mois que je montais Under. En n’ayant fait que quelques concours avec lui, je suis quand même satisfaite. En une semaine, on évolue comme on évoluerait en trois mois. Cette semaine de championnat nous fait beaucoup progresser et à chaque fois on rentre grandis, c’est une super expérience que j’aimerais renouveler cette année avec Swyn Barrade. A poney, on voit bien que les notes augmentent, Rose Oatley a par exemple explosé les scores ! On aimerait faire la même chose, c’est un rêve pour nous de performer comme ça. Cette année, nous sommes très motivées et allons tout mettre en place pour être meilleures. Côté ambiance, c’était incroyable ! Il faut vraiment le souligner. Les championnats d’Europe Poneys sont à part, le fait d’avoir les trois disciplines en même temps, cela ajoute quelque chose de particulier à la compétition. Ce ne sont que de bons souvenirs !
P. A : tu as couru les championnats d’Europe dans la catégorie Children, puis tu es passée à poney. Pourquoi ce choix ?
S. B. : c’est, je pense, une histoire d’opportunité. Quand j’étais en Children, je n’avais pas de cheval pour faire les Juniors. En discutant avec plusieurs personnes, et comme j’avais l’âge de tourner sur le circuit Poney, nous avons opté pour cette catégorie afin de prendre de l’expérience. Faire les Childrens, les Poneys, puis les Juniors, ce sont des marches qui se montent : elles sont moins grandes qu’en passant directement des Childrens aux Juniors. Le niveau monte crescendo. Je suis contente de l’avoir fait comme ça, étape par étape, je le conseille en tout cas.
P. A : 2022 est ta dernière saison sur le circuit international Poney. Tu ne montes plus Under Cover Fast, mais Swyn Barrade avec qui tu gagnes d’ailleurs le Grand Prix de Jardy. Tu montes aussi sur le circuit Cheval. Était-il prévu que tu poursuives un an de plus à poney ?
S. B. : quand j’ai commencé avec Under, on m’avait déjà parlé de Swyn. A la fin des championnats d’Europe 2021, le contrat avec Under s’arrêtait et je ne savais pas encore si j’allais repartir une année de plus à poney ou préparer les chevaux de Junior. Et puis j’ai voulu tenter l’année supplémentaire sur le circuit Poney !
P. A : comment as-tu rencontré Swyn ?
S. B. : je connaissais Rose (Harang, ndlr), sa propriétaire. Elle nous suit sur les concours et nous prend en photo. Swyn est arrivé début novembre, une semaine avant le stage de détection avec Muriel Leonardi. Muriel vient dans nos écuries chaque hiver. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai commencé le dressage ! Je montais alors le cheval de ma maman. Swyn est donc arrivé aux écuries et dès la première semaine, j’ai eu un cours avec Muriel. Elle a toujours entraîné ce poney et le connaît par cœur. Après l’avoir sorti lors d’un concours, à côté de mes écuries, pour voir comment il se comportait à l’extérieur, nous sommes allés au Mans, directement en CDIP, et nous sommes sortis les deux jours à plus 68,8%. C’était très satisfaisant pour un premier concours de ce niveau.
P. A : quel est ton objectif avec Swyn ?
S. B. : mon objectif avec lui est d’être en équipe de France et performer, viser une sélection pour les championnats d’Europe.
P. A : quel est ton programme avec Swyn et tes chevaux ?
S. B. : je viens de récupérer Fantastique, l’ancien cheval européen de Léa Bonifay, avec qui je vais tourner sur le circuit Junior cette année. Je mets tout en place pour construire l’avenir. Nous avons acheté deux chevaux qui viennent de prendre 7 ans cette année : nous les formons pour la suite et ils prendront la relève de Fantastique. En avril, le programme est plutôt axé sur le CSO. Après, je me rendrai sur le CDIOP du Mans (28 avril au 1er mai), et en mai je viserai Compiègne. En juin, il est prévu d’aller au Grand National de Macon, mais je ne sais pas si j’irai avec Swyn car la semaine d’après il y a le CDIOP d’Hagen. On adore ce concours, on espère qu’une équipe de France sera alignée ! J’en ai un peu discuté avec les autres cavaliers des différentes catégories, on a tous envie d’y aller, cette compétition prépare très bien les championnats d’Europe. Après, il y aura les championnats de France de Lamotte-Beuvron avec Swyn.
P. A : où en es-tu avec tes chevaux de CSO ?
S. B. : j’ai deux chevaux. Mon cheval de tête tourne sur 1.30m et a été double sans-faute à l’international de Vidauban, en juin, sur 1,35m. Nous avons calé le programme pour le préparer pour les Juniors. Il sera engagé au championnat de France Cadet cette année, et en 2023, j’espère qu’il sera prêt pour sauter les 1,40m. Nous avons acheté un deuxième cheval pour l’épauler, il a beaucoup de moyen mais il est encore un peu vert. Je le forme progressivement, il devrait être à l’aise sur 1,30m.
P. A : une question que l’on doit te poser souvent : quelle discipline préfères-tu ?
S. B. : je ne sais plus… (rire). Avant c’était l’obstacle. Il y a quelques années, je disais même que je détestais le dressage… jusqu’à ce que j’y goûte ! Aujourd’hui, je fais autant de CSO que de dressage même si je sors sur le circuit international « jeunes » en dressage. L’obstacle est mon choix de passion, mais le dressage prend le dessus. Le fait de faire tous ces beaux concours et d’acquérir cette expérience est incroyable. Les deux disciplines sont complémentaires.
P. A : souhaites-tu devenir cavalière professionnelle ?
S. B. : je ne sais pas. Je garde ce choix dans ma tête, mais je sais que c’est dur de percer dans ce sport. En tout cas, je vais faire le maximum. Lorsqu’il faudra faire un choix, soit je resterai dans le milieu du cheval et deviendrai cavalière professionnelle si les opportunités sont là, soit je continuerai de monter régulièrement tout en ayant un métier à côté. J’essaie de trouver toutes les petites solutions pour rester sur le circuit et être là le plus possible, avec le plus de chevaux et sur plusieurs circuits afin de goûter à tout. C’est assez incroyable, c’est un sport qui fait beaucoup grandir.