Retour à la liste d'articles Article du 17/09/2021

Vaughann de Vuzit quitte la France pour la Grande-Bretagne

Ce n’est pas une surprise même s’il restait encore deux potentielles saisons à sa cavalière sur le circuit Poneys. Lors des championnats d’Europe, Jean-Luc Vernon, l’entraineur d’Anna Szarzewski, avait confirmé à notre média la décision de son élève : « Anna a beaucoup grandi et se projette sur le circuit cheval. Elle souhaite maintenant évoluer sur les 1,40m. Vaughann est à vendre… ». Les poneys de ce calibre attisent la convoitise – des étrangers notamment – et ne restent pas longtemps sur le marché.
L’annonce officielle a été faite en début de semaine par sa cavalière : Vaughann de Vuzit évoluera désormais sous la selle de la Britannique Madison Seedhouse, médaillée de bronze par équipe aux championnats d’Europe Childrens de Vilamoura.

Anna Szarzewski et Vaughann de Vuzit pendant le tour d’honneur des championnats d’Europe par équipe. Août 2021 / Strzegom (Pologne) – ph. Poney As
Anna Szarzewski et Vaughann de Vuzit pendant le tour d’honneur des championnats d’Europe par équipe. Août 2021 / Strzegom (Pologne) – ph. Poney As

Lorsque nous avions interrogé Anna au début de l’année 2020 après ses débuts très prometteurs sur le circuit national, elle nous avait confié son envie d’intégrer l’équipe de France. Elle rêvait de cette première sélection, de porter le coq sur sa petite veste, elle rêvait de grandes échéances.
Que de chemin parcouru depuis cette première interview…
Entre la jeune fille et le poney Connemara – né en Bretagne chez Stéphanie le Marec -, une formidable complicité s’est tissée. A leur palmarès : des victoires en Grands Prix nationaux et internationaux parmi lesquelles la Coupe des nations de Fontainebleau et d’Hagen, le Grand Prix du CSIP de Cabourg, de très beaux accessits avec, entre autres, une 5e place dans la finale du Jumping Ponies’ Trophy de Mechelen et des médailles : l’argent aux championnats de France et l’or par équipe aux championnats d’Europe de Strzegom.
« Le sport dans les gènes », tel était le titre de l’article consacré à Anna et son poney. Il a été publié dans notre magazine (édition n°11) en avril 2020. Retrouvez-le ci-dessous illustré des clichés des derniers championnats d’Europe.

Mag n°11 - Poney As

 

Anna Szarzewski : le sport dans les gènes

En haut de l’affiche depuis la rentrée de septembre, elle a indubitablement marqué les esprits. Toute jeune, 12 ans seulement et encore de petite taille, cette élève « fabriquée » par Jean-Luc Vernon a tout bonnement signé la meilleure performance tricolore lors de la finale du Jumping Ponies’ Trophy de Mechelen : 5e, après avoir été en tête jusqu’à la dernière manche ! Son nom rappelle bien sûr son lien de parenté avec Dimitri, son père, charismatique talonneur des Bleus, mais est aussi lié au fabuleux Vaughann de Vuzit. « Le sport dans les gènes », tel est le portrait consacré à la relève de l’équipe de France : Anna Szarzewski.

La jeune et espiègle blondinette a attrapé le virus grâce à sa maman, Florence, cavalière évoluant à l’époque sur des compétitions à 1,30 m. Elle débute alors avec son premier Shetland, puis ses parents lui achètent un poney B. Anna se souvient : « C’était déjà du sérieux, j’adorais monter, et lorsque j’ai eu mon deuxième poney, je suis sortie sur des épreuves Poney 1 pendant 1 an ». Le crack Vaughann de Vuzit, aujourd’hui célèbre fils de Dexter Leam Pondi, arrive dans ses écuries au cours de l’été 2015. Agée de 8 ans, lui en avait 6 ! Le grisou venait de boucler ses années d’apprentissage sur le circuit du Cycle Classique et de s’octroyer un titre de champion des 5 ans et de vice-champion des 6 ans D. Monté par la cavalière professionnelle Pomme Cilote, Vaughann avait fait sensation : beaucoup de respect, de force, d’application, d’envie d’aller sur les barres ; tous les voyants étaient au vert pour le revoir un jour sur de belles épreuves avec un enfant. Florence Szarzewski et la Bretonne Stéphanie le Marec, son éleveuse et ancienne propriétaire, sont d’ailleurs restées en contact : « nous avons toujours des liens et elle est même venue me voir à Bordeaux. Avec Pomme, c’est pareil. Lorsque j’étais petite, après chaque concours je l’appelais pour lui debriefer mon tour. Elle me donnait des conseils et j’allais souvent en stage chez elle. Pomme connait parfaitement Vaughann ! ».

nna Szarzewski et Vaughann de Vuzit - Août 2021 / Strzegom (Pologne) – ph. Poney As
Anna Szarzewski et Vaughann de Vuzit – Août 2021 / Strzegom (Pologne) – ph. Poney As

Aussi complice avec son poney qu’avec son coach

« Une amie de ma maman le suivait depuis qu’il était tout petit. Nous, nous ne le connaissions pas, mais elle nous a dit qu’il était vraiment bon ». Anna part essayer Vaughann chez Pomme et s’entend tout de suite avec lui. L’affaire est conclue ! Les liens entre la petite fille et le poney Connemara deviennent vite flagrants. Anna se rappelle qu’à l’arrivée à son Club Hippique des Etangs de Meudon où elle est licenciée – structure dirigée par Jean-Luc Vernon située à une dizaine de kilomètres de Boulogne-Billancourt où elle réside – elle ne le montait pas. « C’est le fils de mon coach qui le travaillait et Vaughann n’arrêtait pas de se mettre debout, il était un peu fou ! Quand je l’ai monté, il s’est montré super calme, comme s’il voulait me protéger. Lorsque je me suis cassé le bras il y a 2 ans, un autre cavalier a pris le relai, et il a recommencé ! Il est vraiment particulier car il y a des gens avec qui il n’accroche pas. Heureusement qu’avec nous, il n’est pas comme ça ! ». Voilà un trait de caractère du champion : il a ses têtes ! Autres particularités ? « Il est très gentil et adorable au boxe, même s’il peut parfois se montrer un peu grincheux ou un peu mou au paddock des concours. Mais quand j’arrive sur la piste, il se métamorphose, ce n’est plus le même. Il adore ça ! ». En effet, Vaughann fait preuve d’un mental extraordinaire qui lui permet de sauver les petites fautes de sa jeune pilote en enlevant ou retapant une foulée s’il le faut, une qualité qui s’associe volontiers à son sens inné de l’obstacle, son style très rangé et ses très gros moyens. Le fils du légendaire Dexter a beaucoup d’atouts auxquels on ajoutera bien volontiers sa souche maternelle puisqu’il est un rejeton de la célèbre poulinière Voter ar Crano (fille de Moyglare Bruff et d’Ard Lady Bay), indissociable de l’élevage Ar Crano du comte de Bougainville. Vaughann est donc un frère utérin des poneys de Grand Prix de CSO Friol Ar Crano, Omega d’Avel, Tygann de Vuzit et du performer en Grand Prix de CCE Emganner Ar Crano.

Si enfant et poney ont tissé des liens forts, il en est de même entre l’élève et l’entraineur. Anna a découvert la structure équestre de Meudon grâce à Camille Favrot (championne de France As Poney Elite Excellence en 2017 avec l’étalon Uhelem de Seille, ndlr) dont le petit frère est le meilleur ami d’Hugo, le frère d’Anna. En allant la voir monter, « j’ai dit à maman que je voulais venir ici. J’ai donc suivi des cours au club avec mon petit poney. Jean-Luc m’a repérée et il m’a dit un jour de venir dans son cours. Voilà comment ça a commencé ! J’ai toujours monté avec lui. Aujourd’hui, c’est plus qu’un coach, je le considère un peu comme mon grand-père. Je ne me vois pas faire tout ce que je fais sans lui. Si j’en suis là, c’est grâce à lui. Avec maman, ce sont aussi de très bons amis ». Techniquement, parmi les défauts remarqués par son coach, Anna relève « mon dos que je m’étais en arrière et mes poignets. Mes pouces n’étaient pas vers le ciel, mais tournés comme si j’étais sur une moto. Il a beaucoup insisté là-dessus et sur le fait que je regarde souvent par terre. Il me donne beaucoup de conseils et fait tout pour que je sois presque parfaite et qu’on n’est rien à me reprocher. Il veut que je sois un exemple ». Lors des deux derniers stages fédéraux (le premier réunissait 12 cavaliers en janvier et le second 5 en février), Henk Nooren et Bertrand Poisson ont insisté sur sa position et ont constaté une belle progression entre les deux rassemblements. Le but étant « que je ne fasse plus d’erreur en parcours. Je n’ai pas besoin de me coucher en arrière pour reprendre mon poney, juste avec mon bassin, je dois y arriver ».

nna Szarzewski et Vaughann de Vuzit - Août 2021 / Strzegom (Pologne) – ph. Poney As
Anna Szarzewski et Vaughann de Vuzit – Août 2021 / Strzegom (Pologne) – ph. Poney As

De longs mois de doute

Janvier 2018 est une date importe pour Anna et Vaughann puisqu’ils s’élancent tous deux sur leur premier Grand Prix à Saint-Lô. « J’avais 10 ans. J’étais impressionné car il y a une réelle différence entre l’As 1 et l’As Elite, même si ce n’était que l’épreuve de vitesse. Avec le stress, j’ai perdu un peu tous mes moyens, ça ne s’est pas passé comme je l’aurai souhaité : je fais 12 points dont un stop alors qu’avec Vaughann ça ne m’étais jamais arrivée ! ». Après ce plongeon dans le grand bain, le Connemara ne reprendra la compétition qu’en septembre. La raison ? « On a découvert qu’il avait un champignon de castration, depuis ses 2 ans donc. Un jour, Vaughann ne marchait plus. Il est parti à la clinique vétérinaire le lendemain, mais je n’étais pas au courant. Là, il s’est fait opérer une première fois et le vétérinaire à découvert ce champignon. Sur les radios, personne n’avait rien vu, pas plus qu’à la visite d’achat. Il a eu une deuxième opération et c’est à ce moment-là que l’on m’en a parlé. Nous ne pouvions pas le laisser comme ça après tout ce qu’il avait fait pour nous. On se devait de l’opérer et de s’occuper de lui comme il le mérite. Mais, nous ne savions pas s’il allait se réveiller… », confie Anna. Fort heureusement, l’opération fut une réussite et Vaughann a progressivement repris possession de ses moyens. Il a fallu néanmoins faire preuve de patience : « Il déprimait un peu car il était tout seul, alors il est vite revenu aux écuries. Il ne pouvait pas sortir du boxe, il y était même attaché. Nous passions là encore tous les jours pour qu’il reprenne du moral. Ensuite, il a eu une période de récupération assez lente et j’ai pu le remonter en suivant un protocole précis : 40 minutes de pas, puis 20 de pas et 10 de trot pendant des semaines, puis 20 de pas, 18 de trot et 5 de galop », et ce durant 8 mois. L’équipe de la cavalière est restée bien perplexe quant au fait que le champion puisse resauter, estimant aussi son avenir sportif plus qu’incertain : « j’ai retrouvé mes sensations immédiatement lorsqu’on a pu resauter une barre. On avait remarqué qu’il se décalait beaucoup à droite, et maintenant, il saute droit. C’était sans doute lié à sa maladie. En tout cas, il n’a pas changé sa manière de sauter, toujours aussi fantastique ! ».

nna Szarzewski et Vaughann de Vuzit - Août 2021 / Strzegom (Pologne) – ph. Poney As
Anna Szarzewski et Vaughann de Vuzit – Août 2021 / Strzegom (Pologne) – ph. Poney As

Barbizon, Lyon, Stuttgart et Mechelen : que de paliers franchis !

Ils leur ont fallu une petite saison seulement pour se mettre au niveau des difficultés de l’As Elite et se qualifier pour le championnat de France Petit Grand Prix, « en demi-teinte », comme l’analyse l’amazone. Puis, à leur retour en compétition, à Barbizon en octobre dernier, ils franchissent un cap : l’As Excellence. Avec brio et facilité ! « A Lamotte-Beuvron, je ne sais pas ce qui s’est passé dans ma tête, mais je n’ai pas monté comme d’habitude. Je pensais trop à intégrer la finale, à être sur le podium. Résultat, j’avais 21 points avant la finale du lundi… Comme je ne pouvais plus rien espérer, j’ai monté normalement mon dernier tour et je suis sortie sans-faute. J’en ai tiré des leçons : il est impossible de progresser et de monter de plus gros parcours en réagissant comme ça ! A Barbizon : j’ai eu un déclic, un vrai déclenchement. Depuis, je réagi différemment, j’ai changé, je fais moins d’erreurs et je suis beaucoup plus régulière ». Le tandem de choc termine 2e de l’épreuve phare de Barbizon, puis réalise d’excellents parcours sur la Super As de Lyon qui leur vaut une sélection pour le CSIP de Stuttgart. Une compétition de renom pour la jeune fille, et qui ne l’empêche pas de montrer de quoi elle est capable : un classement le premier jour et un Grand Prix bouclé à 4 points de pénalités ! « En plus, nous n’étions que deux françaises à avoir la chance d’y aller (avec Ilona Mezzadri, ndlr). C’était vraiment mon premier gros concours et il y avait quelques-uns des meilleurs cavaliers d’Europe ! J’étais impressionnée, mais en même temps, je savais que j’étais capable de le faire ». Ses quelques points glanés sur cette étape lui permettent, en définitive, de se qualifier pour la prestigieuse finale de Mechelen en Belgique. Classée 26e du classement général, 6 cavaliers se sont désistés et Anna fut rattrapée. Et comme le destin fait bien les choses, c’est sur cette échéance qu’elle se fit par-dessus-tout remarquer. De sa victoire dans la chasse à son avant dernier parcours, la française a tenu la tête ! « Je retiens particulièrement la première manche de la finale du dimanche : Vaughann a super bien sauté, mes places étaient bonnes, vraiment c’est l’un de mes meilleurs parcours de toute ma saison de Grand Prix ! Je savais que j’étais en concurrence avec Rhys (Rhys Williams, le cavalier gagnant de cette édition avec K-Little Hero d’18, ndlr) et que si je faisais sans-faute sur la deuxième manche, je gagnais ou j’étais 2e. Mais là, je ne me suis pas assez concentrée sur l’essentiel et me suis un peu perdue dans mes mouvements : je fais deux fautes dues en partie au stress je pense. J’étais un peu angoissée, mais à la fois je ne voyais pas pourquoi je ne pourrais pas refaire pareil puisque les deux manches étaient quasi identiques. Je savais que tout reposait sur moi, que j’étais la dernière chance française à pouvoir monter sur le podium. Il y a une faute flagrante : je lance trop dans une ligne, alors que sur la manche d’avant je savais qu’il fallait reprendre, du coup mon poney fait un petit pied, se tord, essaye de sauter mais n’y arrive pas. La faute d’avant est une touchette : je tourne un peu court et il saute un peu à plat. Disons qu’il y a une faute que je mérite vraiment et une autre à moitié », se rappelle-t-elle amusée.
Déçue sur le moment, Anna relativise aujourd’hui : « si on m’avait dit que j’allais être 5e de la finale de Mechelen, j’aurai tout de suite signé ! ». L’international de Stuttgart, qui a débouché sur cette finale, n’était pas prévu dans son programme initial, c’est donc étape après étape que la cavalière a abordé ces échéances hivernales, celles-ci se révélant être une immense expérience pour elle. Olivier Bost, le sélectionneur national, a pu voir de quoi était capable le couple et commencer à le forger, l’endurcir, pour la compétition de très haut niveau en vue des prochaines grosses échéances.

nna Szarzewski et Vaughann de Vuzit - Août 2021 / Strzegom (Pologne) – ph. Poney As
Anna Szarzewski et Vaughann de Vuzit – Août 2021 / Strzegom (Pologne) – ph. Poney As

Après une reprise fin janvier conclue par une victoire dans la vitesse de la Tournée des As de Saint-Lô et deux tours à 4 points sur la Super As du Jumping de Bordeaux, Anna, comme tous les autres cavaliers, a été stoppé en plein envol. Depuis la fin mars, toutes les compétitions ont été annulées en raison de l’épidémie du Covid-19. La petite amazone nous avait avoué avec un engouement lancinant : « si je suis sélectionnée pour le CSIOP d’Opglabbeek, c’est vraiment le plus gros cap de toute ma vie que je vais franchir ! A Mechelen, même si je représentais la France, je n’avais pas le coq ou le tapis de l’équipe de France. En fait, j’ai vraiment hâte de courir mon premier CSIOP : ça serait vraiment exceptionnel d’être avec l’équipe, de connaitre cette cohésion, de se soutenir, d’avoir cette pression pour l’autre, et de gagner ensemble ! ». Ce n’est que partie remise assurément.

nna Szarzewski et Vaughann de Vuzit - Août 2021 / Strzegom (Pologne) – ph. Poney As
Anna Szarzewski et Vaughann de Vuzit – Août 2021 / Strzegom (Pologne) – ph. Poney As

Un papa international de rugby et un frère espoir

Dans la famille Szarzewski, seule Florence et Anna pratiquent l’équitation. Pour le grand public, ce nom de famille est évidemment relié au rubgy. Son papa Dimitri, grand talonneur du Stade Français, puis du Racing 92, pilier de l’équipe de France (vice-champion du Monde en 2011, gagnant à trois reprises du Tournoi des Six Nations) est évidemment très connu. Cette passion pour son sport, il le partage avec son fils Hugo, le grand frère d’Anna âgé de 16 ans. La cavalière nous confie : « Hugo est très bon, et sans vouloir le vanter, c’est le meilleur de sa catégorie ! Il est parti en Nouvelle-Zélande pendant 8 mois pour apprendre une autre manière de jouer au rugby et quand il reviendra, s’il est encore plus fort, il pourra intégrer l’équipe de France Junior ».
Dimitri n’est pas cavalier et « il n’a jamais accroché avec l’équitation ! ». Ce qui ne l’empêche pas, avec sa casquette d’ancien très grand sportif, de supporter sa fille et de l’aider sur l’aspect mental : « il m’apporte énormément. Il analyse plein de choses comme s’il maitrisait parfaitement mon sport. C’est même étonnant car il n’y connaît rien en équitation ! Il m’aide beaucoup sur mon mental et ma respiration. Il me dit : « Il faut avoir du stress, car sans stress, on n’est pas motivé, mais pas de trop non plus car on se met de la pression et ce n’est pas bon », c’est un peu mon coach mental ! ». Voir des enfants et des poneys sauter 1,30 / 1,35 m impressionne évidemment le rugbyman et « depuis que je suis à haut niveau, il s’y intéresse de plus en plus. Il ne pensait pas que ça allait devenir aussi sérieux pour moi. Au début, il n’était pas forcement d’accord pour investir dans un poney. Il vit aussi une deuxième fois les sélections en équipe nationale avec mon frère et moi. Ça serait vraiment génial si nous pouvions représenter la France tous les deux sur des grosses compétitions ! ».

nna Szarzewski et Vaughann de Vuzit - Août 2021 / Strzegom (Pologne) – ph. Poney As
Anna Szarzewski et Vaughann de Vuzit – Août 2021 / Strzegom (Pologne) – ph. Poney As

En savoir + sur Anna et Vaughann

Ton piquet de poneys ?
Anna Szarzewski : Vaughann de Vuzit et mon second poney Air Force One (Pfs, par Rock’N Roll Semilly). Au début, il m’était confié, puis nous l’avons acheté. On a eu une période un peu difficile tous les deux, mais ça se passe beaucoup mieux et l’objectif était de commencer les Petits Grands Prix avant la propagation du Cornonavirus. Avant le confinement, je devais aussi monter Duchesse de Lalande sur les épreuves des 7 ans de Jardy et du BIP.

Tes objectifs de cette année ?
AS : Le championnat Petit Grand Prix avec Air Force et l’As Excellence avec Vaughann.

Ton mental : chaud ou froid ?
AS : Froid en concours. Je pense que c’est mon grand atout. Peu importe ce qui va m’arriver, même si je tombe, ça ne va rien me faire. Je ne suis pas dans le doute.

Ton entrainement ?
AS : Je monte tous les jours car je suis en 5e dans un collège sport étude et je finis mes cours à 12h45. Ça me permet d’aller monter tous les après-midis, de 15 à 17h. Je monte avec Jean-Luc Vernon et ma coach de dressage Clémence Hamet. Avant un concours, on essaie de ne pas faire sauter Vaughann de la semaine, il n’en a pas besoin. Il ne saute pas beaucoup d’ailleurs. On l’économise car la saison est longue.

Vaughann est-il monté par une autre personne ?
AS : Tous les matins, ma maman sort mes poneys chacun leur tour, elle fait une balade dans la forêt.

Le péché mignon de Vaughann ?
AS : La balnéo depuis cet été. Il y a vraiment des effets bénéfiques : il se muscle, il est en forme, il a les membres vraiment nickel ; il est en grande forme et encore plus énergique qu’avant ! Je l’ai laissé deux mois après les championnats de France. Dès qu’il y a une pause, il y retourne. C’est à 40 minutes de mes écuries, donc on en profite !

Une sélection pour les championnats d’Europe, tu y penses ?
AS : Oui, mais d’un autre côté, je ne m’emballe pas non plus : nous sommes plusieurs à pouvoir y aller et d’autres cavaliers ont plus d’expérience que moi et méritent leur place. Peut-être en 2021, mais on ne peut pas prédire l’avenir. De mon côté, j’ai fait mon premier Grand Prix As Excellence à Barbizon, ensuite la Super As de Lyon et je suis partie à Stuttgart, puis Mechelen ! Ça peut aller super vite !

Ta « garde rapprochée » aux écuries et en concours ?
AS : Mon coach et toutes les personnes qui m’aident notamment ma tatie Anne qui me groome sur tous les concours. Elle apporte le bien être à mes poneys tout comme le soigneur de mes écuries. Mes parents aussi : papa ne vient pas sur beaucoup de concours, mais c’est maman qui m’accompagne. Elle est tout le temps là pour moi dans les bons et les mauvais moments !

Un passage à cheval programmé ?
AS : Dans un avenir proche, oui ! Je vais passer à cheval et faire une transition progressive tout en continuant à monter mes poneys.

Ton avenir : cavalière professionnelle ou pas du tout ?
AS : J’ai beaucoup réfléchi à ça. Au début je ne voulais pas, mais en fait je ne me vois pas vivre sans monter en concours. Je ne sais pas trop, mais pour le moment, c’est plus oui que non !