Vedouz de Nestin rejoint la Britannique Sophie Evans
2021 aura été une année absolument phénoménale pour Vedouz de Nestin. Gratifié d’un titre de champion de France As Poney Elite Excellence, puis d’une double médaille d’or aux championnats d’Europe sous la selle de sa talentueuse cavalière Jeanne Hirel, le fils d’Impérial du Blin poursuivra désormais sa carrière sportive pour le compte d’une autre nation phare du Jumping européen : la Grande-Bretagne. Il a rejoint hier après-midi les écuries de Sophie Evans, 15 ans.
Ainsi, après Armene du Costilg – vendue au début de l’année à la famille Deakin – c’est au tour de Vedouz de Nestin (CoPb, par Imperial du Blin, Co et Leila du Nereau, Sfa par O Malley), l’autre excellente cartouche de Jeanne Hirel, de traverser la Manche. Le champion né chez Louis-Paul Duthoit est en effet parti de Toulouse mercredi matin et a rejoint les écuries ESM Equestrian de la cavalière Sophie Evans, comme l’a fait d’ailleurs il y a quelques jours son nouveau voisin de box Vaughann de Vuzit, acheté lui pour Madison Seedhouse.
Comme un signe du destin…
Sophie Evans… un nom bien connu du circuit international puisqu’elle faisait partie de la sélection britannique alignée aux derniers championnats d’Europe de Strzegom. Comme un signe du destin, l’amazone, passée juste avant Jeanne et Vedouz dans la dernière manche de l’épreuve par équipe, avait connu bien des déboires en panachant sur l’oxer numéro 9 avec son étalon néerlandais Oscar van de Beekerheide… La Grande-Bretagne était alors au coude à coude avec la France pour monter sur la plus haute marche du podium !
Autre petit signe, Vedouz devrait très probablement rejoindre lors des prochaines Coupe des nations Armene du Costilg, l’ancienne ponette de Jeanne (bronze par équipe aux championnats d’Europe en 2019). « Il était fou amoureux d’elle… Ils vont sans doute se retrouver côte à côte et à chaque fois qu’il va s’en approcher, elle va ruer dans le box. Il sera content ! », plaisante Nicolas Hirel, le père de Jeanne. Un petit moment de relâchement qui fait du bien sans doute car en ce mercredi, nul doute que la tristesse a dû envahir Jeanne, ses parents et Marie-Reine Périé, sa coach depuis toujours. « Il va être dans une très bonne maison de cavaliers passionnés, et il gardera ses habitudes. C’est rassurant ».
Cela faisait depuis le mois de juin que la vente de Vedouz était enclenchée avec cette famille, bien avant donc son triomphe aux championnats d’Europe. « Ils auraient aimé l’essayer et l’acheter avant l’échéance de Strzegom, mais nous n’avons pas voulu », explique Nicolas, tous près de Jeanne lors de notre conversation téléphonique. La priorité était donnée à Jeanne bien sûr, et à ses objectifs sportifs. Sa conquête de titres… Les plus beaux du circuit !
Malgré les sollicitations de cette très grosse écurie, les parents de Jeanne ont essayé de trouver des solutions afin que le champion reste en France. « L’idée qu’il partage de fabuleux moments avec un petit cavalier français nous aurait enchanté », lance-t-il. Cette solution « franco française » aurait aussi été appréciée, on l’imagine grandement, par le sélectionneur national Olivier Bost. Mais malgré deux prises de contact sérieuses – et plusieurs autres bien moins rationnelles -, aucune piste n’a malheureusement aboutie. En route donc vers la Grande-Bretagne !
Vedouz, une personnalité à part
Par sa personnalité très attachante, Vedouz avait une place bien à part dans l’écurie de Jeanne. Son côté « sûr de lui » s’était véritablement accentué depuis sa magnifique victoire dans le Grand Prix du CSIP des Longines Masters de Paris, en décembre 2019. Il a changé, comprenant « qui il était devenu ». D’ailleurs, cette année, « à chaque fois qu’on arrivait sur les terrains de concours et qu’on le descendait du camion, c’était un tueur ! ».
Il faisait comprendre auprès de ses voisins d’écurie qui était le patron ! Sans être méchant pour un sou bien sûr, il a pris du tempérament, lui qui, lorsqu’il est arrivé tout près de la ville rose était alors « un bon pompon ! ». Vedouz a aussi provoqué une grosse frayeur à Jeanne lorsque, quelques jours avant le départ pour les championnats d’Europe, il a sauté la porte de son box pour rejoindre un autre cheval !
Solide comme un roc aussi ! Jamais en 4 ans d’association avec sa pilote, il ne s’est blessé. La famille Hirel se rappelle encore, avec humour, du mot de Louis-Marie Desmaizières (vétérinaire des chevaux et poneys de la famille Hirel, mais également de l’équipe de France Poneys de CSO) glissé à son confrère vétérinaire de l’équipe de France de CCE lors de l’inspection des poneys, au Mans : « Tu vois, ce poney, il n’y a rien de mieux pour te ruiner une clinique vétérinaire ! », plaisantait-il, lui qui l’avait suivi depuis son association avec Jeanne.
Jeanne et Vedouz, un couple en or !
C’est en 2017 que la famille Hirel décide de faire l’acquisition de deux poneys. « Une amie nous a montré une petite annonce, c’était Vedouz. Nous ne le connaissions pas avant, nous ne l’avions jamais vu. Je suis partie l’essayer à Lamotte-Beuvron. Je recherchais un poney qui pouvait m’amener en Grand Prix, pas forcément pour tourner sur le circuit international », nous confiait Jeanne, il y a presque trois ans lorsque nous lui avions consacré son premier portrait dans le Magazine Poney As. Aussi guerrier que son père, Vedouz sortait sur des épreuves chevaux à 1,20 m et s’est rapidement mis avec sa nouvelle petite cavalière. Après quelques sorties en As Poney 2/1, le nouveau tandem s’est élancé sur son premier Grand Prix As Poney Elite en novembre et a signé une première victoire en janvier, à Pitray. Quelques semaines après l’arrivée de Vedouz à Toulouse, Armene rejoignait Jeanne, à l’issue de la finale des 7 ans.
Doublure d’Armene jusqu’à sa vente en début d’année, Vedouz s’est classé 7e du championnat de France As Poney Elite (0+0+0+8) pour sa première participation en 2018, puis a été sélectionné, cette même année, pour la finale des Coupes des nations à Opglabbeek. Pas plus classique à monter que la sanguine ponette, il s’est lui aussi montré hyper performant. La preuve en est qu’en parcourant son palmarès, on y voit apparaître de nombreux succès : 8 victoires en Grand Prix As Excellence, dans les épreuves internationales des CSIOP d’Opglabbeek et de Fontainebleau, dans la Coupe des nations d’Hagen cette année (en plus de sa 5e place dans le Grand Prix), sans oublier son formidable Grand Prix des Longines Masters de Paris, son redoutable championnat de France… Et les championnats d’Europe de Strzegom : le graal.
Au début, il pouvait prendre l’ascendant sur Jeanne. Il était un peu fort et sa petite pilote n’était âgée que de 12 ans ! Loin le temps aujourd’hui, où, sur un certain concours à Montpellier, Vedouz embarquait Jeanne en faisant cinq fois le tour de la carrière pour éviter de sauter la rivière… tout en rééditant sa bêtise quinze jours plus tard à Barbaste !
La détermination d’une championne
Une saison 2020 quasi inexistante en raison du Covid. La vente en début d’année d’Armene. La soif de vaincre de Jeanne Hirel s’est amplifiée cette année. La toute dernière sur le circuit Poneys qui lui a tant appris. Avec Vedouz, l’amazone s’est tout bonnement montrée imbattable ! La saison du tandem est marquée par des statistiques phénoménales : deux barres tombées seulement, sur environ 25 tours, dont une lors du barrage tonitruant du Grand Prix du CSIOP d’Hagen en juin… auxquels s’ajoutent 100% de clear rounds au Mans et à Strzegom. Oui, Jeanne et Vedouz étaient devenus une « machine de guerre » dont rêvent tous les chefs d’équipe…
Amener ses deux poneys aux championnats d’Europe était un aboutissement pour Jeanne. Elle a réussi. Gagner les championnats de France : elle y est parvenue. Viser les deux plus belles médailles aux championnats d’Europe : objectif atteint avec brio !
Entourée de son équipe de choc – ses parents et Marie-Reine Périé – notre jeune espoir français met tout en œuvre pour réussir à gravir un autre très haut sommet. Elle vise désormais l’équipe de France Juniors.
Bonne route championne !
Avant le début des championnats d’Europe, l’équipe de Poney As avait tourné un reportage sur Jeanne, entourée de son père Nicolas et de sa coach Marie-Reine Périé. Visionnez-le ci-dessous.
Retrouvez aussi sur notre chaîne Youtube Jeanne et ses poneys, notamment lors du CSIP des Longines Masters de Paris.